Christopher Horner. C’en est fait, Christopher Horner (RadioShack-Leopard) va remporter la Vuelta. Un rêve se réalise pour le vétéran américain. « Un gars de mon âge qui gagne un Grand Tour, c’est quelque chose que vous ne reverrez peut-être plus de votre vie, affirme le Maillot Rouge. Plus tôt dans l’année, quand j’étais chez moi avec une blessure du genou, j’ai dit à mon fils de onze ans que je voulais continuer de courir mais que je pourrais être contraint de m’arrêter. Il m’a répondu, ‘tu ne peux pas t’arrêter, ce n’est pas sympa. Je dis à mes copains que mon père est un cycliste professionnel et qu’il dispute le Giro, le Tour, la Vuelta. Je ne peux pas leur dire que mon père est un ancien cycliste !’ Maintenant, il va pouvoir dire que son père est le seul Américain vainqueur de la Vuelta et le seul à gagner un Grand Tour à 42 ans. »
Vincenzo Nibali. S’il est tombé, il l’a fait avec les honneurs. Vincenzo Nibali (Astana) ne s’est pas avoué vaincu après la perte de son maillot rouge au terme de la 19ème étape. L’Italien est passé à l’attaque dès les premiers passages les plus raides de l’Angliru, avant de subir la loi de Chris Horner sur le haut de la difficulté. « J’ai tout essayé, soupire le Sicilien. Plus que ça, c’était impossible. Je suis content parce que j’ai fait une grande ascension et que je savais pouvoir compter sur mes équipiers qui étaient dans l’échappée. Ce fut une grande bataille dans l’Angliru. J’étais en grande condition. J’ai fait une bonne course de la première étape à aujourd’hui. C’était une Vuelta très dure. Je dois être réaliste : je n’étais pas arrivé dans la Vuelta avec la condition que j’avais au Giro mais j’ai donné le meilleur de moi chaque jour. »
Nicolas Edet. Cette Vuelta était définitivement celle des Français. Après un Tour de France en demi-teinte, les Bleus se sont largement rattrapés en Espagne. Si on a beaucoup parlé des victoires d’étapes de Warren Barguil (Argos-Shimano), d’Alexandre Geniez et de Kenny Elissonde (FDJ.fr) hier, saluons la performance de Nicolas Edet (Cofidis) qui termine meilleur grimpeur de la Vuelta. « Ç’a été une belle journée. Je suis parvenu à prendre l’échappée, avec Jérôme Coppel pour m’aider, explique le Sarthois. J’ai pu prendre les trois points du premier col et lorsque les deux coureurs de Caja Rural et Kiryienka sont sortis, j’ai fait l’effort pour prendre aussi les cinq points du deuxième col. Je voulais m’accrocher au maximum mais j’ai été victime d’une crevaison avant l’Alto del Cordal et je n’ai jamais pu revenir en tête de course. »
3 questions à… Kenny Elissonde (FDJ.fr)
Kenny, c’est votre premier Grand Tour et vous remportez l’étape au sommet de l’Angliru, c’est un exploit.
Oui c’est juste incroyable, l’Angliru c’est mythique… En début d’étape, j’ai pris place dans l’échappée où il y avait beaucoup de bons grimpeurs et je n’avais pas de bonnes jambes… Disons que je n’avais pas des jambes super ! C’était une étape difficile et je la gagne. Après Alexandre Geniez à Peyragudes et la belle septième place de notre leader Thibaut Pinot au classement général, l’équipe FDJ.fr ne pouvait pas espérer mieux pour finir la Vuelta !
Racontez-nous votre journée.
C’est un jour ou tout est allé en ma faveur. Il y a eu cette échappée de 32 coureurs et je n’ai pas fait trop d’efforts pour en être. J’ai pris ma chance avec l’idée de servir Thibaut dans le final. J’ai eu mal aux jambes dans le premier col de troisième catégorie mais ensuite cela s’est arrangé. J’ai distancé Paolo Tiralongo et avec la ferveur populaire dans l’Angliru, je suis allé au bout.
Vous avez semblé inquiet dans le final, pourquoi ?
Je n’avais pas trop d’infos, je me suis retrouvé dans le brouillard, je ne savais rien ! J’avais l’impression de buter dans la pente mais ce devait être pareil pour tout le monde. J’ai cru comprendre que j’avais 1’20 » d’avance mais je n’en étais pas sûr. J’avais peur de me faire reprendre, je n’étais pas serein. Et puis dans la descente précédant l’arrivée, j’ai vu la voiture Shimano de dépannage neutre derrière moi et là, j’ai compris que c’était gagné.
L’étape du jour… 21ème étape : Leganès-Madrid (109,6 km)
Ça y est, Madrid est là ! Il ne reste que 109,6 kilomètres pour boucler la boucle après trois semaines d’efforts. Ces 109 kilomètres-là sont sans doute les plus faciles de cette 68ème édition, mais aussi les plus doux de la longue carrière de Chris Horner qui sera sacré tout à l’heure comme le grand vainqueur de cette édition à suspense. Le général étant définitivement fixé depuis hier, les favoris devraient davantage être occupés à se congratuler et vont céder la place sur le devant de la scène aux sprinteurs pour cette dernière étape. Ils ne sont plus beaucoup dans le peloton à pouvoir prétendre à remporter le sprint massif qui va probablement conclure cette Vuelta. Mais après trois semaines où ils n’ont eu que peu d’occasions de s’exprimer, trois en tout et pour tout, les sprinteurs ne devraient pas laisser filer cette dernière occasion.