Alberto Contador. Le contre-la-montre individuel de Pontevedra a confirmé qu’Alberto Contador (Saxo Bank-Tinkoff) reste l’un des tous meilleurs rouleurs du monde. 2ème de l’étape à 17 secondes de Kessiakoff (Astana), Contador n’a toujours pas remporté le moindre succès depuis son retour de suspension, mais il a pris un ascendant sur Christopher Froome (Team Sky). « C’est vraiment bien d’avoir été meilleur que Froome. Mais le plus important ce sont les sensations qui sont très bonnes » s’est exclamé Contador à l’arrivée. De son côté, Bradley Mc Gee, directeur sportif de l’Espagnol, avoue que Contador aurait pu reprendre quelques secondes sur le sommet de la côte pour s’assurer du Maillot Rouge. Désormais 2ème du classement général à une petite seconde de Rodriguez (Team Katusha), El Pistolero va beaucoup miser sur le fou week-end asturien qui les attend (3 étapes de montagne en 3 jours). « Je pense que tout va se jouer dans les 3 étapes des Asturies et que les écarts y seront importants. »
Joaquim Rodriguez. Lui-même s’attendait à débourser plus de 2 minutes sur Contador et Froome, mais Joaquim Rodriguez (Team Katusha) a admirablement bien combattu sa bête noire : le contre-la-montre individuel, en terminant 7ème de l’étape à seulement 1 minute de Contador. « Je pense que j’ai repoussé mes limites, a déclaré Rodriguez, c’est la preuve que nous avons très bien travaillé l’année dernière dans le but de m’améliorer en chrono. Mes coachs Valerio Piva et Sebastian Weber m’ont tout réappris de cette discipline : comment tenir le vélo, comment être efficace et même quand boire durant la course. » Un travail qui a permis à Purito de conserver, contre toute-attente, le Maillot Rouge de leader. « Après onze jours de course, mon ambition de gagner la Vuelta est la même, peut-être plus grande encore. Tout le monde sait que j’ai fait un pas de géant aujourd’hui mais tant de choses peuvent encore arriver… » Un Grand Tour ne se gagne qu’au dernier jour. Rodriguez en sait quelque chose, il a perdu le Tour d’Italie 2012 lors de la dernière étape.
Fredrik Kessiakoff. Très peu cité parmi les favoris d’avant-chrono, le Suédois Fredrik Kessiakoff a surpris son monde en étant le plus rapide à boucler les 39,6 kilomètres de contre-la-montre. C’était oublier qu’il avait déjà réalisé pareil exploit en juin dernier sur le Tour de Suisse en dominant Fabian Cancellara (RadioShack-Nissan). Néanmoins, Kessiakoff lui-même est un peu étonné par son succès sur la Vuelta : « Je suis surpris de ce qui m’arrive parce que je n’ai pas travaillé spécialement le contre-la-montre. » Le Suédois a profité du profil très escarpé du chrono pour battre les purs rouleurs mais surtout, cela faisait plusieurs jours qu’il se réservait en vue de cette étape : « A Valdezcaray, au terme de la 4ème étape, j’avais déjà concédé beaucoup trop de temps et je me suis concentré pour gagner une victoire d’étape, surtout sur ce contre la montre. Je ne pensais qu’à cela depuis une semaine. »
L’étape du jour
12ème étape : Vilagarcia de Arousa-Mirador de Ezaro (190,5 km). Un regard furtif sur le profil de l’étape pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une étape toute plate sans la moindre difficulté. Il faut avoir l’œil affuté pour apercevoir la pointe qui se dresse en toute fin d’étape. Cette pointe, c’est la côte qui mène au Mirador de Ezaro. Elle ne fait qu’1,9 km de long, mais son pourcentage moyen donne mal à la tête – et aux jambes : 13,1%. Quant à son pourcentage maximum, il atteint les 29%. L’étape se termine donc au sommet d’un véritable mur. Le spectacle risque d’être à son comble sur cette petite route étroite qui est seulement cimentée à certaines portions. L’effort sera bref pour les coureurs, mais les dégâts risquent d’être importants.