Alessandro De Marchi. Privé de vélo pendant plus de deux mois au printemps en raison d’une tendinite au talon d’Achille, Alessandro De Marchi (BMC Racing Team) a laissé ses pépins derrière lui en renouant avec la victoire à Fuente del Chivo. L’Italien n’a rien perdu de son sens tactique qui lui a permis de s’imposer dans la brume des cimes des Asturies. « C’était très dur parce que tout le monde me marquait, pensant que j’étais le plus fort, explique le super combatif du Tour 2014. Moi je pensais que le plus fort c’était Mikaël Chérel et j’ai dû combler le trou à deux reprises sur ses attaques. Je savais que les deux derniers kilomètres étaient les plus durs et j’ai attendu qu’on y soit pour faire mon effort. Je me méfiais aussi de Salvatore Puccio, qui a une bonne pointe de vitesse. Mais heureusement, j’étais plus fort que lui. »
Samuel Sanchez. L’équipe BMC rit avec la victoire d’Alessandro De Marchi. L’équipe BMC pleure en déplorant l’abandon de son leader de substitution Samuel Sanchez. Blessé au pied droit depuis le début de la semaine, le Basque a été contraint d’enlever son dossard après une vingtaine de kilomètres, vaincu par la douleur. « C’est un jour très difficile pour moi, regrette l’ancien champion olympique. Le problème que j’ai avec mon orteil m’empêche de pédaler. L’étape de la veille avait déjà été très difficile. La douleur que j’ai dans la jambe droite était impossible à supporter après 35 minutes de course. » C’est le troisième abandon que vit l’équipe BMC après ceux de Marcus Burghardt et de Tejay Van Garderen.
Mikaël Chérel. 18ème du Tour de France cette année, Mikaël Chérel (Ag2r La Mondiale) a bien failli ajouter une nouvelle ligne de prestige à son palmarès. Premier des cinq échappés à passer à l’attaque, le Normand s’est fait piéger par le malin Alessandro De Marchi. « Je suis très déçu parce que je n’ai pas su saisir ma chance, débriefe Mikaël Chérel. Ça n’arrive pas souvent. J’essaie d’attaquer par deux fois, mais De Marchi était le plus fort. C’est quelqu’un d’expérimenté, qui a déjà gagné sur la Vuelta l’an dernier. Il était difficile à manoeuvrer. Quand j’ai vu qu’il était aussi fort, j’ai pris un coup au moral. Je me suis dit que je ne pourrai pas gagner. Peu importe. Je suis à l’attaque depuis plusieurs jours. Les sensations ne sont pas excellentes même si j’étais devant. Je compose avec. Je fais avec les sensations du moment. »
Nairo Quintana. Annoncé proche de l’abandon ces derniers jours après une mauvaise journée passée en Andorre mercredi, Nairo Quintana (Movistar Team) a montré qu’il faudra compter sur lui en dernière semaine. Les 7 secondes reprises par le Colombien sur le haut de l’Alto Campoo hier ont surtout valeur d’avertissement. « J’étais vraiment mal les jours précédents, mais apparemment le virus est passé, se soulage le 2ème du Tour de France. J’espère me battre au moins pour le podium. Il reste beaucoup d’étapes pour reprendre du temps et je devrais en profiter. Si j’ai les mêmes sensations, je pense que je vais y arriver. J’ai encore mal au ventre, je n’ai pas encore totalement retrouvé mes moyens mais j’ai de bonnes jambes. » Nairo Quintana accuse un retard de 3 minutes sur le Maillot Rouge Fabio Aru.
Fabio Aru. Même s’il porte le maillot rouge depuis mercredi, Fabio Aru (Astana) reste en mode attaque ! L’Italien a tenté de tirer profit de la première étape dans les Asturies pour creuser un écart encore faible au général. S’il gagne du temps sur Tom Dumoulin, il en perd sur Joaquim Rodriguez et surtout sur Nairo Quintana. « J’ai attaqué pour durcir la course parce que Tom Dumoulin était encore là et il est excellent contre la montre, confirme le leader du général. Il nous reste deux étapes très dures et il y aura d’autres occasions de l’attaquer. Je ne sais pas combien de temps il faudra avant le chrono pour le battre. Mais c’est un contre-la-montre qui interviendra en troisième semaine et cela peut faire une différence. Chaque étape est importante. Il y a de moins en moins d’étapes et c’est pour cela que nous avons décidé de marquer le coup. »
L’étape du jour :
15ème étape : Comillas-Sotres (175,8 km). L’étape de la veille n’était qu’une mise en jambes. Celle d’aujourd’hui entre Comillas et Sotres (175,8 km) sera autrement plus difficile. Le Tour d’Espagne fera aujourd’hui la connaissance de l’Alto de Sotres. La montée longue de 12,7 kilomètres s’inscrit dans la plus pure tradition des arrivées au sommet de la Vuelta. Là où la pente de l’Alto Campoo était régulière sur plus de 18 kilomètres, il faudra savoir négocier les changements de rythme sur cette montée que l’on peut diviser en trois temps. Les quatre premiers kilomètres présentent des pourcentages à deux chiffres puis la pente s’adoucit jusqu’aux trois derniers kilomètres terribles. Les favoris de la Vuelta devront passer à l’action dans cette partie où la pente ne descend jamais sous les 10 % avec une pointe à 14 % dans le dernier kilomètre de montée.