A bien y réfléchir, peut-être y a-t-il tout de même un âge pour tourner la page. Chris Horner avait fait des miracles il y a un an en s’adjugeant le Tour d’Espagne à 41 ans. Personne ne lui aurait reproché d’en rester sur cette victoire inouïe. Mais l’Américain a voulu faire du zèle, et bien qu’il soit un personnage très attachant, il a eu toutes les peines du monde à faire entendre ses nouvelles exigences salariales et s’est retrouvé sans emploi dans les premières semaines de janvier. C’est finalement chez Lampre-Merida qu’il a rebondi. Avec une ambition démesurée : tenter à 42 ans de gagner le Giro et la Vuelta ! Il n’aura participé ni à l’un ni à l’autre.
C’est un accident dans un tunnel qui l’avait écarté du Giro en avril, quand un chauffard l’avait percuté à l’entraînement sur les rives du lac de Côme. Le poumon perforé et les côtes brisées, Chris Horner s’est rétabli à temps pour le Tour de France, durant lequel il a traîné une bronchite qui a affecté sa performance : 17ème. Il était en route pour défendre son titre dans la Vuelta après avoir conclu le Tour de l’Utah à la 2ème place, comme l’an dernier, derrière Tom Danielson. Mais il n’en sera pas davantage.
A son retour de l’Utah, le grimpeur américain était toujours embarrassé par sa bronchite. Les deux spécialistes qu’il a alors consultés en sont arrivés au même remède, un traitement à base de cortisone, ce pour quoi il a fait une demande d’Autorisation à Usage Thérapeutique que l’Union Cycliste Internationale lui a accordé il y a une semaine. Malheureusement il semble que ce traitement associé au décalage horaire ait eu des effets secondaires. Il a entraîné une chute du taux de cortisol, tombé sous le seuil minimal imposé par le Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC) auquel adhère l’équipe Lampre-Merida.
Ce matin, la décision a été prise par la direction du groupe sportif italien de ne pas faire courir Chris Horner, bien qu’il ne fasse l’objet d’aucune interdiction de la part des instances. Ce choix intervient dans le respect de la charte signée avec le MPCC. « C’était mon objectif principal cette saison, alors bien sûr je suis triste, regrette ce matin Chris Horner. L’équipe m’avait engagé dans ce but mais je dois accepté sa décision en vertu des règles du MPCC. Cette mauvaise bronchite m’a causé beaucoup de problèmes. J’en souffre depuis des semaines et ce traitement devrait me permettre de me soigner. Mon équipe étant membre du MPCC, je comprends sa décision et nous devons tous accepter cette situation. »