Le rapprochement d’ASO et du Tour d’Espagne devait tôt ou tard réparer une incongruité. Jamais la Vuelta ne s’était élancée de France depuis sa création en 1935. Il faut dire que les Grands Départs de l’étranger ne sont pas (encore?) dans l’ADN de la course ibérique qui n’a délocalisé son départ qu’à deux reprises : à Lisbonne au Portugal en 1997 et à Assen aux Pays-Bas en 2009. Deux et bientôt trois puisque c’est de France que partira, le 19 août prochain, la prochaine édition, dévoilée hier soir à Madrid. De Nîmes plus précisément. Les arènes et les vestiges de la Rome française seront en effet le théâtre d’un contre-la-montre par équipes de 13,1 kilomètres qui respecte la tradition récente de la Vuelta. La 2ème étape, entre Nîmes et Gruissan se déroulera elle aussi intégralement sur le sol français et longera en grande partie la côte méditerranéenne. Attention aux bordures.
Pour le reste, le Tour d’Espagne 2017 respecte à la lettre ses grands principes récents tout en y incluant une dose de nouveautés. Ainsi, la coutume de proposer une première étape de montagne très rapidement sera respectée puisque dès le troisième jour, le peloton partira à l’assaut des cols andorrans. Précédés par le col de la Perche en début d’étape, le coll de la Rabassa et l’alto de la Cornella seront un avant-goût de ce qui attendra les coureurs tout au long des trois semaines. Il n’y aura pas d’arrivée au sommet pour ce premier rendez-vous avec la montagne, mais la Vuelta, toujours fidèle à ce qui fait son succès, proposera neuf arrivées en altitude au total.
La première interviendra dès le mercredi 23 août, le long de la côte valencienne avec la spectaculaire montée de la Ermita Santa Lucia, inédite comme huit des arrivées (et quatorze départs) programmées cette année. Le cap sera ensuite mis au sud, totalement délaissé par la dernière édition. La Vuelta visitera un classique (Xorret de Cati), puis retournera à Cumbre del Sol, deux ans après la victoire de Tom Dumoulin, avant de plonger vers l’Andalousie en passant par la province de Murcie après la première journée de repos à Alicante.
La traversée de l’Andalousie sera comme toujours exigeante par son relief avec trois arrivées en altitude (à l’Observatoire Astronomique de Calar Alto, à la Sierra de la Pandera et à l’Alto Hoya de la Mora à 2490 mètres), mais aussi par la chaleur avec des températures pouvant dépasser les 40 degrés. Avant la deuxième journée de repos, les coureurs pourront batailler sur une étape courte (127 kilomètres), marquée par trois ascensions (Alto de Hazallanas, Alto de Monachil et la montée finale vers l’Alto Hoya de la Mora) représentant un total de 3172 mètres de dénivelé. Spectacle garanti. Tout le monde aura encore en tête l’étape de Formigal de la dernière édition qui s’était déroulée sur un terrain similaire.
Un long transfert lors de la seconde journée de repos permettra de rallier le nord du pays pour disputer en Navarre le seul rendez-vous chronométré individuel. Long de 42 kilomètres et essentiellement plat, il sillonnera entre vignobles et terres viticoles et devrait ravir les spécialistes. Ceux-là devront se forger une belle avance car la dernière semaine s’annonce redoutable avec trois arrivées en altitude en quatre jours. Les grimpeurs seront mis dans le bain le mercredi 6 septembre avec les rampes infernales qui mènent à Los Machucos et qui seront précédées de la difficile descente de La Lunada. Les puncheurs auront l’avantage sur le raidillon de 2500 mètres qui mène au Monastère de Santo Toribio de Liébana. Après une étape de répit en direction de Gijon, une dernière explication est attendue à la veille de l’arrivée finale à Mardid. Et quelle explication !
Comme en 2013, c’est l’Angliru que le Tour d’Espagne proposera aux coureurs à la veille de la parade finale dans les rues de la capitale ! Doit-on seulement encore décrire le monstre asturien, dompté par Kenny Elissonde lors du dernier passage de la Vuelta en 2013 ? La montée s’annonce d’autant plus redoutable qu’elle sera précédée de deux ascensions difficiles, l’Alto de la Cobertoria et l’Alto del Cordal pour une succession ininterrompue de montées et de descentes dans les 50 derniers kilomètres d’une étape courte (119,2 km). Reste à savoir si la décision sera déjà faite à ce moment où si elle permettra un renversement de situation formidable à l’instar de ce qui s’était produit en 2015. Réponse le 10 septembre prochain !
Le parcours de la Vuelta 2017 :
• 1ère étape (samedi 19 août) : Nîmes-Nîmes (13,8 km CLM/Equipes)
• 2ème étape (dimanche 20 août) : Nîmes-Gruissan (201 km)
• 3ème étape (lundi 21 août) : Prades-Andorre-la-Vieille (158,5 km)
• 4ème étape (mardi 22 août) : Escaldes-Engordany-Tarragone (193 km)
• 5ème étape (mercredi 23 août) : Benicassim-Alcossebre (173,4 km)
• 6ème étape (jeudi 24 août) : Villa Real-Sagunt (198 km)
• 7ème étape (vendredi 25 août) : Lliria-Cuenca (205,2 km km)
• 8ème étape (samedi 26 août) : Hellin-Xorret de Cati (184 km)
• 9ème étape (dimanche 27 août) : Orihuela-Cumbre del Sol (176,3 km)
• lundi 28 août : repos
• 10ème étape (mardi 29 août) : Caravaca-El Pozo (171 km)
• 11ème étape (mercredi 30 août) : Lorca-Observatoire Astronomique de Calar Alto (188 km)
• 12ème étape (jeudi 31 août) : Motril-Antequera (161,4 km)
• 13ème étape (vendredi 1 septembre) : Coin-Tomares (197 km)
• 14ème étape (samedi 2 septembre) : Ecija-Sierra de la Pandera (185,5 km)
• 15ème étape (dimanche 3 septembre) : Alcala la Real-Alto Hoya de la Mora (127 km)
• lundi 4 septembre : repos
• 16ème étape (mardi 5 septembre) : Circuit de Navarre-Logrono (42 km CLM)
• 17ème étape (mercredi 6 septembre) : Villadiego-Los Machucos (180 km)
• 18ème étape (jeudi 7 septembre) : Suances-Santo Toribio (168,5 km)
• 19ème étape (vendredi 8 septembre) : Caso-Gijon (153 km)
• 20ème étape (samedi 9 septembre) : Corvera de Asturias-Alto de l’Angliru (119,2 km)
• 21ème étape (dimanche 10 septembre) : Arroyomolinos-Madrid (101,9 km)