Fabian Cancellara. L’hiver dernier, il disait à qui voulait l’entendre qu’il allait laisser le chrono de côté, mais Fabian Cancellara (RadioShack-Leopard) a bien montré hier qu’il fallait encore compter sur lui lors des exercices chronométrés. Absent des grands rendez-vous, simplement lauréat du Championnat de Suisse et du chrono du Tour d’Autriche, Spartacus a frappé fort à quelques semaines des Mondiaux en dominant Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) pour 37 secondes. L’Allemand le sait donc : Cancellara veut récupérer une tunique qu’il a déjà portée à quatre reprises. « Je sais que j’ai donné le meilleur de moi-même, a confirmé le Suisse. C’était un bon test pour moi. Pas pour voir où je me plaçais par rapport à mes concurrents, mais pour voir quelles étaient mes sensations. Je suis ravi de ma performance. »
Alejandro Valverde. S’il avait su qu’il signerait le 7ème temps du chrono, à moins de deux minutes du vainqueur, on imagine qu’Alejandro Valverde (Movistar Team) aurait signé tout de suite. Pourtant, après coup, l’Espagnol a des raisons d’être déçu et sait qu’il aurait pu faire mieux s’il avait été épargné par la malchance, lui qui a été victime d’une crevaison en début de chrono. « J’ai mis du temps à me mettre dans le rythme, car la combinaison donnée par les organisateurs (NDLR, Valverde portait le maillot blanc du combiné) était trop petite pour moi et je n’étais pas bien posé sur les prolongateurs, explique le Murcian. J’ai aussi senti que j’avais crevé de la roue avant. Ce sont des choses qui arrivent, et une fois que tout était réglé, je me suis mis dans le rythme. »
Domenico Pozzovivo. Derrière Fabian Cancellara et Tony Martin, on ne s’attendait pas franchement à ce que Domenico Pozzovivo prenne la 3ème place du contre-la-montre. L’Italien a su mettre à profit le col de 3ème catégorie pour signer un temps au-delà de ses espérances. « Mon objectif était de terminer dans le Top 15 de l’étape mais jamais je n’aurais pensé décrocher la 3ème place, reconnaît Pozzovivo. Lors de la reconnaissance, j’ai vu tout de suite que le parcours pouvait me convenir. J’ai donné le maximum dans la première partie montante mais j’étais un peu surpris de passer avec le meilleur chrono au sommet ! Ensuite, j’ai fait mon possible pour ne pas perdre trop de temps dans la partie descendante. Je gagne du temps sur mes adversaires directs au classement général et ça, c’est le plus important. »
Kevin De Weert. Le parcours était dessiné de telle manière qu’il y avait quelques descentes bien senties hier dans le contre-la-montre individuel de la Vuelta. L’une d’entre elles a été fatale à Kevin De Weert (Omega Pharma-Quick Step). Le Belge a lourdement chuté et a été immédiatement transféré à l’hôpital de Saragosse où lui ont été diagnostiquées une série de lourdes blessures. Il souffre ainsi d’une fracture du tibia gauche, d’une rupture du tendon rotulien, d’une fracture de la clavicule droite et d’une fracture des cervicales sans déplacement et sans conséquences neurologiques. Un bilan lourd pour De Weert qui n’a pas perdu connaissance après sa chute. Plus d’informations devraient être délivrées dans le courant de la journée par son équipe.
3 questions à… Vincenzo Nibali (Astana)
Vincenzo, quelle est votre première impression après ce contre-la-montre ?
C’est une étape très dure avec beaucoup de vent. C’est difficile de maintenir le rythme mais j’ai fait une course excellente. Je suis content, je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. Je ne peux pas emmener un braquet de 58 ou 56 comme Tony Martin et Fabian Cancellara. J’ai fait de mon mieux avec mon 55 x 11.
Que vous est-il arrivé hier ?
J’ai été piqué par une guêpe. C’était un moment difficile, j’ai été mal mais heureusement ça s’est amélioré. Je n’ai pas pensé à quitter la Vuelta parce que je me disais que ça irait mieux. Ce matin, mon œil avait désenflé mais c’était encore très douloureux. Normalement, je ne fais pas d’allergies… J’ai eu l’autorisation par l’UCI d’utiliser un médicament précis pour mon œil gonflé mais je ne suis pas sûr que le MPCC soit d’accord avec ça. Je ne serais pas capable de dire si cela a affecté ma performance ou pas du tout. Comme je me sentais mieux, j‘ai pris le départ et ça s’est bien passé.
Serez-vous capable de défendre le maillot rouge ?
Oui je pense, je verrai jour après jour comment je suis. Il y a des étapes et des cols importants à venir. Mes rivaux sont les mêmes après le contre-la-montre : Rodriguez, Valverde, et aussi Horner, mais plus Rodriguez et Valverde même si Rodriguez est l’un de deux qui ont le plus payé aujourd’hui tandis que Valverde a fait une grande course en dépit de son pépin mécanique.
L’étape du jour… 12ème étape : Maella-Tarragona (164,2 km)
Voilà une semaine jour pour jour que les sprinteurs doivent ronger leur frein. Les occasions pour eux de briller sont déjà peu nombreuses sur cette 68ème Vuelta, alors ils se doivent de les saisir. Ce 12ème jour de course fait partie des rares étapes qui doivent sacrer un homme rapide. Attention toutefois à ne pas se faire surprendre comme ce fut le cas la semaine dernière avec Zdenek Stybar ! Avant de retrouver la montagne ce week-end, on voit mal les sprinteurs laisser passer leur chance. À Tarragona, en Catalogne, le final est là encore piégeux. Si l’étape ne présente quasi aucune difficulté à l’exception d’une côte de 3ème catégorie en milieu d’étape, le sprint sera encore particulier. Les deux derniers kilomètres sont en léger faux plat montant et il faudra se montrer puissant pour s’imposer en Catalogne.