Chris Horner. Contraint de marquer une pause une bonne partie de la saison après s’être vu diagnostiquer le syndrome de la bandelette de Maissiat (un frottement intermittent qui provoque la formation d’une boule séreuse au genou, ce qui a nécessité une intervention chirurgicale), Christopher Horner entend rattraper le temps perdu sur la Vuelta. A bientôt 42 ans, le coureur de RadioShack-Leopard a pris l’étape et le maillot rouge hier au Mirador de Lobeira. « J’avais l’objectif de porter le maillot rouge et je comptais sur le contre-la-montre par équipes pour y parvenir rapidement. J’ai concrétisé mon ambition. Maintenant je veux obtenir la meilleure place possible au classement général. Le plus difficile pour moi c’est le contre-la-montre. Je ne peux donc pas dire que je vais gagner contre des coureurs qui grimpent et roulent bien. »
Mikel Nieve. Après les déboires d’Igor Anton et Samuel Sanchez dimanche, qui sont apparus l’un comme l’autre en-deçà du niveau où on les attendait, les espoirs de bien faire au classement général de la Vuelta chez Euskaltel-Euskadi reposent uniquement sur les épaules de Mikel Nieve. Or le Basque s’est fait une frayeur hier en étant impliqué dans la chute qui a cisaillé le peloton dans la dernière heure de course. « J’ai perdu environ une minute et il m’a fallu beaucoup d’énergie pour revenir dans le peloton, a expliqué celui qui a terminé 12ème du Tour de France le mois dernier. Chasser avec le vent de côté n’est pas le plus facile. Après le Tour de France, je ne suis pas à mon meilleur niveau mais je suis soulagé d’avoir limité ma perte de temps. » Elle s’est finalement chiffrée à 13 secondes.
Vincenzo Nibali. Vincenzo Nibali (Astana) n’a pas été en mesure de conserver son maillot rouge hier au Mirador de Lobeira. Vingt-quatre heures après s’en être emparé, il a été dans l’incapacité de neutraliser Christopher Horner lorsque celui-ci a démarré dans le dernier kilomètre en bosse. Une moindre déception pour l’ancien vainqueur du Tour d’Espagne, qui entend récupérer le maillot rouge plus tard dans cette Vuelta. « Ce type d’arrivée ne me convient tout simplement pas, a fait savoir Vincenzo Nibali, arrivé dans un peloton de favoris réduit à une douzaine de coureurs juste derrière Chris Horner. Je ne peux franchement pas sprinter comme ça. L’étape s’est bien passée mais Chris Horner a anticipé le sprint au bon moment. Je ne peux pas être déçu de perdre le maillot parce que je n’étais pas allé le chercher, il m’était venu tout seul. »
Alejandro Valverde. 2ème hier soir, Alejandro Valverde (Movistar Team) aurait beaucoup aimé franchir la ligne en vainqueur. D’abord parce qu’elle lui aurait permis de se libérer de la pression qui entoure celui qui compte déjà sept victoires d’étapes sur la Vuelta. Ensuite parce qu’elle lui aurait octroyé 10 secondes de bonification toujours bonnes à prendre. « J’aurais pu gagner l’étape car le final me convenait et mes jambes répondaient bien mais peu importe, avec la bonification de 6 secondes c’est une journée positive, a relativisé le Murcian. Initialement, nous ne visions pas l’étape mais les circonstances en ont décidé autrement. Dans la Vuelta, il faut savoir saisir toutes les occasions. C’est pourquoi Joaquim Rodriguez était également devant… C’est aussi important de prendre quelques secondes de bonif. »
L’étape du jour :
4ème étape : Lalin-Fisterra (189 km). Le Tour d’Espagne s’offrira cet après-midi une quatrième et dernière journée en Galice, toujours le long des côtes atlantiques, dans une étape dite de la « fin du monde ». En fait, les organisateurs l’ont ainsi dénommée parce qu’elle rejoindra Fisterra, autrement dit le Cap Finisterre, soit le point le plus occidental de l’Espagne. Cette étape d’un sublime esthétisme permettra de découvrir des paysages époustouflants. Mais la route qui mène aux falaises du bout du monde sera un véritable casse-pattes jusqu’au Mirador de Ezaro (1,9 km à 13,1 %) à 35 kilomètres de l’arrivée. A partir de là la fin d’étape sera roulante mais les sprinteurs pas forcément attendus encore pour un pur sprint massif dans une étape qui se conclura sur une route ascendante, longue de 2,5 kilomètres à 3,6 %. Au bonheur des plus costauds.