Caleb Ewan. A 21 ans, et pour sa première année parmi les pros, Caleb Ewan (Orica-GreenEdge) a accroché hier un premier succès d’étape sur un Grand Tour. « Je ne savais pas quoi attendre exactement de cette étape mais toute mon équipe n’a jamais cessé de croire en moi, dit-il. J’ai toujours su que ça allait être dur mais mes équipiers ont travaillé à 100 % pour moi. J’ai compris que ce serait très difficile de battre Degenkolb et Sagan mais j’ai été placé dans les meilleures conditions pour le faire. Pour gagner à ce niveau, il faut de la puissance… et une super équipe qui ait 100 % confiance en vous. Ça prend du temps de gagner la confiance d’une telle équipe mais depuis le Tour de Pékin, l’an dernier, ils croient en mon talent à 100 %. C’est la chose la plus importante et la grande différence entre moi et beaucoup de néo-pros. »
Nacer Bouhanni. On attendait Nacer Bouhanni (Cofidis) hier, mais le sprinteur vosgien est resté aux abonnés absents. « J’ai viré en 25ème position aux 500 mètres et c’était déjà fini, reconnaît-il. On ne s’est pas trouvé entre équipiers mais ce sont des choses qui arrivent. J’aurais pu relancer pour finir dans le Top 10 mais ce n’était pas la peine. Les chutes dont j’ai été victime m’ont un peu affaibli et je vais essayer de profiter des prochaines étapes qui ne me conviennent pas pour récupérer au mieux. » Nacer Bouhanni, qui avait pris la 2ème place à Malaga dimanche face à Peter Sagan, aura deux jours pour se refaire une santé, les deux étapes à venir étant défavorables aux sprinteurs. On devrait a priori pouvoir retrouver les sprinteurs samedi du côté de Murcie.
Tom Dumoulin. Ce n’est qu’en rejoignant son bus que Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) a été informé de sa prise du maillot rouge hier soir à Alcala de Guadaira. « J’étais déjà dans le bus et plutôt fâché de ne pas avoir fait le boulot pour John comme je l’espérais, repense-t-il. Et là j’ai entendu à la radio que je devais retourner au podium. Je n’arrivais pas à y croire. Sur le Tour de France, j’avais raté le maillot jaune d’un rien après une chute, j’étais au fond du trou. Et puis j’ai réenclenché et je me suis remotivé pour la fin de la saison. Ce maillot rouge, c’est une consolation. » Très à l’aise dans les contre-la-montre, Tom Dumoulin a démontré qu’il était aussi doué de belles qualités en montagne, en atteste sa faculté à accrocher la roue d’Esteban Chaves jusqu’au bout dimanche dans la montée sélective de Caminito del Rey.
Esteban Chaves. Finalement, la route en rouge d’Esteban Chaves (Orica-GreenEdge) se sera arrêtée à Alcala de Guadaira, le Colombien se faisant piéger par une micro-cassure sur la ligne d’arrivée. « Nous avons gagné avec Caleb Ewan, c’est incroyable de voir cette équipe travailler et carrément fantastique, s’est d’abord réjoui le grimpeur de 25 ans. De mon côté, j’ai malheureusement perdu le contact à la fin dans un rond-point et il y a eu des cassures. Nous perdons le maillot rouge pour une seconde mais je reste relax et je savoure la victoire de Caleb. Au début, il a beaucoup souffert, et aujourd’hui il gagne. La chaleur est un facteur très important de cette Vuelta. Nous avons commencé à Marbella avec 28-30 degrés et aujourd’hui il faisait 36 ! »
Le parcours :
6ème étape : Cordoue-Sierra de Cazorla (200,3 km). Les hommes forts du classement général trouveront cet après-midi une nouvelle occasion de voir où ils se situent les uns par rapport aux autres. Après l’arrivée dimanche à Caminito del Rey (victoire d’Esteban Chaves), celle mardi à Vejer de la Frontera (victoire d’Alejandro Valverde), une troisième arrivée en bosse totalement nouvelle sur le tracé du Tour d’Espagne attendra les prétendants à la victoire finale. Toute l’étape, au cœur de l’Andalousie, sera marquée par un enchaînement de montées et de descentes. Même si le peloton n’aura aucun col important à franchir, il devrait être malmené sur ces routes usantes avant le final physique par l’Alto de Baeza (11,8 km à 3,9 %) et la montée finale à Sierra de Cazorla, une côte de 3,3 kilomètres à 6,4 %.