Il n’y avait pas de grande tête d’affiche cette année au départ du Tour d’Espagne, tout du moins pas de champion super coté capable de jouer la gagne. Troisième du Tour de France, Denis Menchov (Rabobank) n’avait plus franchement à cœur de se battre pour une place au général. Logiquement entamé par l’enchaînement Giro-Tour-Vuelta, le vieillissant Carlos Sastre (Cervélo TestTeam) ne pouvait plus rivaliser avec les plus aguerris. Quant à Frank Schleck (Team Saxo Bank), de retour de convalescence, on se doutait bien qu’il lui faudrait quelques temps avant de prendre le rythme. Et ne parlons pas de son frère Andy, dont la saison est derrière lui, et qui a quitté la course sur décision de son manager parce qu’il était rentré d’une virée en ville bien après le couvre-feu, à l’heure où Paris s’éveille, si l’on en croit les paroles de Dutronc…
Il n’y avait pas de grande tête d’affiche cette année au départ du Tour d’Espagne et pourtant la course a gagné en intensité jour après jour pour fidéliser les aficionados, tenus en haleine dans une Vuelta finalement très excitante. A trois jours du terme de l’épreuve, on a réduit à deux sur la liste le nombre de coureurs susceptibles d’inscrire leur nom au palmarès dimanche soir. Une façon de simplifier la lisibilité de la course mais en aucun cas une fin en soi car rien ne dit que la course soit perdue pour les suivants au classement général. La raison ? Il reste une étape-clé à négocier dans deux jours dans l’inédite ascension de la Bola del Mundo. Et comme aucune étape de montagne ne s’est déroulée sans heurts jusqu’ici, on s’avance à l’évidence vers un final en apothéose samedi après-midi.
Dans cette Vuelta sans patron, tout semble être permis. Même s’il possède le Maillot Rouge, Vincenzo Nibali (Liquigas-Doimo) n’a jamais franchement impressionné ce mois-ci, et personne ne semble faire de complexe vis-à-vis du Sicilien. Il est dit que tout le monde tentera sa chance samedi. Ainsi Frank Schleck a fait savoir son intention de jeter toutes ses forces dans la bataille, et il est fort bien possible qu’il en ait gardé sous la pédale jusqu’à présent… Sorti de la course à la victoire, Joaquin Rodriguez (Team Katusha) aura l’intention d’être le premier à inscrire son nom au sommet de la Bola del Mundo, ça va secouer ! Et Ezequiel Mosquera (Xacobeo-Galicia), propulsé au rang de challenger numéro un de Vincenzo Nibali, tient là son destin entre ses mains, lui qui devra reprendre 38 secondes à l’Italien moins les bonifications si jamais…
Méfiants les uns des autres, les quatre premiers du général sprintent et finissent roue dans roue.
Vous l’avez compris, il serait hautement prématuré d’estimer la course jouée. Nous nous acheminons vers une dernière étape de montagne de toute beauté qui n’aura rien d’un échange de courtoisies ni d’un pétard mouillé, on vous le garantit ! Au lendemain d’un contre-la-montre individuel qui a permis de poser les derniers enjeux de cette Vuelta, les coureurs bénéficient d’une journée de répit entre Valladolid et Salamanque (148,9 km). Mais le répit invite à la prudence car la traversée des plaines castillanes est un grand classique en matière de coups de bordures. A travers le désert ibérique, le vent est omniprésent, mais il soufflera avec moins de vigueur aujourd’hui, ce qui va maintenir la course dans une sage configuration, avec une échappée de plusieurs coureurs devant et un gros peloton derrière.
Huit hommes s’échappent dès le départ : Juan-Javier Estrada et José Toribio (Andalucia-CajaSur), Alberto Benitez (Footon-Servetto), Olivier Kaisen (Omega Pharma-Lotto), Alexandre Pichot (Bbox Bouygues Telecom), Daniele Pietropolli (Lampre-Farnese Vini), Dominik Roels (Team Milram) et Pablo Urtasun (Euskaltel-Euskadi). Les longues routes rectilignes ne sont pas favorables aux attaquants, qui ne vont jamais réussir à prendre plus de 2’20 » au peloton. Aussi, quand les équipes de sprinteurs se mettent en tête d’embrayer, leur avance fond rapidement. Les huit hommes de tête sont rejoints par le peloton à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Et l’assaut final de Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) ne perturbera en rien un peloton bien décidé d’en finir au sprint, pour le plus grand plaisir du Britannique Mark Cavendish (Team HTC-Columbia).
