Mathias Frank. Il a mis du temps pour réaliser. Beaucoup de temps. En haut de l’Alto Mas de la Costa et ses rampes à 22%, mercredi, Mathias Frank (IAM Cycling) a mis fin à deux ans de disette. Mieux, il a laissé derrière lui ses désillusions nées des derniers Tour de Suisse et Tour de France. Le coureur hélvète en parle : « Quand j’ai franchi la ligne, je me suis dit : c’est un rêve qui devient réalité. Je n’ai pas effectué une bonne saison. J’ai manqué deux de mes objectifs. Mon ambition sur la Vuelta était de gagner une étape. La mission est remplie. Je me sens apaisé et c’est un sentiment incroyable. Je n’aurais jamais imaginé que le scénario de la course puisse se dérouler ainsi. Quand nous sommes partis avec Dario Cataldo (Astana) à 30km de l’arrivée, très honnêtement, je n’y croyais pas. Et je refusais d’y croire tant que je n’avais pas coupé la ligne. Je me suis battu comme jamais. J’avais peur qu’un groupe revienne sur moi. Puis j’ai compris que j’avais gagné. C’était tout simplement magique».
Nairo Quintana. Inutile, pour le Colombien de la Movistar, de prendre des risques. Ce n’est surtout pas à lui de le faire, qui dispose de 3’37’’ d’avance sur son son dauphin, Chris Froome. Voilà pourquoi il s’est contenté d’accompagner le mouvement lors de l’ultime ascension de la 17e étape de ce Tour d’Espagne. « Contador a attaqué et Chaves a répondu car ils sont proches au général pour le podium. Froome a été un peu distancé, j’ai continué à rouler à un bon rythme et il n’y a pas eu d’autres attaques. » Bref, une tactique réglée comme du papier à musique. « L’idée était de défendre le maillot et nous l’avons fait ensemble avec l’équipe ». Plus que quatre jours à tenir, donc. « Il reste encore le chrono et l’étape de samedi durant laquelle il faudra faire attention. Mais j’ai une bonne équipe et je suis en bonne condition. »
Kenny Elissonde. Le grimpeur de poche de la FDJ domine toujours le classement du meilleur grimpeur. Pour autant, son paletot ne tient plus qu’à un fil. La faute à Omar Fraile (Dimension Data), qui fait plus que le talonner. Mercredi, l’Espagnol a grappillé cinq points précieux en tout début d’étape. « « J’ai tenté, il m’a suivi. Il a tenté, je l’ai suivi. Hélas, j’ai un peu coincé », rapporte l’intéressé, qui ne compte plus que trois unités d’avance (56 contre 53). Palpitant. Vraiment. « Samedi, il faudra être au maximum. Je n’ai aucun intérêt à faire le chrono à fond, il faut savoir ce que l’on veut. »
Jean-Christophe Péraud. Son tweet, posté mercredi soir à l’heure du massage, en dit long sur son mental, en cette fin de Vuelta. « Retour des sensations sur cette fin de carrière #plaisir ». Inutile de tourner autour du pot. Le grimpeur d’AG2R La Mondiale (14e du général, à 11’44’’ de Nairo Quintana) prend son pied sur ce Tour d’Espagne, avant de raccrocher définitivement le vélo au clou. Ainsi, sa chute sur le dernier Giro n’est désormais plus qu’un lointain souvenir. Mercredi, il n’a fini qu’à 40’’ du quatuor Quintana-Froome-Chaves-Contador, c’est dire… « Je ne finis pas loin des meilleurs, tant mieux. Les sensations sont bonnes, la journée de repos m’a fait du bien. » Qui sait, peut-être parviendra-t-il à accrocher le top 10 d’ici à Madrid.
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L’étape du jour :
Requena – Gandia (200,6 km). Autant l’écrire tout de suite, ce n’est pas celle que tout le monde attend. Le contre-la-montre individuel, tant espéré par Chris Froome, c’est vendredi. L’ultime bataille en haute-montagne, c’est samedi. Alors, ce périple entre Requena et Gandia, tout juste pimenté par l’ascension du col de Casa del Alto (13,3 km à 3,8 %), ne soulève pas les foules, si ce n’est les sprinteurs. Seulement, sur cette Vuelta, on peut s’attendre à tout. Même à l’inattendu…