Nairo Quintana. Mais qu’est-ce qui a bien pu passer à l’esprit de Nairo Quintana (Movistar Team) ? Le Colombien réajustait une chaussure un peu lâche en pleine descente quand il s’est présenté trop vite à l’entrée d’un virage et s’est déporté dans la glissière de sécurité. « J’ai été trahi par mes freins, accuse-t-il. Ce n’est pas le fait que je réajustais ma chaussure qui a entraîné ma chute. J’avais arrêté de pédaler mais ça n’a pas été suffisant et je suis tombé. Heureusement les conséquences auraient pu être pire encore. J’ai perdu beaucoup de temps (11ème à 3’25 » désormais) et maintenant je vais aider Alejandro Valverde à obtenir un nouveau podium.J’ai mal à la cheville gauche et sur tout le corps mais ce n’est rien de grave. J’espère retrouver mes moyens et essayer de me rapprocher aussi du podium. »
Chris Froome. On attendait mieux de Chris Froome (Team Sky) hier dans le contre-la-montre de Borja, lui qui de tous les favoris semblait le mieux armé pour l’exercice solitaire. Mais le Britannique n’a pas retrouvé son niveau de 2013 et s’est classé 10ème à 1’32 ». « Ça a été une journée très difficile pour moi, a-t-il commenté. Pour être honnête, je suis parti trop vite, je me suis mis dans le rouge et je ne m’en suis pas remis. J’ai perdu beaucoup de temps, je suis 5ème au général avec 1’18 » de retard sur Contador. Gagner la Vuelta sera très difficile mais je pense progresser chaque jour physiquement et je peux atteindre la dernière semaine en grande forme. Je reste là pour me battre chaque jour. Il n’est pas question de jeter l’éponge parce que j’ai une minute de retard. »
Alberto Contador. Vingt jours après l’annonce surprise de sa participation au Tour d’Espagne, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) s’est emparé du maillot rouge ! « Si on m’avait dit ça il y a vingt jours, j’aurais beaucoup ri, confie-t-il. La première semaine m’a donné la confiance dont j’avais besoin avant le contre-la-montre. C’était impossible pour moi de faire mieux. Je pensais faire plus ou moins le même temps que Froome mais c’est bien mieux que ce que j’imaginais. Tous les regards sont désormais sur moi. Si je parviens à gagner la Vuelta, ce sera juste incroyable après ma chute dans le Tour. Je vais courir au jour le jour et sans pression. J’avais de très bonnes jambes au Critérium du Dauphiné et je n’avais pas gagné. Je suis leader un peu tôt mais pour le moment je préfère être devant que derrière. »
Rigoberto Uran. On l’avait un peu vite écarté de la liste des favoris après ses discrètes performances à La Zubia (1’04 » de perdu sur Contador) et Valdelinares (23 secondes de retard sur le même Contador), hier Rigoberto Uran (Omega Pharma-Quick Step) a refait son retard en prenant la 2ème place du chrono à 15 secondes de Tony Martin. Le voilà 3ème du général à 59 secondes ! « Je suis sur le podium provisoire, c’est-à-dire là où j’étais supposé être à ce stade de la course, a-t-il noté. Mais la Vuelta est encore longue et le classement général toujours très ouvert. Ce qui va se produire dans l’arrivée en altitude à venir sera sans doute déterminant. Je me sens bien et ce résultat me booste pour les jours à venir. »
Tony Martin. Trois semaines avant la remise en jeu de son titre mondial, le triple champion du monde du contre-la-montre Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) s’est rassuré en battant hier Fabian Cancellara de 18 secondes après 36,7 kilomètres. « Ça a été le contre-la-montre le plus dur de l’année, a-t-il reconnu. C’était vallonné et technique avec beaucoup de virages sur des routes bosselées où il fallait être concentré à 100 %. Ce n’était pas l’idéal pour moi et je n’étais vraiment pas sûr de gagner. Je suis très satisfait de constater que ma condition physique est bonne avant le Championnat du Monde. Désormais je sais que je dois encore travailler un peu pour être au top à Ponferrada. C’était un bon test et je suis confiant. Je voulais gagner pour l’équipe qui était encore bredouille dans la Vuelta. »
Jérôme Coppel. A la recherche d’un nouveau contrat pour 2015, lui qui ne sera pas préservé chez Cofidis, Jérôme Coppel a pris hier la 12ème place du contre-la-montre du Tour d’Espagne à 1’35 » de Tony Martin. « Comme dimanche dans l’étape de Valdelinares, j’avais de super sensations, a-t-il relevé. Je me suis vraiment bien senti dans la côte mais ensuite c’était trop roulant. J’avais opté pour un grand plateau de 55 dents, ce qui n’est pas fréquent pour moi, mais c’était insuffisant face au 58 de Tony Martin. Et j’ai perdu du temps régulièrement. » De quoi accélérer néanmoins la signature d’un contrat avec une nouvelle équipe. « Ma recherche d’une équipe pour l’an prochain est en bonne voie, affirme-t-il. Même si je ne peux pas en dire plus aujourd’hui, je me sens très heureux dans cette Vuelta. »
L’étape du jour :
11ème étape : Pampelune-San Miguel d’Aralar (153,4 km). Ce sera une journée déterminante. Arrivé en Navarre, dans le Pays Basque, le Tour d’Espagne va s’attaquer ce soir aux pentes menant au sancturaire de San Miguel d’Aralar. Il s’agira de la troisième arrivée en altitude, une ascension inédite de 9,9 kilomètres à 7,5 % que précédera à 32 kilomètres de l’arrivée le Puerto de Lizarraga (18,3 km à 2,6 %). Cette étape sera probablement déterminante au lendemain d’un contre-la-montre individuel qui a redistribué les cartes. Elle pourra confirmer Alberto Contador dans le rôle de leader du classement général, dire si ses adversaires sont en mesure de refaire leur retard et surtout définir dans quelle mesure Nairo Quintana s’est remis de sa chute et peut peser sur la dernière partie de cette Vuelta.