3 questions à… Juan-José Cobo (Geox-TMC)
Juan-José, dans quelle condition physique abordez-vous la dernière semaine du Tour d’Espagne ?
Depuis le départ de Benidorm, je sens que mes jambes tournent bien. Je savais que le week-end passé serait crucial et qu’il me faudrait préserver de l’énergie pour l’utiliser durant ces deux jours dans les Asturies. A la Farrapona samedi, je me suis senti bien mais je n’étais pas au mieux. Dans l’Angliru dimanche, je me suis senti grand durant toute l’étape, c’est pourquoi j’ai démarré de manière très franche en pleine ascension finale, sans attendre de voir comment étaient mes rivaux. Puis une fois que je me suis retrouvé bien devant, j’ai essayé de creuser l’écart mais sans puiser dans mes dernières forces, ce qui m’a permis de maintenir un haut niveau jusque sur la ligne. Mes sensations sont similaires à celles que j’ai eues lors de mes précédents succès, la différence c’est que je me bats cette fois pour une victoire finale dans un Grand Tour.
La victoire à Madrid, vous y pensez fortement ?
Pour le moment je reste calme. J’ai connu des mauvaises expériences par le passé et elles m’ont servi de leçon pour aborder cette Vuelta différemment, sans pression excessive, mais conscient de pouvoir me battre pour un bon résultat. Mes coéquipiers Carlos Sastre et Denis Menchov m’ont toujours conseillé de rester calme dans les moments difficiles.
Que va-t-il arriver cette semaine sur la route de Madrid ?
Je préfère prendre les choses au jour le jour, j’ai bien conscience qu’il nous reste une rude semaine. Je ne sais pas qui craindre le plus : la route, mes adversaires ou moi-même. Des équipes comme Sky et Liquigas vont essayer d’attaquer mais avec l’aide de toute l’équipe Geox-TMC et ma connaissance du terrain, nous essaierons de nous défendre. L’arrivée mercredi à Peña Cabarga sera difficile et il ne sera pas aisé de contrôler la course durant les autres étapes, mais je me repose sur l’expérience de mes coéquipiers. Il reste la possibilité que je connaisse un mauvais passage. Je ne veux pas penser à cela.
Bradley Wiggins. Placé en embuscade au classement général, à 46 secondes du Maillot Rouge, alors que son coéquipier Chris Froome n’est lui situé qu’à 20 secondes, Bradley Wiggins (Team Sky) refuse d’abdiquer, même s’il a conscience que la tâche sera rude sur un terrain qui ne l’avantage pas. « Il règne une sensation de fin de Vuelta mais ce n’est pourtant pas terminé, a déclaré l’Anglais. Les écarts sont encore minimes au classement général. Je ne sais pas ce qui va se passer. Ma vie a été une montagne russe ces dernières semaines, avec la chute dans le Tour de France et une Vuelta sur laquelle je réussis alors qu’elle n’était pas spécialement dessinée pour un coureur comme moi. Ça me décevrait de terminer 2ème à Madrid, alors nous allons tout donner pour gagner ce Tour d’Espagne. »
Record. Cette édition indécise du Tour d’Espagne vient d’établir dimanche un record en matière de leaders du classement général, tous Grands Tours confondus. Depuis le départ de Benidorm il y a deux semaines, neuf coureurs se sont succédé à la tête du classement général : Jakob Fuglsang (Team Leopard-Trek), Daniele Bennati (Team Leopard-Trek), Pablo Lastras (Movistar Team), Sylvain Chavanel (Quick Step), Joaquim Rodriguez (Team Katusha), Bauke Mollema (Rabobank), Christopher Froome (Team Sky), Bradley Wiggins (Team Sky) et donc Juan-José Cobo (Geox-TMC), qui a établi depuis dimanche ce nouveau record historique. Jusqu’alors, les Tours de France et d’Italie avaient enregistré un nombre maximum de huit porteurs différents du maillot de leader au cours d’une même édition. C’était en 1987 pour le Tour, en 1958 pour le Giro.
L’étape du jour :
16ème étape : Palencia-Haro (188,1 km). Au lendemain d’une seconde journée de repos, les coureurs du Tour d’Espagne reprendront la route cet après-midi. En douceur cette fois, quand une étape de montagne avait succédé à la première coupure la semaine dernière. La caravane espagnole effectuera la transition entre la Castille-et-Leon et la Rioja par-delà 188,1 kilomètres séparant les cités de Palencia et de Haro. Le parcours sans difficulté majeure, à profil descendant même dans son dernier tiers, ravira les sprinteurs, si leurs équipes réussissent à entretenir le suspense jusqu’au bout avec les très probables nombreux attaquants qui tenteront leur chance au cours de cette journée de transition. Bien que leurs rangs se soient clairsemés avec la traversée des Asturies, les sprinteurs sont encore en nombre suffisant pour peser sur l’étape.