3 questions à… Nacer Bouhanni (FDJ.fr)
Nacer, gagner une étape était votre objectif en débutant la Vuelta, le voilà déjà accompli ?
L’objectif était en effet de gagner une étape le plus rapidement possible pour retirer un poids à toute l’équipe. On va vivre une Vuelta plus relâchés, c’est important. Avant cette Vuelta, et depuis le Championnat de France (2ème), je n’ai disputé qu’un sprint à l’Eneco Tour et je l’ai gagné, ça m’a mis en confiance. J’ai bien travaillé, j’ai fait un stage avant de me rendre à l’Eneco Tour et je savais que la forme venait petit à petit. Elle est là et s’il y a d’autres opportunités dans la Vuelta, je ne vais pas me gêner pour remporter une deuxième étape. Si j’ai l’occasion d’en remporter d’autres, je ne m’en priverai pas !
Le maillot vert du classement par points peut-il également vous tenir à cœur, vous qui avez obtenu celui du Giro au printemps ?
Le prochain objectif est une deuxième victoire d’étape. Je vais me concentrer sur ça. Le maillot vert, oui, je vais le défendre, mais nous n’en sommes qu’à la deuxième étape. Àa peut devenir un objectif au fil du temps. On sait bien que les arrivées au sprint offrent beaucoup de points mais il faudra aussi disputer les sprints intermédiaires. Maintenant je ne vais pas non plus me prendre la tête avec ce classement…
La famille Bouhanni a vécu un week-end historique avec le titre de champion de France Juniors de votre petit frère Rayane…
Le titre de Rayane, c’est comme si c’était ma plus belle victoire de l’année. Mon frère est très important pour moi et son titre m’a beaucoup motivé. En général, quand je gagne, j’ai du mal à dormir et la nuit dernière je me suis endormi très tard. Je suis très heureux.
Alejandro Valverde. Vingt-quatre heures après la victoire de son équipe Movistar dans le contre-la-montre de Jerez de la Frontera, Alejandro Valverde a dépossédé son équipier Jonathan Castroviejo du maillot rouge de leader en prenant la meilleure place à San Fernando : 21ème. « Il y aura une petite ascension dans le final aujourd’hui, a-t-il déjà remarqué. Nous devrons donc décider de rouler pour la victoire d’étape ou bien de laisser filer ce maillot. Cela s’est fait à la place mais j’aurais préféré que ce maillot soit porté par un de mes équipiers. Je ne cherchais pas à le prendre de cette façon. Quand je suis monté dans le bus, mes coéquipiers m’ont demandé ce que je faisais là et appris que j’étais leader de la Vuelta ! Maintenant, c’est toujours excitant d’endosser le maillot de leader du Tour d’Espagne. »
Valerio Conti. Présent dans la première échappée lui qui porte le dossard 1 en remplacement de Chris Horner, le néo-pro Valerio Conti (Lampre-Merida) a marqué les esprits pour ses débuts dans un Grand Tour. « J’ai fait ce que mes directeurs sportifs m’ont dit de faire, dit-il. Ce n’était pas facile de faire partie de la bonne échappée. Deux ou trois jours avant le départ de la Vuelta j’ai su que j’allais finalement pouvoir en prendre le départ. C’est mieux pour moi de débuter mon premier Grand Tour sans pression. Je roule avec le dossard 1 mais je ne suis pas le grand champion qu’est Chris Horner. C’est certain, je ne vais pas gagner la Vuelta ! Je n’ai que 21 ans, j’aimerais finir cette course de trois semaines mais je ne sais pas comment mon organisme va réagir. »
Romain Hardy. La présence en tête de course de Romain Hardy (Cofidis) hier n’était pas tout à fait le fruit du hasard. Le coureur de l’Orne fêtait ce dimanche 24 août son 26ème anniversaire. « Je me suis donc offert ce petit cadeau en allant dans la première échappée de mon premier Grand Tour, explique-t-il. Le beau cadeau aurait été le maillot à pois mais je m’y suis mal pris et je me suis fait enfermer… » A 26 ans donc, Romain Hardy participe à son premier Grand Tour, lui qu’on a beaucoup vu cette saison, 3ème du Tour de Turquie et 7ème du Tour de Luxembourg, mais aussi 4ème de Paris-Camembert, 6ème des Boucles de l’Aulne et 6ème de la Polynormande, ce qui situe un coureur que l’on devrait assurément revoir devant dans les trois prochaines semaines.
L’étape du jour :
3ème étape : Cadix-Arcos de la Frontera (197,8 km). Les sprinteurs, ceux de la trempe de Nacer Bouhanni tout du moins, ne devraient pas passer cette fois. La troisième étape aujourd’hui fait une première incursion dans les terres andalouses. Et avec elle la route va prendre de la hauteur. Au départ de Cadix au bord de la mer, le peloton s’élèvera jusqu’à 1100 mètres d’altitude ! Ce sera le point le plus haut du tracé, à 50 kilomètres de l’arrivée, incarné par le Puerto del Boyar, quatrième et dernière difficulté de la journée. Dernière ? Pas tout à fait. En arrivant dans les rues d’Arcos de la Frontera, il faudra encore monter pour se hisser jusqu’à la ligne d’arrivée, perchée en haut d’une côte de près de 2 kilomètres. Si les purs sprinteurs seront éjectés, des coureurs comme Peter Sagan et John Degenkolb pourraient très bien passer.