Nacer Bouhanni victorieux sur La Vuelta 2018 | © Cofidis
Nacer Bouhanni (Cofidis) tient sa revanche sur ses détracteurs. Accusé, vraisemblablement à tort, par le quotidien espagnol As d’avoir eu une altercation avec son directeur sportif Jean-Luc Jonrond lors de la cinquième étape, le sprinteur français a refait parler de lui ce jeudi, mais cette fois-ci dans l’emballage final. La Bouh’ a parfaitement géré son effort pour lever les bras pour la troisième fois sur les routes de la Vuelta. « Kenneth (Vanbilsen) et Loïc (Chetout) m’ont maintenu toujours bien placé dans le final a expliqué le natif d’Epinal. Je sais comment faire pour m’imposer si j’ai les jambes. Je sais filocher, j’ai sauté de train en train pour prendre la bonne roue. J’ai produit mon effort dans les 200 derniers mètres. J’ai aussi pensé à ma victoire il y a quatre ans à Albacete. J’avais fini dernier la veille. »
#LaVuelta18 / Le succès en vidéo de ???????? @BouhanniNacer(COF). pic.twitter.com/hGTPMvHq6W
— Renaud Breban (@RenaudB31) 30 août 2018
Après une saison difficile où son manager général Cédric Vasseur lui a mis la pression pour retrouver le chemin de la victoire, Bouhanni brille de nouveau sur la plus prestigieuse épreuve auquel il a participé. Il est revenu sur sa saison délicate. « J’ai eu un très grave accident l’an dernier sur le Tour du Yorkshire. Ça a été un peu minimisé mais j’aurais pu y laisser la vie et j’ai longtemps eu des problèmes de vue. Je me demandais quand ça allait revenir. Aujourd’hui encore je ne pense pas être revenu à mon mieux. J’ai vécu une saison très compliquée. J’ai mal vécu (les critiques publiques). Je me suis senti humilié mais je me suis dit qu’il fallait faire abstraction. J’étais très déçu de ne pas participer au Tour, j’avais une grande condition. Je ne vais pas cacher que j’ai eu des contacts avec d’autres équipes mais Thierry Vittu (président de la Cofidis) m’a appelé avant La Vuelta pour m’assurer que j’avais tout son soutien. Je suis surtout très heureux de l’emporter pour l’équipe Cofidis. »
Richie Porte l’estocade
A la grande surprise général, Richie Porte (BMC) a effectué la majeure partie de la couse à l’avant ce jeudi, au sein du groupe d’échappée. L’Australien, qui a pris de gros éclats sur la première semaine et qui n’est déjà plus dans la course pour le général, s’est fait plaisir en se faufilant dans l’échappée matinale en compagnie de Luis Angel Maté (Cofidis) et de Jorge Cubero (Burgos BH). « C’était plutôt fun aujourd’hui, quelque chose de différent pour moi a avoué le grimpeur de 33 ans. Je commence à me sentir à nouveau moi-même, de retour à la normal, donc c’était sympa de faire quelque chose de différent. Je n’avais pas été dans une échappée depuis des années. C’était plutôt agréable. Je pense que c’était un bon test pour moi. L’autre option aurait été de juste rester au chaud dans le peloton et ne pas en faire beaucoup jusqu’au final où il y avait beaucoup de vent de côté. »
Molard s’en sort, Pinot perd du terrain
La journée de la Groupama FDJ restera plutôt mitigée ce jeudi. Les hommes de Thierry Bricaud ont conservé le maillot rouge de leader sur les épaules de Rudy Molard. En revanche, cela a été bien plus compliqué pour le leader annoncé, Thibaut Pinot. Le grimpeur s’est fait surprendre dans une bordure à moins de 40 kilomètres de l’arrivée et a perdu une minute et quarante-quatre secondes sur le peloton. Le porteur de la Roja s’est exprimé sur la journée qu’il a vécu et sur celle de son leader Pinot. « Une belle journée, on ne s’attendait pas à une étape aussi stressante. Dès le départ, on vu qu’il y avait un gros vent trois quart face voire côté et finalement c’était du plaisir d’être en rouge mais j’ai dû resté concentré car ça pouvait bordurer à tout moment. J’étais esseulé, car l’objectif c’était de rester à côté de Thibaut. Malheureusement, il se fait prendre dans la bordure, c’est dommage. C’est le gros coup dur de la journée, mais ça va le libérer et il va nous faire un numéro. Je sauve le maillot, mais c’est une journée mitigée pour FDJ. J’ai eu beaucoup de félicitations aujourd’hui. Chaque journée est difficile sur La Vuelta. On m’avait dit que ça allait une étape tranquille et finalement, c’était très nerveux. Je vais prendre la course jour par jour. Je vais me battre pour le maillot. Les jambes vont bien. J’ai bien récupéré donc c’est plutôt bon signe. »
La 7ème étape :
Vuelta profil 7ème étape | © LV
Nouvelle journée entre la région de Murcie et d’Andalousie. Dans le sud-est de l’Espagne, la chaleur devrait de nouveau jouer les trouble-fêtes. Au programme, entre Puerto Lumbreras et Pozo Alcón, 182 kilomètres de courses avec un profil accidenté de bout en bout, sans grosse difficulté. Le final pourrait offrir la possibilité aux puncheurs de faire parler leur vivacité avec ce col de troisième catégorie, l’Alto de Ceal, à 10 kilomètres de la ligne. Si les sprinteurs arrivent à passer les bosses, il pourra y avoir une concurrence entre les flèches du peloton et les gicleurs des forts pourcentages.
*** : Alejandro Valverde, Michal Kwiatkowski, Simon Yates
** : Dylan Teuns, Peter Sagan, Tiesj Benoot
* : Matteo Trentin, Michael Woods
-LL