Pendant les Jeux Olympiques de Londres, Vélo 101 part à la rencontre d’athlètes olympiques ou d’anciens champions pour découvrir leur attachement pour le cyclisme. Porte-drapeau de la délégation tricolore, Laura Flessel fut double championne olympique en épée individuelle et par équipe à Atlanta en 1996. Son échec lundi face à Simona Gherman a mis fin à sa carrière à l’âge de 41 ans. Avec cinq médailles olympiques et six titres mondiaux à son palmarès.
Laura, quelle est la discipline cycliste que vous préférez aux Jeux Olympiques ?
Je vais faire un petit clin d’œil à deux champions, Arnaud Tournant et Grégory Baugé, en retenant le cyclisme sur piste parmi les disciplines cyclistes que je préfère regarder. Et si je devais citer des spécialités parmi d’autres, je dirais la vitesse et le keirin. Je vais aller voir Grégory Baugé courir le tournoi de vitesse.
Avez-vous déjà eu l’occasion d’aller voir des épreuves sur piste aux dernières Olympiades ?
Tout à fait. J’ai pour habitude d’essayer d’aller voir aux Jeux Olympiques tous les sports qu’on n’a pas l’habitude de voir. Avec la proximité des Jeux, on essaie de se faire plaisir. Et j’ai bien l’intention d’aller me faire plaisir au vélodrome.
Qu’est-ce qui vous attire avec le cyclisme sur piste ?
Cet anneau. J’aime ce contre-la-montre contre le temps et ce défi contre celui auquel on est opposé. Je suis fascinée par la vitesse… mais de manière autorisée. En revanche je n’aime pas du tout faire de vélo. Je préfère regarder. Le pratiquer, ce n’est absolument pas ma tasse de thé.
En Guadeloupe, vous avez pourtant dû apprendre à marcher et à faire du vélo, comme tous les jeunes ?
Non, en général, en Guadeloupe, on apprend d’abord à marcher puis à nager. Et après vient le vélo. Il y a de grands passionnés de cyclisme dans les Antilles avec le Tour de la Guadeloupe qui va commencer, le Tour de Guyane, le Tour de Martinique. J’ai grandi au son des caravanes cyclistes qui passaient. Ce n’est pas un monde que je connais bien mais on a de grands champions là-bas.
Y en a-t-il un qui vous ait marqué plus qu’un autre ?
Pas en Guadeloupe, mais je dirais Bernard Hinault. J’étais petite, et ça a été un grand champion. J’ai été fascinée par cet homme toujours à la recherche de la perfection. C’était l’homme qui raflait tout quand j’ai grandi. Je me souviens aussi de Raymond Poulidor, éternel deuxième.
Le vélo pourrait-il entrer dans vos occupations au moment où vous abordez une autre vie sportive ?
Pas du tout ! Je n’aime pas souffrir. Si vous avez vu en moi une âme de guerrière, je déteste avoir mal aux cuisses et aux fesses.
En arrivant à Londres la semaine dernière, vous avez côtoyé les coureurs de l’équipe de France…
Oui, j’ai eu la chance de m’entraîner au sous-sol avec eux l’avant-veille de ma compétition. Les filles étaient en train de s’entraîner. Ça a été un bel échange. J’espère que tout le monde va se faire plaisir et qu’il y aura différents métaux à la clé.
Il y avait match avec Julien Absalon pour le poste de porte-drapeau à Londres. Auriez-vous apprécié qu’un champion issu d’une discipline moins réputée comme le VTT puisse être porte-drapeau ?
Il n’y a pas de compétition entre les sportifs pour cela. Au niveau de la visibilité, le fait de mettre en avant une discipline non médiatique procure un bien fou à la fédération, aux licenciés, aux passionnés de sport. Là, ça a été l’escrime. J’espère maintenant que Julien Absalon va aller chercher sa médaille d’or pour passer à trois titres. Car on ne se souvient que du premier, et j’espère qu’il ira très loin puis qu’il pourra aller jusqu’à Rio. En porte-drapeau cette fois car c’est une très belle aventure.
Propos recueillis à Londres le 31 juillet 2012.