Chris Froome. Comme vers San Miguel d’Aralar jeudi dernier, l’attitude de Chris Froome (Team Sky) vers la Camperona hier en a étonné plus d’un. D’abord en difficulté sur l’accélération d’Alejandro Valverde sur les pourcentages les plus raides, le Britannique est revenu au train avant de prendre quelques secondes à tous ses rivaux sur la dernière partie de la montée finale. « Je me suis appliqué à faire ma course, sans tenir compte des autres, a simplement expliqué le vainqueur du Tour 2013. Celui qui attaquait dès le pied du mur prenait le risque de s’asphyxier et j’ai voulu éviter ça. Le résultat est bon pour moi mais je ne sais pas ce qui va se passer lors des deux prochains jours. À un moment ou un autre, je peux payer les efforts intenses produits dans cette ascension. Ce qui me rend confiant, c’est que mon équipe est forte. »
Alberto Contador. Sept secondes. C’est ce qu’a concédé Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) à Chris Froome hier. Le Maillot Rouge a pourtant tenté de profiter des difficultés du Britannique sur les rampes difficiles, sans y parvenir. « Je suis content du résultat, affirme le Madrilène. C’est vrai que certains coureurs m’ont repris du temps mais très peu. J’ai gagné du temps sur mes autres rivaux, surtout Alejandro Valverde. Je savais que lorsque Froome a souffert vers San Miguel d’Aralar, c’est parce qu’on était au lendemain du contre-la-montre. Certains coureurs paient ces efforts. » Il possède désormais 1’13 » d’avance sur l’ancien vainqueur du Tour de France.
Alejandro Valverde. Il a beau être le premier à avoir attaqué, Alejandro Valverde (Movistar Team) est le dernier du quatuor magique à avoir franchi la ligne hier. Avec 29 secondes de retard sur Chris Froome, le Murcian est le plus mal loti des favoris. « J’ai perdu un peu de temps mais ce n’est pas très important, estime pourtant le leader du classement du combiné. La vérité est que je ne connaissais pas cette ascension et elle était vraiment très difficile. La route était rugueuse. Je suis pourtant satisfait du résultat. Froome a rappelé aujourd’hui qu’il sera dangereux pour le classement général dans les prochaines étapes. Il y a deux jours importants à venir. Les Lacs de Covadonga sont une ascension très différente. Plutôt que d’attaquer, je vais suivre mes rivaux. Nous sommes quatre ou cinq coureurs au même niveau. »
Romain Sicard. Présent dans le groupe échappé qui s’est disputé la victoire à la Camperona, Romain Sicard (Team Europcar) n’a pas pu remplir l’objectif qu’il s’est fixé de remporter une victoire d’étape. Le Basque n’avait simplement pas les jambes pour titiller Ryder Hesjedal. « Il y a eu une sélection dans le premier col et dans l’ascension finale, ça s’est joué à la patte, confirme l’ancien champion du monde Espoirs. Je suis déçu, je n’ai pas pu jouer la victoire. Les très forts pourcentages ce n’est pas ma tasse de thé mais il y a de gros gabarits qui s’y sont bien exprimés. Je ne vais pas chercher des excuses. C’était la force qui parlait et j’ai été battu par plus fort. Je veux tirer un grand coup de chapeau à Yannick Martinez qui a fait un travail incroyable. Je suis déçu pour mes équipiers mais on va retourner au combat. »
Ryder Hesjedal. Répondre à la polémique sur le terrain : tel était l’objectif de Ryder Hesjedal (Garmin-Sharp), accusé de dopage mécanique dans une vidéo qui a fait le tour du web. Mission accomplie au terme d’un final indécis, mais l’ancien vainqueur du Giro a tenu à répondre à ses détracteurs. « Je suis attristé qu’on vienne polluer notre sport avec de telles controverses, déplore le Canadien. C’est ridicule ! Comment peut-on dire des choses pareilles ? Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des gens qui ont affirmé ça. Je pourrais dire d’autres choses à ce sujet mais ça n’en vaut pas la peine… Je préfère faire les titres avec ce que j’ai fait. J’ai puisé au plus profond de mes forces pour ne pas laisser Oliver Zaugg prendre un avantage décisif. Je le voyais, je savais que je pouvais aller le chercher et je ne me suis pas découragé. »
L’étape du jour :
15ème étape : Oviedo-Lacs de Covadonga (152,2 km). Grand classique de la Vuelta, l’ascension vers les Lacs de Covadonga revient au programme du Tour d’Espagne après deux ans d’absence. Depuis quelques années, la montée de 12,2 kilomètres à 7,2 % est boudée par les cadors du peloton qui laissent une échappée se disputer le gain de l’étape. Les prétendants à la victoire finale bougeront quoiqu’il arrive sur ce deuxième volet du triptyque asturien. En dépit d’un relief accidenté et de l’escalade du puerto del Torno, tout se décidera dans l’ultime grimpée. Très irrégulière, l’ascension vers les Lacs de Covadonga se caractérise par 7 premiers kilomètres difficiles où la pente oscille entre 6 et 12 % avec des pentes à 14 %. Trois replats viennent entrecouper les cinq derniers kilomètres avant la rampe finale à 17,5 %.