Peter Sagan. « Une victoire, enfin ! » Peter Sagan (Tinkoff-Saxo) avait de quoi se réjouir hier à Malaga, lui qui tournait autour d’un succès sur un Grand Tour depuis plus de deux ans, ayant amassé dans ce laps de temps vingt-quatre Tops 5 dont neuf 2èmes places ! « J’essaie toujours d’être devant et je savais qu’un jour ça marcherait. Je veux remercier l’équipe pour le travail qu’elle a fait, particulièrement dans la montée. Elle était émoussée après avoir travaillé dans les 20 derniers kilomètres pour reprendre l’échappée. C’était une étape pour des sprinteurs comme Degenkolb et Bouhanni, mais leurs équipes n’ont pas travaillé avant les 3 derniers kilomètres. Dans le final, j’ai décidé de prendre la roue de Degenkolb et j’ai bien fait. J’attendais cette victoire depuis longtemps mais on finit toujours pas gagner. C’est fait aujourd’hui. »
Sylvain Chavanel. Vingt-quatre heures après des chutes qui ont contraint à l’abandon deux de ses coéquipiers, Matteo Pelucchi et David Tanner, Sylvain Chavanel (IAM Cycling) s’est remis à l’ouvrage en provoquant l’échappée du jour hier. « Il y avait un bon coup à jouer, estime-t-il. J’ai pensé au maillot à pois mais ne pouvant faire mieux que 4ème du grimpeur de 1ère catégorie, ce n’était plus jouable. Ensuite, après une bonne descente du Puerto del Leon, nous n’avions plus que 1’30 » d’avance sur le peloton. J’ai fait partie de ceux qui se sont relevés. Il n’y avait aucune chance et j’ai préféré préserver mon énergie en prévision des jours prochains. » « Les chutes font partie du cyclisme, on ne voulait pas se venger mais plutôt se montrer, fait savoir de son côté le directeur sportif Eddy Seigneur. Nos plans ont changé après l’abandon de Matteo. Mais nous sommes venus sur cette Vuelta pour être offensifs tous les jours. »
Alexis Gougeard. Fort de solides références cette saison, Alexis Gougeard (Ag2r La Mondiale) a pris le départ de son premier Grand Tour avec l’âme guerrière qu’on lui connaît. A l’attaque hier vers Malaga, d’abord à huit puis à deux avec Maarten Tjallingii, le Normand ne s’est rangé qu’à 14 kilomètres de l’arrivée. « Dans ma tête je me suis dit que l’échappée allait partir plus facilement qu’hier, précise le coureur de 22 ans. Je me suis dit que j’allais essayer une fois et ça a été la bonne. Et puis j’étais mieux à l’avant que derrière. La route était très dangereuse, il y avait pas mal de trous. On y a cru mais après, dans le final, on m’a dit que le vent était de face et à deux c’était foutu. » Venu sur la Vuelta avant tout pour apprendre, Alexis Gougeard devrait assurément rapidement retourner au combat dans les jours à venir.
Paolo Tiralongo. Au lendemain de l’exclusion de Vincenzo Nibali, pris en flagrant délit de tricherie accroché à la portière de son véhicule, l’équipe Astana a perdu un atout de plus en la personne de Paolo Tiralongo. Le valeureux gregario avait été sérieusement touché dans la chute de dimanche, souffrant de nombreuses contusions sur tout le corps, en particulier à l’épaule et à la jambe gauches. Son visage aussi a souffert de l’accident. Pas moins de quarante points de suture lui ont été posés. Hier matin, Paolo Tiralongo a tenté de repartir, mais son œil inflammé qui réduisait sa vision l’a obligé à se retirer de la course après une quarantaine de kilomètres. En trois jours la Vuelta a déjà perdu sept coureurs.
Fabian Cancellara. Le Suisse Fabian Cancellara (Trek Factory Racing) ne sera finalement pas allé plus loin au Tour d’Espagne qu’il ne l’avait été au Tour de France, quand une chute dans la troisième étape (deux vertèbres lombaires fracturées) l’avait contraint à ne pas repartir le lendemain. Cette fois, ce sont des maux d’estomac causés par un virus attrapé la semaine dernière qui ont forcé le champion helvétique à se retirer au cours de la troisième étape. Une année sans, décidément, pour Fabian Cancellara qui avait déjà été privé des classiques printanières sur une double fracture de vertèbres au Grand Prix E3. « Après une année comme ça, vous ne voulez pas abandonner, a précisé Cancellara. J’étais seul sur la route et je me remémorais le passé. Mais j’étais complètement vidé et la santé est plus importante que tout. »
L’étape du jour :
4ème étape : Estepona-Vejer de la Frontera (209,6 km). Sprinteurs, puncheurs ou rescapés d’une échappée au long cours ? Vous avez l’embarras du choix aujourd’hui alors que le Tour d’Espagne poursuit sa tournée en Andalousie par les routes du sud de la communauté autonome, avec passage à proximité de Gibraltar. D’un point de vue général, l’étape présente moins de difficultés que celle d’hier, mais son final s’avère beaucoup plus compliqué. En direction de la ligne d’arrivée de Vejer de la Frontera, l’une des neuf arrivées en bosse de cette édition, les coureurs devront passer un véritable mur (14 %) à 3 kilomètres du but. Passé cette difficulté, il leur restera à se heurter aux derniers hectomètres ascendants pour rejoindre la ligne d’arrivée. Bouhanni, Degenkolb et Sagan passeront-ils ces bosses ?