Fabio Aru. Vainqueur de sa deuxième étape sur le Tour d’Espagne, Fabio Aru (Astana) a balayé les doutes sur sa capacité à tenir sur deux Grands Tours. « C’est la première fois que je dispute la Vuelta, que je cours deux Grands Tours dans la même saison, rappelle celui qui a bouclé le Tour d’Italie en 3ème position au printemps. Je me suis bien préparé pour ce rendez-vous après le Tour d’Italie et je suis évidemment très content de ma condition et du déroulement de cette course pour moi. J’ai attaqué à l’endroit où la pente était la plus raide. Mon directeur sportif Giuseppe Martinelli me l’avait conseillé et j’avais bien repéré cette partie au premier passage. J’ai donc attaqué et Chris Froome est revenu sur moi. On a travaillé ensemble, Froome a roulé fort et c’est pourquoi j’ai pu gagner. »
Chris Froome. Le Monte Castrove a peut-être relancé le Tour d’Espagne. Chris Froome (Team Sky) a profité de cette montée pour grignoter une partie de son retard sur Alberto Contador. Le Britannique a saisi l’opportunité pour revenir à 1’19 » de l’Espagnol alors qu’il reste encore une étape de montagne et un contre-la-montre. « Il y a eu beaucoup d’attaques jusqu’au moment où j’ai saisi le bon moment pour attaquer, explique simplement le vainqueur du Tour 2013. C’est une nouvelle 2ème place mais elle me permet de gagner une place au classement général. Au sommet de cette côte, je suis très content de ce résultat. »
Alberto Contador. À force de se regarder, les trois Espagnols ont dû laisser filer Chris Froome. Pourtant prompt à réagir sur les autres attaques, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) n’a pas bougé d’une oreille quand son rival a pris les devants préférant épier ses compatriotes. « Quand Chris Froome a attaqué à 2,5 kilomètres de l’arrivée, je me suis dit que le travail devait être fait par Alejandro Valverde qui lutte pour sa deuxième place et que Froome lui conteste, explique le Maillot Rouge. Samedi, je ne sais pas si je ferai la même chose mais là c’était clairement à lui de travailler. Aujourd’hui, la partie finale de l’étape sera assez tranquille mais auparavant tout le monde va vouloir aller dans la bonne échappée. Nous avons parcouru 50 kilomètres dans la première heure, et je suis sûr que ce sera pareil vendredi. »
Alejandro Valverde. Sollicité par Alberto Contador pour mener la chasse, Alejandro Valverde (Movistar Team) n’a pas craqué et a tenu bon, quitte à laisser sa 2ème place à Chris Froome. Désormais, treize secondes le séparent du Britannique au classement général. « Nous nous sommes surveillés et il n’y a pas eu d’entente, constate le Murcian. Joaquim Rodriguez a roulé derrière Chris Froome mais n’a pu le reprendre. J’ai ensuite roulé fort jusqu’à la ligne d’arrivée mais j’ai surtout regardé derrière moi pour être sûr que Joaquim Rodriguez restait là. Je ne crois pas que Chris Froome était plus fort que nous. Nous sommes tous plus ou moins au même niveau mais au Monte Castrove c’est Froome qui a couru le plus juste. Il est fort mais je ne pense pas qu’il sera capable de détrôner Alberto Contador. »
Christophe Le Mével. Plutôt que de fêter son anniversaire dans l’anonymat du peloton, Christophe Le Mével (Cofidis) a choisi l’offensive. Celui qui fêtait hier ses 34 ans et qui cherche une équipe pour la saison prochaine s’est distingué en lançant les hostilités dans l’ascension finale. « Je voulais attaquer avec l’échappée mais ça a bataillé longtemps, explique le Breton. On n’a pas pris l’échappée mais ce n’était pas plus mal dans un sens parce que cette arrivée était pour les costauds. J’ai attaqué dans la dernière ascension pour m’offrir un feu d’artifice pour mon anniversaire. » Chez Cofidis, Jérôme Coppel s’est également montré à son avantage dans l’ascension finale.
L’étape du jour :
19ème étape : Salvaterra Do Miño-Cangas Do Morrazo (180,5 km). Dans une Vuelta où les écarts sont très resserrés, qui peut prévoir le déroulé de cette étape de moyenne montagne située à 48 heures de l’arrivée finale ? En temps normal, l’ascension de l’Alto Monte Faro n’aurait servi que de tremplin à quelques fugitifs pour aller décrocher une victoire d’étape. Mais aujourd’hui, tout sera possible ! Les favoris peuvent parfaitement patienter jusqu’à demain et laisser une échappée s’expliquer dans cette montée située à 15 kilomètres de l’arrivée comme ils peuvent se livrer à une bataille stratégique pour tenter de détrôner Alberto Contador dont la position a été fragilisée hier. Même un sprint n’est pas à exclure sur cette étape qui longera pendant de longs kilomètres la frontière portugaise sans jamais la franchir.