Vainqueur à Lleida et à Burgos, le porteur du Maillot Vert du classement par points, dont il a fini par faire son objectif, se fait un malin plaisir de régler au sprint l’ensemble du peloton, une fois de plus. Il obtient sa troisième victoire d’étape dans le Tour d’Espagne en précédant sur la ligne Juan-José Haedo (Team Saxo Bank) et Manuel Cardoso (Footon-Servetto). Le peloton, très étiré dans l’approche du sprint, franchit la ligne en ordre dispersé. Il fallait être vigilant jusqu’au bout mais les candidats à la victoire finale l’auront été. Vincenzo Nibali, Ezequiel Mosquera, Peter Velits et Frank Schleck terminent roue dans roue aux alentours de la 15ème position, c’est dire s’ils étaient méfiants aujourd’hui. Joaquin Rodriguez et Xavier Tondo (Cervélo TestTeam) leur cèdent en revanche 4 petites secondes.
Demain vendredi, la dix-neuvième étape reliera Piedrahita à Tolède (231,2 km).
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Classement 18ème étape :
1. Mark Cavendish (GBR, Team HTC-Columbia) les 148,9 km en 3h27’11 »
2. Juan-José Haedo (ARG, Team Saxo Bank) m.t.
3. Manuel Cardoso (POR, Footon-Servetto) m.t.
4. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) m.t.
5. Samuel Dumoulin (FRA, Cofidis) m.t.
6. Robert Förster (ALL, Team Milram) m.t.
7. Enrique Mata (ESP, Footon-Servetto) m.t.
8. Greg Van Avermaet (BEL, Omega Pharma-Lotto) m.t.
9. Wouter Weylandt (BEL, Quick Step) m.t.
10. Danilo Hondo (ALL, Lampre-Farnese Vini) m.t.
Classement complet
Classement général :
1. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) en 74h47’06 »
2. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo Galicia) à 38 sec.
3. Peter Velits (SVQ, Team HTC-Columbia) à 1’59 »
4. Frank Schleck (LUX, Team Saxo Bank) à 3’43 »
5. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) à 3’48 »
6. Xavier Tondo (ESP, Cervélo TestTeam) m.t.
7. Tom Danielson (USA, Garmin-Transitions) à 3’58 »
8. Nicolas Roche (IRL, Ag2r La Mondiale) à 4’02 »
9. Carlos Sastre (ESP, Cervélo TestTeam) à 4’16 »
10. Luis-Leon Sanchez (ESP, Caisse d’Epargne) à 5’42 »
Classement complet
Classement par points :
1. Mark Cavendish (GBR, Team HTC-Columbia) 136 pt
2. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) 104 pt
3. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) 93 pt
4. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) 89 pt
5. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 75 pt
6. David Moncoutié (FRA, Cofidis) 72 pt
7. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo-Galicia) 72 pt
8. Peter Velits (SVQ, Team HTC-Columbia) 68 pt
9. Daniele Bennati (ITA, Liquigas-Doimo) 54 pt
10. Nicolas Roche (IRL, Ag2r La Mondiale) 53 pt
Classement de la montagne :
1. David Moncoutié (FRA, Cofidis) 48 pt
2. Serafin Martinez (ESP, Xacobeo-Galicia) 38 pt
3. Luis-Leon Sanchez (ESP, Caisse d’Epargne) 25 pt
4. Gonzalo Rabuñal (ESP, Xacobeo-Galicia) 25 pt
5. Mikel Nieve (ESP, Euskaltel-Euskadi) 21 pt
6. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) 19 pt
7. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo-Galicia) 16 pt
8. Carlos Barredo (ESP, Quick Step) 15 pt
9. Niki Terpstra (PBS, Team Milram) 14 pt
10. Xavier Tondo (ESP, Cervélo TestTeam) 11 pt
Classement par équipes :
1. Team Katusha (RUS) en 224h06’51 »
2. Caisse d’Epargne (ESP) à 16 sec.
3. Xacobeo-Galicia (ESP) à 11’41 »
4. Cervélo TestTeam (SUI) à 19’32 »
5. Ag2r La Mondiale (FRA) à 34’54 »
6. Omega Pharma-Lotto (BEL) à 49’16 »
7. Liquigas-Doimo (ITA) à 52’13 »
8. Team HTC-Columbia (USA) à 1h01’45 »
9. FDJ (FRA) à 1h09’55 »
10. Team Saxo Bank (DAN) à 1h11’19 »