Pendant les Jeux Olympiques de Londres, Vélo 101 part à la rencontre d’athlètes olympiques ou d’anciens champions pour découvrir leur attachement pour le cyclisme. Dans la famille Manaudou, nous avons choisi Florent, médaillé d’or du 50 mètres nage libre en 21″34 vendredi dernier à Londres. Auteur de la meilleure performance de tous les temps en maillot de bain sur cette courte distance, le sprinteur s’était notamment préparé sur le vélo.
Florent, vous faites du vélo dans le cadre de votre préparation foncière. En quoi cela consiste-t-il ?
Au Cercle des Nageurs de Marseille, il y a beaucoup de sprinteurs. Et généralement les sprinteurs n’aiment pas passer beaucoup de temps dans l’eau. On préfère pratiquer des activités techniques. Pour tout ce qui est du travail foncier, on court et on fait du vélo. Beaucoup en début de saison, de septembre à décembre.
Le vélo, pour des athlètes qui évoluent en milieu clos, c’est aussi un moyen de s’évader ?
Le cyclisme et la natation, ce sont un peu les mêmes sports en fait. Ce sont des activités individuelles dans lesquelles on se retrouve face à soi-même. Mais ça nous change quand même les idées de faire autre chose, d’arrêter de penser à la natation, tout en bossant. Ça m’a permis de bien me muscler les cuisses.
Comment se sont passés vos débuts ?
Au début ça a été vraiment très dur. Je n’avais pas l’habitude de faire du vélo. Je n’étais d’ailleurs jamais monté sur un vélo de course. Ça a été un petit peu compliqué mais en un an j’ai réussi à monter le Ventoux. Je suis assez fier de moi, même si je ne l’ai pas monté dans un temps canon.
Quel était votre temps ?
Il me semble l’avoir gravi en un tout petit peu moins de deux heures par le côté Bedoin. Le meilleur de nous, c’est Camille Lacourt, qui est originaire des Pyrénées et qui a donc un peu plus l’habitude de la montagne. Il a dû le monter en 1h25.
Quel cycliste seriez-vous si vous deviez vous comparer à une caractéristique ?
Je serais plutôt un sprinteur vu que je nage le 50 mètres. Maintenant, on ne peut pas vraiment comparer un sprinteur en bassin à un sprinteur à vélo. Dans le cyclisme, les gars font toute la course avant de fournir leur effort. C’est différent chez nous.
Vous arrive-t-il de suivre l’actualité du cyclisme ?
Oui, pendant le stage final de Dunkerque, nous étions seuls dans nos chambres. Nous avions la télé. Il m’est arrivé de suivre des étapes du Tour, notamment les Pyrénées. Même s’il n’y a pas eu trop de surprises cette année, ça a été un plaisir de suivre tout ça.
Un coureur vous inspire-t-il particulièrement ?
Un Thomas Voeckler Maillot à Pois du Tour de France, c’est vraiment génial. Maintenant, j’aimerais bien qu’un Français gagne le Tour. Je n’ai jamais eu la chance de voir ça, je suis trop jeune, mais j’aimerais voir un jour un Français en jaune sur les Champs-Elysées !
Vous êtes originaire de l’Ain. Aurez-vous l’occasion d’aller sur le Tour de l’Ain du 7 au 11 août ?
Non car je vais rester à Londres jusqu’à la fin des Jeux pour faire un peu la fête et décompresser. Je remonterai dans l’Ain vers mi-août ou fin août. En fait, je ne suis jamais vraiment allé voir de vélo. Le Tour est passé à Bellegarde cette année, pas très loin de chez moi, mais j’aimerais bien une fois aller le voir. Dans une voiture ou sur la ligne d’arrivée, ça doit être impressionnant.
Propos recueillis à Londres le 3 août 2012.