Mark Cavendish. Le Britannique Mark Cavendish (Team HTC-Columbia) n’est décidément plus le même sprinteur que les années précédentes. Bien que quintuple lauréat d’étapes sur le dernier Tour de France (!), il ne parvient plus systématiquement à damer le pion à ses adversaires. Hier encore, à l’arrivée de la cinquième étape du Tour d’Espagne à Lorca, il a commis une grosse erreur d’appréciation dans le final, ce qui trahit un manque de confiance évident. Privé de son poisson-pilote Bernhard Eisel, contraint à l’abandon après seulement trois jours de course, le Britannique s’est retrouvé seul dans le dernier kilomètre. Aussi, il a lancé le sprint loin de la ligne d’arrivée, sans tenir compte de la présence d’un vent contraire dans la dernière ligne droite. Résultat : il a été rejoint à 100 mètres du but pour devoir se contenter de la 3ème place.
Tyler Farrar. Vainqueur d’une étape du Tour d’Espagne 2009 et de deux étapes du Tour d’Italie 2010, l’Américain Tyler Farrar (Garmin-Transitions) a confirmé hier son talent en matière de sprint en s’imposant devant les cadors de la spécialité à Lorca. Et l’Américain s’est montré surpris de son rendement. « J’étais malade mardi pendant toute la course et je me suis encore senti mal toute la nuit, a affirmé Tyler Farrar. Enfin, au matin, j’allais mieux. Je pense que l’adrénaline du final m’a permis de me dépasser. Ma motivation c’est d’essayer de gagner, c’est ce qui compte le plus : obtenir des victoires pour l’équipe. » L’Américain a surtout fait preuve d’une grande intelligence dans le final, ne se précipitant pas dans la roue de Cavendish lorsque celui-ci est sorti de loin, ayant noté la présence du vent contraire.
Pierre Rolland. Le Français Pierre Rolland (Bbox Bougygues Telecom) a fait du classement général de la Vuelta un objectif. Or, mardi vers Valdepeñas de Jaen, il a cédé du temps à tous les favoris, non présent dans le peloton de tête dans les 15 derniers kilomètres. Alors le Français, juste par orgueil, a voulu se prouver à lui-même et aux autres qu’il était capable de mieux. Hier, il s’est lancé dans une longue échappée en compagnie notamment d’Arnaud Labbe. Un temps leader virtuel au classement général, il ne s’est rendu qu’à 12 kilomètres du but. « Pierre a tenté sa chance, il voulait se rassurer, commente son directeur sportif Jean-François Rodriguez sur le site des Bbox. Au final, il s’est satisfait de sa journée. Il ne s’est pas trop employé et le classement général reste son objectif principal. »
Le road-book :
6ème étape : Caravaca de Cruz-Murcie (151 km). Voilà encore une étape qui n’est pas certaine de tomber dans l’escarcelle des sprinteurs. Bien que son profil ne soit pas extrêmement difficile, assez peu accidenté finalement entre Caravaca de Cruz et Murcie, sur les routes de la communauté de Murcie, le final pourrait faire rompre le peloton en raison de la présence de l’Alto de la Cresta del Gallo, une côte de 7 kilomètres à 4,4 % dont le sommet n’est situé qu’à 18 kilomètres du but. Cette ascension, si elle est exploitée par les favoris, pourra fort bien provoquer la scission d’un peloton qu’on ressent fatigué après seulement cinq jours de course. La côte sera d’autant plus redoutée que sa descente sur Murcie est vertigineuse. Autant dire qu’une nouvelle arrivée massive n’est certainement pas gagnée d’avance pour les finisseurs.