Nelson Oliveira. Si le scénario d’une échappée au long cours victorieuse était prévisible hier entre Calatayud et Tarazona, il fallait être un solide pronostiqueur pour savoir lequel des vingt-quatre coureurs de tête allait titrer son épingle du jeu. De ce final très ouvert, Nelson Oliveira (Lampre-Merida) est sorti grand vainqueur. C’est tout sauf un hasard. « C’était l’étape que j’avais ciblée dans le livre de route, révèle le Portugais qui a signé sa première victoire internationale après trois titres nationaux. Le plan était d’être dans l’échappée en étant sûr qu’elle irait au bout. J’ai essayé dès le départ et ensuite, avec un groupe aussi conséquent, ça ne roulait pas très bien. J’ai donc attaqué d’assez loin même si c’était un peu fou, mais j’avais de bonnes jambes. Ce furent les 30 kilomètres les plus longs de toute ma vie, mais je suis très content de ce que j’ai fait. »
Sylvain Chavanel. Quand une étape est dessinée pour les baroudeurs, Sylvain Chavanel (IAM Cycling) n’est jamais très loin. Le Français faisait partie des vingt-quatre hommes de tête avec Jérôme Coppel, mais n’est pas parvenu à suivre Nelson Oliveira quand celui-ci a porté son attaque décisive. « Plusieurs fois j’ai essayé de partir avec lui, mais il n’y a pas de débat à faire, il était vraiment le plus fort, affirme le Châtelleraudais. On était en surnombre à l’avant, donc ensuite c’est un peu la loterie. C’est au premier qui attaque, au premier qui bouge. Je suis content de retrouver l’avant de la course. Sur cette Vuelta les coureurs comme moi n’ont pas beaucoup d’opportunités pour pouvoir s’illustrer. Il faut que je saisisse ma chance sur les étapes qui me conviennent et celle-ci en faisait partie. »
Julien Simon. Sur cette étape qui était susceptible de lui convenir, Julien Simon (Cofidis) a mis toutes les chances de son côté. Mais cela n’a pas suffi pour le Rennais. « On était placés avec Yohan Bagot, on a tout donné, affirme le Breton. J’avais coché cette étape et je n’ai pas trop reculé. Quand on s’est retrouvé dedans, le plus dur était fait. Il ne restait plus qu’à gérer le final. Tout le monde savait que la victoire d’étape était au bout, mais Oliveira a fait un numéro. J’ai un peu de regrets parce que je règle le sprint derrière lui alors que j’avais raté tous mes sprints jusque là. Ce n’est pas passé loin. Mais il est sorti au bon moment et il a creusé l’écart dans la descente. Il a fait un numéro, il n’y a rien à dire. Maintenant, c’est trois jours de montagne. Je vais essayer de faire gruppetto pour aller chercher une étape la semaine prochaine. »
Romain Sicard. La victoire n’était pas au bout, mais Romain Sicard (Team Europcar) aura réussi son étape. Présent dans l’échappée, le Basque a repris 3’48 » au peloton des favoris. Un joli coup qui lui permet d’intégrer le Top 10 du classement général avant le triptyque asturien. « Dans le final, j’ai eu la chance de compter sur Yukiya Arashiro qui a fait un travail formidable, note Romain Sicard. Ce n’était pas plus mal, les équipes qui voulaient un sprint ont roulé aussi et ça a permis de gagner encore un peu de temps. Je n’ai aucun regret, ce n’était pas une fin d’étape qui m’avantageait. L’objectif était de remonter au classement général, mais il va falloir récupérer en prévision des prochains jours. Ça va être dur sans doute demain, mais je ne vais rien lâcher. Comme depuis le début, je vais m’accrocher. »
L’étape du jour :
14ème étape : Vitoria-Fuente del Chivo (215 km). La montagne n’est jamais très loin sur la Vuelta. Elle fait son grand retour aujourd’hui, et ce pour trois jours intenses qui pourraient bien dévoiler l’identité du grand vainqueur du Tour d’Espagne dans une semaine à Madrid. La première étape asturienne de cette 80ème édition n’est pas la plus difficile, mais elle est la plus longue. Des 215 kilomètres prévus aujourd’hui, seuls les 18 derniers de l’ascension de l’Alto Campoo servant à rejoindre Fuente del Chivo devraient compter pour le classement général. Le pourcentage moyen de 5,5 % est trompeur. Après quatre kilomètres à moins de 4 %, la route commence doucement à se cabrer. Les favoris ne devraient bouger que dans les 4 derniers kilomètres, les plus difficiles de la montée, où la pente atteint parfois les 9 %.