Bryan, la première semaine du Tour de France dont le parcours a été dévoilé mardi à Paris laisse moins de place aux surprises. Êtes-vous de cet avis ?
Même s’il y a pas mal de vent en Normandie, oui, il y a moins de pièges que sur le Tour 2015. Ce sont les coureurs qui font la course, mais cela aussi dépend des conditions de course le jour J. C’est ce qui rend ces étapes aléatoires. Cette année, toutes les conditions étaient réunies pour que ce soit difficile pour les coureurs, surtout ceux qui visaient le classement général.
Est-ce un parcours classique ?
Oui, on peut dire ça. Avec deux chronos, il est conforme aux habitudes. Personnellement, je n’ai jamais monté le Mont Ventoux. Ce sera une découverte.
Ce Tour 2016 ne risque-t-il pas d’être problématique dans l’optique des Jeux Olympiques ?
L’année prochaine, mon objectif principal, c’est le Tour de France. Les Jeux Olympiques passent quoi qu’il arrive ensuite. Je suis clairement dans cet état d’esprit. Les Jeux sont encore incertains. Nous ne sommes pas encore qualifiés pour Rio en poursuite par équipes. Je pars d’ailleurs à Cali la semaine prochaine pour la Coupe du Monde afin de continuer la course à la qualification.
Vous voir abandonner le Tour en cours de route pour mieux préparer les Jeux est donc absolument exclu ?
Nous n’en avons pas encore parlé, mais c’est sûr, c’est complètement exclu. Le maillot vert est aussi un objectif à moyen terme. Il faut boucler le plus de Tours de France possible pour espérer viser cet objectif. Comme je l’ai vu cette année, l’étape des Champs-Elysées est toujours là pour me convenir en fin de parcours. Même avec la fatigue, je passe pas mal les cols. Je suis donc un peu plus frais que d’autres sprinteurs à la sortie de la montagne. J’ai ma carte à jouer aux Champs.
Le parcours du Tour 2016 tel qu’il a été conçu vous laisse-t-il suffisamment d’occasions de vous exprimer ou les arrivées dédiées aux sprinteurs sont-elles trop classiques ?
Je pense que oui. J’espère avoir progressé et j’espère passer un nouveau cap l’année prochaine pour pouvoir figurer parmi les deux ou trois meilleurs sprinteurs au monde.
L’équipe Direct Energie qui semble surtout tourner autour de vous peut-elle vous aider à franchir ce cap ?
Ça me met en confiance. Tout n’a pas encore été mis en place. Je suis vraiment pressé de débuter la saison dans cette configuration intéressante. J’espère que tout se passera bien au Tour et que l’on pourra récolter le fruit de tout ce travail. Je n’ai pas plus de pression qu’avant puisque malgré tout, j’avais déjà le même rôle à la différence près que ce n’était pas annoncé clairement. Là, c’est sûr, ça va tourner autour de moi. Sur une saison, le Tour est un gros vecteur de réussite et c’est pour ça qu’il faut le réussir. Je l’aborderai comme je le fais depuis deux ans. Ça a toujours fonctionné jusqu’ici, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas l’année prochaine.
Avant de préparer 2016, vous vous rendrez à Cali pour la première manche de Coupe du Monde sur piste le week-end prochain…
Tout à fait, la saison n’est pas tout à fait finie pour moi. Il me reste cette manche de Coupe du Monde en Colombie. Après, je vais couper. Je veux couper un bon coup. Je commence vraiment à être fatigué car la saison est très longue. Je reprendrai tranquillement avec les Championnats du Monde sur piste à Londres dans un coin de la tête.
Ces Championnats du Monde constitueront-ils la première échéance de votre saison ?
Oui et non. Je sais d’ores et déjà que je ne pourrai pas participer à l’américaine puisque c’est le jour du départ de Paris-Nice. C’est un planning chargé. Mais il faut y aller pour la poursuite par équipes pour la qualification olympique. On a une équipe solide qui tient vraiment la route et qui progresse tout le temps. On termine 4ème des Championnats d’Europe mais je n’étais vraiment pas en bonne condition. C’est une médaille aux Jeux qui est visée. Pour cela, les Championnats du Monde sont un passage obligé avant Paris-Nice.
Propos recueillis à Paris le 20 octobre 2015.