Christopher Horner. A bientôt 42 ans, Chris Horner (RadioShack-Leopard) peut pour la première fois de sa carrière envisager de gagner un Grand Tour. Arrivé plus frais que les autres sur la Vuelta, la faute à un pépin physique qui l’a écarté des pelotons une grande partie de la saison, l’Américain sait que le coup est jouable. « Mais pour gagner cette Vuelta il me faudra sortir un bon contre-la-montre, a annoncé hier le porteur du maillot rouge. Je suis un grimpeur et je n’ai pas l’habitude de faire de bons chronos. Mais quand ça m’arrive je peux gagner des courses importantes. Si j’en sors avec un bon avantage ou une mince perte de temps sur Nibali, ce sera en bonne voie considérant les étapes de montagne qui restent. J’ai démontré que je suis dans un grand moment de forme. J’ai déjà gagné deux étapes et je suis confiant en mes capacités. »
Vincenzo Nibali. 2ème à 43 secondes de Chris Horner, Vincenzo Nibali (Astana) compte sur le contre-la-montre de Tarazona pour se rapprocher du leader du classement général. « Le parcours est difficile mais je me sens bien et je vais l’affronter avec optimisme, a annoncé le vainqueur du Giro. Entre la première partie en montée et la seconde en descente rapide jusqu’à l’arrivée, j’espère réduire mon retard de quelques secondes ou au pire maintenir les différences. » L’entourage de Vincenzo Nibali a rappelé que le Sicilien était arrivé sur la Vuelta à 75 % de sa pleine forme et que son objectif jusqu’à la première journée de repos était simplement de ne pas perdre de temps sur ses principaux adversaires. On peut estimer que cet objectif a été accompli à la perfection.
Ivan Basso. Il n’est pas le mieux classé des favoris, 7ème à 2’20 » en raison d’un contre-la-montre par équipes qui n’a pas reflété le niveau de son groupe, mais Ivan Basso (Cannondale) s’est montré très convaincant dès que la route s’élevait. Si à 35 ans il est encore un jeunot vis-à-vis de Chris Horner, l’Italien s’est déclaré satisfait de ce qu’il avait réalisé jusqu’alors. « Etre encore dans les premières positions dans les étapes les plus dures booste la confiance. C’est quelque chose qui va m’aider à approcher les étapes à venir avec sérénité. Ce qui nous attend ces prochains jours, notamment les trois jours dans les Pyrénées, va être très dur. Ça va marquer les différences entre les coureurs qui visent le haut du classement général. Mais jusqu’à présent mes ambitions personnelles restent les mêmes. J’ai reconnu le parcours et il me plaît bien. »
Alejandro Valverde. Tous les favoris ont mis à profit la première journée de repos hier pour inspecter les 38,8 kilomètres du contre-la-montre de Tarazona. Sur les routes d’Aragon, Alejandro Valverde (Movistar Team) espère refaire son retard sur les trois coureurs qui le précèdent au classement général. « Les 20 premiers kilomètres sont franchement durs, avec une vraie difficulté vent de face, a-t-il estimé. Néanmoins ce sera rapide et nettement moins exigeant que le second contre-la-montre du Tour de France entre Embrun et Chorges. Je ne pense pas qu’on observera des écarts énormes mais on peut avoir des surprises. Pour moi, les trois étapes importantes, les plus dures aussi, seront celles des Pyrénées. C’est là que l’on pourra gagner ou perdre du temps. On se doit de réfléchir à la meilleure stratégie : nous pourrons tout autant jouer la carte de l’attentisme que celle de l’attaque là où nous pensons pouvoir faire mal aux autres. »
Matteo Montaguti. Et l’on reparle de l’importante chute massive intervenue lundi au départ de la dixième étape à Torredelcampo. Parmi les victimes, l’Italien Matteo Montaguti (Ag2r La Mondiale) ne reprendra pas la route aujourd’hui. Il y a deux jours, le coureur était parvenu à rallier l’arrivée de la dixième étape avec difficulté mais il ne sera pas en mesure de s’aligner cet après-midi au départ du contre-la-montre. Il souffre de graves contusions au niveau de la hanche gauche et du bassin qui l’obligent à se déplacer avec des béquilles. Les premières radiographies n’ont décelé aucune fracture mais Matteo Montaguti, qui court pour Ag2r La Mondiale depuis trois saisons, passera des examens complémentaires dans les jours qui viennent afin de préciser les lésions. 10ème du général, Domenico Pozzovivo perd un coéquipier précieux.
Bart De Clercq. Rentré chez lui après la chute dont il a été victime avec bien d’autres coureurs lundi midi sur la section défilé, Bart De Clercq (Lotto-Belisol) souffre finalement d’une ecchymose au tendon qui relie le quadriceps au genou. C’est ce qui a résulté d’une consultation réalisée auprès du docteur Toon Claes à l’hôpital de Herentals. Après l’incident dont il a fait les frais au départ de Torredelcampo, Bart De Clercq, alors 20ème du classement général, avait tâché à deux reprises de remonter sur le vélo. En vain. Son genou gonflé ne lui permettait pas de poursuivre. On sait désormais pourquoi. Heureusement l’inactivité du grimpeur belge sera d’une durée limitée. Le week-end prochain, Bart De Clercq pourrait déjà essayer de reprendre l’entraînement de manière prudente.
L’étape du jour :
11ème étape : Tarazona-Tarazona (38,8 km). Les Espagnols ne sont décidément plus friands des courses chronométrées. Et même si deux grands spécialistes du chronomètre comme Tony Martin et Fabian Cancellara ont choisi l’épreuve ibérique pour préparer les Mondiaux de Florence, seul un exercice du genre sera proposé au peloton sur cette édition. Il interviendra aujourd’hui, au lendemain de la première journée de repos, sur les routes aragonaises de Tarazona. Ce ne sera pas une étape facile. D’abord parce qu’il est toujours compliqué de remettre en route au lendemain d’une journée de récupération, ensuite parce que le parcours proposé est exigeant. Il inclut une montée de 9 kilomètres à 4,1 %, l’Alto del Mocayo. En revanche les 20 derniers kilomètres, franchi l’obstacle, seront descendants et donc très roulants.