Alexandre Geniez (FDJ), vainqueur de la troisième étape trois ans après son premier succès sur la Vuelta, a déjà rempli son objectif. « C’est une récompense. Mon début de saison était assez bon et je m’étais bien motivé pour le Tour d’Italie mais je suis tombé dans la troisième étape, je n’ai rien pu faire. J’ai repris le vélo début juillet et j’ai fait le maximum pour revenir en forme. Je suis comblé de remporter cette étape. C’était l’objectif sur cette Vuelta. Je suis vraiment très très content. J’avais vu que la condition venait bien avec ma victoire d’étape dans le Tour de l’Ain mais il faut prendre des risques pour gagner. On ne sait jamais si l’échappée va prendre 5 ou 6 minutes, comment le peloton va réagir… Il faut y aller. Même si on a déjà eu des étapes plus chaudes sur la Vuelta, il faisait très très chaud. Surtout dans la dernière montée. La vitesse était réduite, il n’y avait pas de vent, beaucoup de monde. C’était vraiment une montée très dure. J’ai passé la ligne à bout de forces mais la joie de gagner fait oublier le mal de jambes. »
Pierre Latour (Ag2r La Mondiale), 14ème de la troisième étape à 56 secondes d’Alexandre Geniez, débute bien sa découverte de la Vuelta. « Dans la bosse, on a monté comme on a pu avec Jicé (Péraud). J’ai essayé d’accélérer sur la fin et j’ai pu revenir juste sur le groupe de Contador. Cette montée est raide, avec un passage en béton, ça n’aide pas. Après, j’ai un peu peur de faire des efforts comme ça souvent. Je verrai bien, c’est une première. L’objectif, c’est de découvrir et si je suis pas trop bien placé au général, gagner une étape : faire le mieux que je peux. »
Ruben Fernandez (Movistar Team), nouveau leader de ce Tour d’Espagne, s’est montré ravi de prendre pour la première fois la tête du classement général. « C’était vraiment émouvant. J’ai levé les bras en raison de l’émotion de prendre le maillot rouge. Dans la voiture de course, ils m’ont dit qu’il y avait un coureur devant, mais l’émotion de devenir leader de la première Vuelta à laquelle je participe, c’est vraiment quelque chose de spécial. Je ne m’attendais pas du tout à cela. Notre but principal était de durcir la course dès le pied de la bosse pour faire la sélection et c’est ce que nous avons réussi à faire. Sur la fin, Nairo m’a dit d’y aller et je suis parti pour prendre du temps et le maillot. Maintenant, je vais continuer à travailler pour mes leaders et et pourquoi pas, garder ce maillot le plus longtemps possible. Je sais juste que je suis en grande forme, comme je l’ai montré au Tour de Pologne et au Tour de Burgos. C’est une confirmation. »
Alejandro Valverde (Movistar Team), 3ème hier à Mirador de Ezaro et 2ème du général, était très heureux pour son jeune coéquipier. « Rubén Fernandez est dans une très bonne condition, il l’avait déjà montré dans le contre la montre par équipes. Il s’est préparé au mieux pour cette Vuelta et je pense que personne ne mérite plus que lui ce maillot rouge. C’est dommage que l’échappée soit allée au bout mais le vainqueur mérite son succès. Au pied de l’ascension finale, toute l’équipe était en tête de peloton et à la fin nous avons dit à Ruben d’attaquer tandis que je contrôlais Froome et Chaves. »
Simon Pellaud (IAM Cycling), présent hier dans la bonne échappée, a tenté sa chance en solitaire loin de l’arrivée sans succès. Sans équipe pour l’année prochaine, il espère s’être fait de la bonne publicité pour décrocher un contrat. « Je suis là pour chercher un contrat pour 2017 et j’espère avoir montré mon nom à la TV pour recevoir des offres. Je me suis vraiment éclaté. C’est une des plus belles journées de ma carrière sur le vélo. J’ai tenté une seule fois ma chance et le coup est parti. J’ai pris du plaisir car je suis à l’aise dans de telles conditions météos. Ma satisfaction vient tout de même de ce dossard rouge de plus combatif de l’étape. J’ai pêché par manque de confiance car je ne pensais pas une seconde pouvoir suivre des grimpeurs comme Geniez, Arroyo et Serry dans les deux bosses. J’ai couru uniquement pour le maillot de la montagne. Je suis déçu car finalement l’échappée va au bout. En comptant un peu mes coups de pédales, j’aurais même pu rêver du maillot rouge de leader car j’étais devant Geniez au classement général. »
Miguel-Angel Lopez (Astana) a perdu hier tout espoir de bien figurer au général de cette Vuelta. Lourdement tombé avant d’entamer la dernière ascension de la journée, le Colombien souffre, selon l’équipe médicale d’Astana, de rupture partielle de trois dents et de contusions sur diverses parties du corps. Miguel-Angel Lopez a fini la troisième étape avec 12’33 » de retard et se retrouve à la 124ème place du classement général. Il prendra tout de même le départ ce matin et espère se rétablir le plus vite possible.
Warren Barguil (Giant-Alpecin), malade depuis le début de ce Tour d’Espagne, a renoncé en début d’étape à poursuivre sa route. « C’est une grosse déception. Remporter une étape sur la Vuelta était mon deuxième objectif de la saison et maintenant, à cause de la malchance, je dois abandonner très tôt. Hier matin – avant-hier – je suis parti avec une légère douleur à la gorge et au nez mais ce matin – hier matin – cela a empiré. Nous avons décidé d’essayer d’y aller, mais ce n’était plus possible. » Le Breton souffre d’une infection des voies respiratoires supérieures et va devoir se reposer avant d’envisager la fin de sa saison.
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L’étape du jour :
4ème étape : Betanzos – San Andres de Teixido (163,5 km). Nouvelle arrivée au sommet sur le Tour d’Espagne avec l’inédit Mirador Vixia de Herbeira en guise de montée finale. Longue de 11,2 kilomètres à 4,8 % de moyenne, elle ne devrait toutefois pas créer autant de différences que la troisième étape du fait de l’absence de très forts pourcentages. En début de journée, le peloton de la Vuelta devra escalader l’Alto Da Serra Capela (6,5 km à 4,6 %) et l’Alto Monte Caxado (7,3 km à 4,5 %). Les hommes en forme devraient pouvoir profiter de ces deux ascensions pour s’échapper et prendre un peu d’avance sur les favoris au général qui se réserveront pour le final. Cette grande première sur le Grand Tour ibérique permettra notamment au public présent d’avoir une vue magnifique sur les plus hautes falaises d’Europe (620 m).