Liquigas-Cannondale. L’équipe italienne a réussi un coup de maître hier sur les routes menant à Cordoue. Un coup à double conséquence puisque Peter Sagan empoche le gain de l’étape et Vicenzo Nibali grignote 17 secondes sur ses rivaux au classement général. Tout cela, grâce à une attaque dans la descente de l’Alto de San Jeronimo à dix kilomètres de l’arrivée. « Nous sommes parvenus à créer une situation incroyable à partir d’une attaque qui n’était pas prévue. Quand nous nous sommes rendus compte que les coureurs derrière ne reviendraient pas, nous avons alors tout donné. Mon premier but était d’aider Nibali au sprint, mais quand Pablo Lastras a surgi pour nous déborder, je l’ai contré pour remporter le sprint. Je ne voulais pas que l’équipe manque cette opportunité de victoire d’étape » raconte Peter Sagan, auteur de son premier succès sur un Grand Tour. A propos des chances de victoire finale de Vicenzo Nibali, le champion de Slovaquie a rappelé sa confiance en l’Italien : « Vicenzo est un champion et nous sommes une équipe très unie. Il a prouvé aujourd’hui qu’il avait la détermination et la force nécessaire pour gagner et nous allons l’aider. »
Pablo Lastras. Vainqueur de la troisième étape à Totana, l’Espagnol Pablo Lastras (Movistar Team) a bien failli décrocher une deuxième victoire d’étape en une semaine sur cette Vuelta. Seul un Peter Sagan des grands jours a su le devancer à Cordoue. Cordoue est décidément une ville qui réussit à Lastras puisque c’est ici qu’il s’était imposé pour la première fois sur le Tour d’Espagne, lors de la neuvième étape de la Vuelta 2002. Toutefois, cette deuxième place est aussi synonyme de déception pour le cycliste de 35 ans qui aurait aimé dédier sa victoire à José-Vicente Garcia Acosta (Movistar Team), touché durement par une chute mercredi et contraint à l’abandon. « Il était l’un de mes modèles dans le cyclisme, son abandon représente une sérieuse perte pour l’équipe sur cette course. »
Abandons. Deux abandons ont marqué l’étape d’hier. Tout d’abord, celui de Kurt-Asle Arvesen (Team Sky). Ce n’est pas une surprise. Le Norvégien est tombé violemment il y a deux jours à Valdepenas de Jaen, nous vous en parlions hier dans la gazette. Suite à ses blessures, Arvesen a préféré se retirer de la course à cinquante kilomètres de l’arrivée quand la course commençait à s’accélérer. L’autre abandon vient de Matti Breschel (Rabobank). Le Danois, plutôt en jambes sur cette Vuelta, a chuté dans la zone neutralisée. Blessé au menton, au genou et à la hanche il est allé à l’hôpital pour faire des radiographies. Nous ne savons pas encore si sa participation aux Mondiaux de Copenhague, c’est-à-dire à domicile, est compromise.
Septième étape. Il aura donc fallu le samedi 26 août et la septième étape pour voir la première étape pour purs sprinteurs sur ce Tour d’Espagne. Un phénomène qui rompt avec les traditionnelles entrées en matière du Tour de France notamment. Entre Almaden et Talavera de La Reina, les 182,9 kilomètres ne comportent pas la moindre difficulté. Et contrairement à la deuxième étape aux plages d’Orihuela, le dernier kilomètre est aujourd’hui totalement plat. Les sprinteurs, peu à la fête en ce début de Vuelta, ne manqueront pas l’occasion de briller sur les routes espagnoles. En l’absence de Mark Cavendish et de Matthew Goss (HTC-Highroad), John Degenkolb va enfiler le statut de leader dans l’équipe américaine. En face, Marcel Kittel (Skil-Shimano) ou encore Tyler Farrar (Garmin-Cervélo) devraient jouer les premiers rôles sans trop de surprise.