Tom Dumoulin. Malgré la pression qu’il devait supporter avant le rendez-vous chronométré décisif à Burgos, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) a parfaitement répondu aux attentes. Au terme des 38,7 kilomètres bouclés à plus de 50 km/h de moyenne, le Néerlandais retrouve le maillot rouge qu’il avait abandonné à Fabio Aru sur l’étape andorrane. À quatre jours de l’arrivée à Madrid, le coureur de Giant-Alpecin doit adopter une tactique défensive sur les quelques étapes difficiles qu’il reste. « Je ne savais pas trop ce que je pouvais espérer, avoue Tom Dumoulin. J’ai préféré ne pas trop penser. Ni à la victoire, ni aux minutes, ni aux secondes. Je suis parti pour faire ce que je sais faire de mieux. En arrivant, je ne connaissais pas la différence avec mes rivaux. 3 secondes sur Aru, c’est un très petit écart. Ce sera une grande bataille jusqu’à Madrid. »
Fabio Aru. Même si le maillot rouge se trouve sur les épaules de Tom Dumoulin, Fabio Aru (Astana) n’a pas dit son dernier mot. Lui qui s’était écrasé sur le rendez-vous chronométrique du Giro en mai dernier (il avait abandonné 2’47 » à Alberto Contador en 59 kilomètres NDLR) a cette fois livré une prestation éblouissante sur les 38,7 kilomètres autour de Burgos. 10ème à 1’53 » d’un Tom Dumoulin supersonique, l’Italien a fait mieux que limiter les dégâts. Il n’est séparé du Néerlandais que par trois petites secondes au classement général alors que la montagne n’est pas tout à fait terminée sur ce Tour d’Espagne qui promet d’être indécis jusqu’au bout. « Il reste au moins trois étapes pour jouer la victoire, positive le Sarde. Beaucoup d’équipes sont prêtes à tout. Non, cette Vuelta est loin d’être finie. »
Joaquim Rodriguez. Ni excellent ni catastrophique, ni bon ni mauvais sur les 38,7 kilomètres, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) a bouclé le chrono à sa place à Burgos. 30ème de l’étape à 3’06 » de Tom Dumoulin, 3ème à 1’15 » au général, le Catalan reste en course. « C’était un chrono à la Purito, résume l’intéressé. Je n’avais pas de bonnes sensations. J’étais presque mieux sur le plat que sur les portions montantes. Il fallait que Dumoulin ne soit pas bon pour que je conserve la tête mais il a fait un bon chrono, un très bon chrono même. Aru me surprend. Je peux encore perdre ma place sur le podium, gagner la course, tout peut encore arriver et c’est ce que je voulais. Il reste trois jours très difficiles. Aru, Majka, les Movistar, personne n’est satisfait. Je suis sur le podium et je veux gagner donc il y a de grandes chances que j’attaque. »
Alejandro Valverde. À la peine sur les arrivées au sommet au cœur des Asturies, Alejandro Valverde (Movistar Team) a retrouvé des sensations sur un exercice qu’il devait redouter. Derrière le Tom Dumoulin hors concours, l’Espagnol est le candidat à la victoire finale qui a le mieux géré les 38,7 kilomètres autour de Burgos « Soyons honnêtes, je suis content, reconnaît le 3ème du chrono. J’avais de bonnes sensations et je me suis dit que j’allais tout donner et voir ou cela me mènerait. Depuis le départ, je m’arrache. Le podium n’est pas encore décidé. À l’évidence nos adversaires sont forts. On s’attendait à ce que Dumoulin fasse un très bon temps. » Dans le clan Movistar, Nairo Quintana n’est pas en reste. Le Colombien a bouclé l’étape en 6ème position, ne concédant qu’1’33 » à Tom Dumoulin.
Jérôme Coppel. Jérôme Coppel (IAM Cycling) a fait honneur au maillot tricolore qu’il porte depuis sa victoire à Chantonnay en juin dernier. Le champion de France en pleine préparation pour les Mondiaux où il vise une place dans la sélection pour le chrono a confirmé que Bernard Bourreau pouvait compter sur lui. 5ème de l’étape, il n’accuse qu’1’32 » de retard sur Tom Dumoulin. « Je n’avais pas couru de contre-la-montre depuis le Tour de France, donc ce chrono était un bon test pour me rassurer, explique le Haut-Savoyard. Je ne savais pas trop où j’en étais. Il n’y a pas eu de contre-la-montre individuel sur le Tour, excepté le prologue, mais c’est différent. Je n’avais plus refait ce type d’exercice depuis les Championnats de France. Donc je suis satisfait de ma prestation. C’est souvent pareil, quand c’est dur ou usant je me sens plutôt bien. »
L’étape du jour :
18ème étape : Roa de Duero-Riaza (204 km). En d’autres circonstances, cette 18ème étape entre Roa de Duero et Riaza aurait tout eu pour plaire aux baroudeurs. Mais dans une Vuelta plus indécise que jamais à quatre jours seulement de l’arrivée à Madrid, tout est possible ! La raison ? Le Puerto de la Quesera, un col de 1ère catégorie dont le sommet n’est situé qu’à 13 kilomètres de l’arrivée qui pourrait inspirer les Aru, Rodriguez et consorts. Alors que les grimpeurs n’ont plus de temps à perdre, Tom Dumoulin sera-t-il attaqué sur ces pentes régulières autour de 5 à 7 %, bien moins effrayantes que celles que les coureurs viennent de vivre dans les Asturies ou en Andorre ? À noter que l’approche de ce col est compliquée par une quinzaine de kilomètres sur des routes en toboggan à partir du sprint intermédiaire de Campillejo.