Tony Martin. Il n’a manqué que 25 mètres à Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) pour arracher une victoire qui aurait fait date, au terme de 175 kilomètres d’échappée solitaire. « Je voulais travailler dur dans la perspective du Championnat du Monde du contre-la-montre, a-t-il raconté. C’est pourquoi j’ai attaqué dès le départ et me suis retrouvé seul. C’était un contre-la-montre inhabituel de quatre heures. En route, je me suis dit que si je gagnais, ce serait grand, sinon j’aurais fait un bon entraînement. Dans les 10 derniers kilomètres j’ai décidé de relancer et j’ai commencé à penser à la victoire quand j’ai vu que ça ne rentrait pas. Mais dans la dernière ligne droite je ne pouvais pas aller plus vite et ils m’ont repris. Je me sens néanmoins comme un vainqueur. Tout le monde voulait me parler à l’arrivée, j’ai le sentiment d’avoir fait un gros truc. »
Fabian Cancellara. C’est Fabian Cancellara (RadioShack-Leopard), son adversaire direct, qui a mis fin à l’échappée extraordinaire de Tony Martin hier, faisant l’effort dans la dernière ligne droite pour boucher enfin le trou. 3ème sur la ligne, le Suisse s’est expliqué. « C’était un sprint inattendu et une course étrange. Tony Martin a été échappé toute la journée et les équipes de sprinteurs ont dû s’employer pour le reprendre. A la fin, seules deux équipes travaillaient et il y avait beaucoup de troubles, personne ne prenant le contrôle du peloton. J’ai compris rapidement que ce serait dur de revenir. C’est pourquoi j’ai décidé de faire le sprint. Je suis parti de trop loin mais en tant que non-sprinteur c’était ce qu’il fallait faire. C’était un gros effort et cela m’a confirmé que j’ai de la force dans les jambes. »
Michael Morkov. Et du coup, c’est l’inattendu champion du Danemark Michael Morkov qui a tiré profit du sprint lancé derrière Tony Martin pour donner à Saxo-Tinkoff une seconde victoire d’étape après Nicolas Roche. Une première pour l’ancien champion du monde de l’américaine, qui n’avait encore jamais participé à un sprint massif. « J’ai eu de la chance, a-t-il estimé. Sans Fabian Cancellara, nous n’aurions pas repris Tony Martin. Je me sentais bien dans les 10 derniers kilomètres, je sentais que j’avais encore du jus. Après c’était une question de placement. J’ai trouvé la bonne roue, derrière Cancellara, qui a fait un sprint long et j’ai utilisé mon jump à 200 mètres de l’arrivée. J’avais le sentiment agréable que je pouvais gagner. Et c’est très spécial de le faire ! Je suis un tout-terrain mais la plupart du temps je ne suis pas ravi de l’être parce que ça signifie ne pas gagner.
Maximiliano Richeze. C’est une place qui lui colle décidément à la peau depuis son arrivée dans le WorldTour cette saison à 30 ans. Maximiliano Richeze (Lampre-Merida) s’est encore classé 2ème hier, et ceci pour la huitième fois cette saison, alors qu’une victoire se fait toujours attendre pour l’Argentin. 2ème du sprint de Lago de Sanabria comme de celui de Caceres, il espère faire mouche cet après-midi à Mairena del Aljarafe. « Je suis 2ème encore, c’est décevant. Je me sentais bien, très fort même ! Nous avons travaillé dur pour gagner mais le final était compliqué et un peu dangereux. J’étais derrière Cancellara mais malheureusement le faux-plat montant n’était pas de mon goût. C’est bien, je suis en forme, mais je dois en profiter. Il y a très peu d’étapes pour les sprinteurs dans cette Vuelta. »
L’étape du jour :
7ème étape : Almendralejo-Mairena del Aljarafe (205,9 km). Nouvelle étape de transition aujourd’hui à la veille de trois étapes de montagne qui donneront une nouvelle impulsion à cette édition. Les sprinteurs comme les attaquants devront en profiter dans ce bout droit de 205,9 kilomètres tracé entre Almendralejo (Estrémadure) et Mairena del Aljarafe (Andalousie), via la séduisante cité de Séville. Sans difficulté apparente, cette étape promet encore d’être rapide sur un parcours de plaine qui doit pouvoir déboucher sur un troisième sprint massif après ceux conquis avant-hier par Michael Matthews et hier par Michael Morkov. Il s’agira de la deuxième étape la plus longue du Tour d’Espagne, la seule avec celle de Peyragudes à franchir le seuil des 200 kilomètres, bien que l’étape hispano-française lui soit supérieure avec 224,9 kilomètres.