Alejandro Valverde. En ce début de Vuelta, Alejandro Valverde (Movistar Team) est apparu à son avantage. « Dimanche, Nairo était devant et j’ai contrôlé à l’arrière. Nous avons travaillé sans parvenir à gagner, souligne-t-il. Ici, le final me convenait parfaitement. Toute l’équipe a su garder son sang-froid parce que cette Vuelta ne fait que commencer et que nous ne voulons pas perdre de forces inutilement. Il nous faut garder de la fraîcheur pour les semaines à venir. Nous savions que Peter Sagan était l’homme à battre. Comme vous l’avez vu, il a fait travailler son équipe très dur avec la victoire en tête. Dans les derniers 200 mètres, j’ai vu qu’il était là, j’ai vu ses cheveux qui volaient au vent derrière moi, j’ai senti qu’il était fort, mais je savais que j’allais gagner. Cette victoire va me permettre de me détendre avant les prochaines étapes. »
Peter Sagan. Juste après avoir renoué avec la victoire, ce n’est pas la 2ème place que convoitait Peter Sagan à Vejer de la Frontera, mais c’est pourtant bien celle que le coureur slovaque, leader du classement par points, a récupérée dans la roue d’Alejandro Valverde. « C’était un final très dur, reconnaît Peter Sagan. Normalement, dans un final comme ça, je ne tente rien. Je pensais que c’étaient 300 mètres de côte, puis un replat, puis encore 300 mètres de côte, mais c‘était bien plus raide que ça. C’était trop dur pour moi en fait et, dans la dernière partie, j’étais mort. Quand j’ai vu que les grimpeurs doutaient, je me suis dit ‘j’y vais’. Je suis allé vraiment fort derrière Alejandro Valverde mais c’était un peu tard. On verra comment j’aurai récupéré demain ! »
Jimmy Engoulvent. Le Français du jour, hier, aura été Jimmy Engoulvent (Team Europcar). Membre de la bonne échappée, le baroudeur a insisté jusqu’à 11 kilomètres du but quand Alexis Gougeard, la veille, s’était incliné à 14 kilomètres de l’arrivée. « On espérait que les favoris nous laissent plus de marge, mais malheureusement les Orica-GreenEdge puis les équipes des leaders se sont mis en chasse et ont rapidement réduit l’écart, commente Jimmy Engoulvent. Nous avons compté jusqu’à quatorze minutes d’avance, mais il y avait beaucoup de vent de face et par moments des vents de côté qui favorisaient les bordures. A partir de là c’était vraiment très difficile. C’est vrai que dans l’équipe Europcar, nous n’avons pas de Valverde ou de Sagan. Notre manière à nous de briller, c’est de nous glisser dans les échappées. »
Samuel Sanchez. Passé à l’attaque sur le replat après la première bosse du final (1300 mètres à 10 %) mais rejoint au pied des 500 derniers mètres à 9 %, Samuel Sanchez (BMC Racing Team) a dévoilé son ambition sur cette Vuelta. Mais pour la victoire d’étape il lui faudra retenter. « Dans un tête à tête avec Valverde et Sagan, je ne pouvais rien faire, conçoit-il. J’ai essayé de plus loin mais il m’a manqué 300 mètres dans la dernière rampe. Je ne connaissais pas cette arrivée. On m’en a parlé, j’ai vu quelques photos, et j’ai étudié le livre de route. Mais on ne sait jamais comment ce sera après 200 kilomètres de course, sous la chaleur, avec des chutes. S’il y avait eu un peu plus d’hésitation, peut-être qu’on aurait pu aller au bout. Mais Nicolas Roche ne m’a pas pris un relais. Et j’ai eu un peu peur d’accélérer sur un ou deux virages à l’asphalte lisse. J’ai freiné quand il était possible d’accélérer pour prendre les quelques secondes qui offrent une victoire. »
Ted King. A 40 kilomètres de l’arrivée de la quatrième étape, Ted King (Cannondale-Garmin) a été pris dans une chute sans conséquence… ou presque car les gens venus lui porter assistance depuis le bord de la route avaient semble-t-il d’autres intentions. Alors que son GPS Garmin s’est volatilisé dans la chute, probablement dérobé par un spectateur, l’Américain a failli repartir sans son vélo. Un drôle de personnage s’est en effet présenté à lui pour soutenir son vélo tandis que le coureur cherchait du regard où avait pu passer son GPS. Quand soudain, le spectateur s’est mis sur la selle et a tenté de filer avec le vélo. Vigilant, Ted King a pu l’en faire descendre pour reprendre sa route !
L’étape du jour :
5ème étape : Rota-Alcala de Guadaira (167,3 km). Non sprinteurs, s’abstenir, dans cette cinquième étape andalouse au profil dénué de difficulté. Impossible, à la vue du profil, d’échapper à une arrivée massive ce soir dans les rues d’Alcala de Guadaira, alors que l’étape quittera la côte méditerranéenne à Rota pour ne jamais prendre d’altitude sur les routes d’Andalousie. Après un bref détour par Séville, où sera jugé l’unique point chaud du jour, un sprint intermédiaire, à 18 kilomètres de l’arrivée, le peloton changera de cap pour foncer droit sur Alcala de Guadaira, où les sprinteurs auront vraisemblablement une nouvelle occasion de s’exprimer. A noter que les 700 derniers mètres sont à profil ascendant, ce qui ne devrait pas suffire à nuire aux intentions de coureurs comme Nacer Bouhanni, John Degenkolb et Peter Sagan.