Réclamation. Nacer Bouhanni n’a pas tellement soigné sa réputation hier à Albacete, où il a dû écarter les coudes et faire un écart pour contenir la remontée de Michael Matthews (Orica-GreenEdge). L’Australien s’est indigné mais le jury des commissaires n’a pas voulu aller dans son sens. « Quand Bouhanni a démarré j’ai sauté dans sa roue, raconte Matthews. J’étais en train de le remonter quand il a fait un petit mouvement qui m’a obligé d’arrêter de pédaler. Nous sommes allés voir ce que les commissaires en pensaient, c’est leur opinion qui compte, malheureusement ils ont pris leur décision et m’ont confirmé 2ème. » Les organisateurs eux-mêmes ont consulté les commissaires qui se sont divisés sur la question avant de confirmer la victoire de Bouhanni en admettant que ce n’était pas tout à fait clair…
Nacer Bouhanni. Nacer Bouhanni (FDJ.fr) n’est pas revenu sur la régularité contestable de son sprint face à Michael Matthews. Il s’est seulement félicité d’avoir conquis sa seconde victoire d’étape qui le rapproche de son score du Giro de trois victoires. « J’étais très déçu de ma 2ème place dans le dernier sprint parce que j’avais les jambes pour gagner mais que je suis resté enfermé contre les barrières, a-t-il commenté. Je voulais absolument l’emporter cette fois et dans le final je suis resté très concentré. Je savais qu’il y avait vent de face mais j’ai lancé de loin, à 300 mètres, pour éviter d’être enfermé. Et j’ai résisté. J’avais la place pour y aller et je n’ai pas hésité. Mais dans un sprint habituel j’aurais attendu 100 mètres de plus. Maintenant, si je gagne le prochain sprint (pas avant jeudi prochain à Logroño), je ferai un objectif du maillot vert. Je dois être à une dizaine de points de Degenkolb, ça deviendra jouable de nouveau. »
John Degenkolb. Le Maillot Vert John Degenkolb (Giant-Shimano), vainqueur des étapes de Cordoue et Ronda, n’a cette fois pas pu peser dans le sprint d’Albacete, 4ème, alors qu’il avait été pris précédemment dans une cassure provoquée par le vent. « J’ai commis l’erreur de me faire piéger quand il y a eu des bordures et j’ai dû faire travailler mon équipe pour revenir dans le premier groupe, regrette l’Allemand. Nairo Quintana était avec nous et j’étais ennuyé de mettre à l’épreuve trois de mes équipiers. Dans le final, j’étais à la limite avant même de lancer mon sprint. Mais ce sont des choses qui arrivent et j’aurai d’autres chances de gagner une autre étape. »
Nairo Quintana. La course de bordures déclenchée par quelques formations hier sur la route d’Albacete a failli coûter cher à Nairo Quintana (Movistar Team). Le grimpeur colombien, 2ème du classement général à 15 secondes de Valverde, s’est retrouvé repoussé dans un deuxième groupe sur un moment d’inattention. Il a heureusement pu compter sur le travail des Giant-Shimano de John Degenkolb pour recoller au peloton des favoris à 5 kilomètres de l’arrivée et ne rien concéder ! « Quand il y a eu la bordure, je me suis retrouvé piégé et j’ai dû faire un gros effort pour revenir dans le premier groupe. La deuxième fois où c’est arrivé, je n’ai pas pu. Quelques-uns de mes équipiers se sont laissés glisser, seul Alejandro Valverde est resté devant. Giant-Shimano nous a aidés, il y avait un intérêt commun. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre. »
L’étape du jour :
9ème étape : Carboneras de Guadazon-Aramon Valdelinares (185 km). Avant que la Vuelta ne marque sa première pause dans vingt-quatre heures, la première semaine se conclura cet après-midi sur une nouvelle étape de montagne et une deuxième arrivée en altitude. Cap sur l’Aragon et les monts de Teruel. C’est à compter de la ville du même nom au kilomètre 101 que les choses se corseront avec le Puerto de Cabigordo (18 km à 3,8 %). Les 25 derniers kilomètres seront autrement plus redoutables avec la montée coup sur coup de l’Alto de San Rafael (11,5 km à 4,3 %), un court répit de 5,5 kilomètres, et la montée finale vers Aramon Valdelinares, que les coureurs atteindront après une ascension de 8 kilomètres à 6,6 %. Le dernier kilomètre sera presque plat comparé aux passages précédents.