Rinaldo Nocentini. Toujours placé, mais jamais gagnant. Telle est la devise qui colle à la peau de Rinaldo Nocentini (Ag2r La Mondiale). L’Italien avait une occasion en or hier pour signer sa première victoire depuis une étape du Tour du Haut Var en 2010, mais doit se contenter de la 2ème place, 7 secondes derrière Warren Barguil. « Je suis forcément déçu. Une 2ème place est toujours bonne à prendre, mais dans ce genre de situation, seule la victoire compte, souligne l’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour. Ça fait maintenant plus de trois ans que je n’ai pas gagné et des occasions comme celles-ci de s’imposer ne sont pas nombreuses. Ce résultat montre tout de même que la condition physique est là et que je suis en forme. Il reste encore beaucoup d’étapes et j’ai bien l’intention de tenter encore ma chance sur cette Vuelta. »
Simon Gerrans. On a coutume de dire que la Vuelta est le tremplin idéal pour les Championnats du Monde. Encore faut-il éviter les dangers. Sérieux outsider pour le titre mondial à Florence, Simon Gerrans (Orica-GreenEdge) est finalement contraint de renoncer aux Mondiaux. Victime d’une chute lors de la 3ème étape, l’Australien était constamment gêné au niveau de la hanche. La douleur étant de plus en plus forte, l’ancien vainqueur de Milan-San Remo a passé des examens hier au terme de la 13ème étape qui ont révélé une fracture mineure au niveau de la hanche. Gerrans est donc contraint de mettre un terme à sa saison, qui restera malgré tout l’une de ses meilleures avec sa victoire d’étape à Calvi sur le Tour et le port du maillot jaune, deux journées durant.
Pablo Lastras. Ce n’était définitivement pas la journée de l’équipe Movistar hier. Non seulement, Beñat Intxausti a été écarté de la victoire d’étape en raison d’une erreur de trajectoire, mais en plus, elle a perdu son capitaine de route en la personne de Pablo Lastras. L’Espagnol est allé au tapis à 12 kilomètres de l’arrivée et s’est relevé en se tenant l’épaule gauche. Transporté à l’hôpital, Lastras a subi une batterie d’examens qui a confirmé le premier diagnostic : fracture de la clavicule gauche. L’équipe Movistar n’en avait pourtant pas fini avec les ennuis, puisque Alejandro Valverde a subi un problème mécanique à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Le Murcian a été contraint de terminer l’étape avec la monture de Jose-Ivan Gutierrez, mais a franchi la ligne bien au chaud dans le peloton avant la bataille des Pyrénées.
Laurens Ten Dam. Les Grands Tours se suivent, et ne se ressemblent pas pour Laurens Ten Dam (Belkin). Le Néerlandais devait être le co-leader de sa formation avec Bauke Mollema et ainsi confirmer un excellent Tour de France, bouclé à la 13ème place. Mais la vérité de juillet n’est visiblement pas celle de septembre et le Batave a quitté le Tour d’Espagne hier. « Les jambes n’étaient toujours pas bonnes et j’ai dû me retirer, déplore Ten Dam, 8ème de la Vuelta l’an dernier. C’est inutile de souffrir dix jours supplémentaires. Je vais donc rentrer à la maison et récupérer en espérant être prêt pour les Championnats du Monde. Il reste tellement d’ascensions dans cette Vuelta qu’il n’y a pas de place pour la récupération. »
3 questions à… Warren Barguil (Argos-Shimano)
Warren, il y a trois jours, vous étiez tout près de l’abandon, aujourd’hui, vous gagnez une étape de la Vuelta, comment vivez-vous ces émotions ?
Je suis passé du cauchemar au bonheur. Mardi, je n’ai pas eu de chance sur la chute, pendant le parcours neutralisé, j’étais tombé sans faire d’erreur. Ensuite, j’ai su me remettre en question, ne pas baisser les bras, de toute façon je ne baisse jamais les bras. Et je suis récompensé aujourd’hui.
Comment s’est passé le final de cette étape ?
Dans le final, j’ai compté combien de coureurs nous étions. Nous étions dix et il n’était pas question que je termine 10ème. Il y a quelqu’un dans l’équipe qui est chargé de filmer les cinq derniers kilomètres des étapes et ce matin en prévision d’un possible sprint, nous avons bien étudié le parcours. Je savais qu’il y avait un virage dangereux à 2,5 km de l’arrivée puis un final en faux plat montant avec une côte à 10 % sur 500 mètres. J’aurais pu attendre le sprint, mais j’ai attaqué au moment où tout le monde avait besoin de se reposer, de souffler. C’était ce qu’il fallait faire. On avait tous bien mal aux jambes et j’imaginais que tout le monde allait se regarder. Et il n’y avait plus d’équipier pour relancer…
Était-ce l’objectif de gagner une étape de la Vuelta ?
En Galice, je ne pensais pas à gagner une étape, j’avais la satisfaction d’y être. Le premier but était de la terminer. La victoire, c’est un gros plus, mais j’espère vraiment voir Madrid. Au départ de la Vuelta, je n’étais pas là pour faire un top 20. J’ai été déçu de ma chute mardi, parce que j’étais 19ème et que j’ai dû tirer un trait sur le classement général, mais le lendemain, mon directeur sportif m’a dit : « Warren, on avait dit jour par jour… Tu verras, la Vuelta n’est pas finie ». Il avait raison, elle n’était pas finie.
L’étape du jour… 14ème étape : Bagà-Collada De La Gallina (155,7 km)
Déjà la montagne est de retour sur cette Vuelta après deux étapes de transitions et un contre-la-montre. Cette 13ème étape marque le début du triptyque pyrénéen qui bouleversera complètement le classement général lundi soir. Ce premier volet est une vraie grande et belle étape de montagne majoritairement dessinée en Andorre. C’est aujourd’hui qu’on franchira le point le plus haut avec un passage sur le Port d’Envalira (26,7 km à 5,2 %), premier des quatre cols de la journée. Forcément, c’est au sommet d’une ascension que sera jugée l’arrivée. La Collada De La Gallina est loin des ascensions andorranes traditionnelles, longues, mais régulières et peu pentues. Compte tenu du menu, il y aura forcément des écarts au terme des 7,2 kilomètres à 8 %, avec des passages à 15 % et deux derniers kilomètres à 9 % de moyenne.