Simon Clarke Podium Vuelta 2018 1 | © Sirotti
Parti dans l’échappée matinale qui a mis du temps à se dessiner, Simon Clarke (EF Drapac) a attendu les dernières rampes de cette cinquième étape pour se placer aux avants-postes en compagnie de Bauke Mollema et Alessandro De Marchi. L’Australien a parfaitement joué tactiquement pour se présenter sur la ligne en compagnie des deux fuyards. Il a pu faire parler sa vitesse dans le sprint. « C’est juste incroyable explique-t-il. J’ai travaillé tellement dur depuis ma dernière victoire ici, mais je n’arrivais pas à gagner de nouveau. Cela m’a pris tellement longtemps de revenir et d’avoir toutes les étoiles alignées. Je savais que j’avais de bonnes jambes, mais quand vous avez une échappée avec autant de coureurs, la coopération n’est jamais bonne. C’était une très longue étape. C’était difficile de sprinter après ça. J’avais même des crampes quand Mollema a attaqué mais j’y suis allé. Je me disais ensuite que les poursuivants derrière pouvaient revenir, mais dans cette situation il faut être aussi froid que la glace. Il faut être prêt à tout perdre pour gagner, je l’étais et j’ai gagné. »
Rudy Molard Podium de la Vuelta | © Sirotti
S’il n’a pas réussi à suivre le coup Mollema-De Marchi-Clarke, Rudy Molard (Groupama FDJ) n’a pas tout perdu à l’issue de son échappée au long cours. Le vainqueur d’une étape sur le Paris-Nice a endossé le maillot rouge de leader. Il s’est fait la peau dans le final pour conserver une avance suffisante sur Michal Kwiatkowski (Team Sky) présent dans le peloton. En zone mixte, le tricolore a avoué que ce scénario n’était aucunement prévu par lui-même et son équipe. « Je ne pensais pas du tout au maillot rouge, en plus ce n’était pas le plan de prendre l’échappée du jour. Après, quand on a vu la tournure de la course, qu’il y avait du monde de lâché et qu’on n’était qu’une cinquantaine dans le peloton, je me suis dit pourquoi pas prendre l’avantage et tenter l’échappée. J’y ai cru seulement à la fin. Je ne pensais pas du tout au maillot, seulement à la victoire d’étape. C’est vraiment à la fin que j’y ai cru. Ce sera peut-être la seule fois de ma carrière que j’ai ce maillot. Même les grands champions n’y arrivent pas forcement. Je vais tout donner pour le conserver. »
Vuelta Profil 6ème étape | © LV
Ce jeudi, les coureurs vont laisser derrière eux l’Andalousie et ses reliefs pour filer vers le nord de l’Espagne dans la région de Murcie. Une étape à suivre plus par la beauté de ses paysages que par l’intérêt de la journée. Le peloton longera la mer avant d’arriver à San Javier Mar Menor. Au programme, 155 kilomètres avec deux difficultés classées en 3ème catégorie. Pas de quoi effrayer les sprinteurs qui pourront tenter de s’exprimer de nouveau sur cette 73ème édition. La Quick Step Floors ou la Bora Hansgrohe fileront, à coup-sur, un coup de main à la Groupama FDJ qui donnera tout pour conserver son maillot. On ne dit jamais deux sans trois après les échappées victorieuses lors de la quatrième et cinquième étape. Mais celle-ci semble promise à un homme rapide.
Les favoris :
**** : Elia Viviani (Quick Step Floors)
*** : Peter Sagan (Bora Hansgrohe)
** : Nacer Bouhanni (Cofidis), Giacomo Nuzzolo (Trek-Segafredo), Danny Van Poppel (LottoNL Jumbo)