On ne pouvait simplement pas convenir d’un endroit plus symbolique pour ces Championnats du Monde 2016. À moins de six mois des Jeux, il flottera comme un air olympique au London Velo Park pour la distribution de dix-neuf maillots arc-en-ciel jusqu’à dimanche. C’est aussi là qu’en 2012, les Britanniques avaient confisqué sept des dix médailles d’or olympiques, confirmant ainsi leur suprématie sur la piste mondiale. Quelques mois avant de défendre leurs positions à Rio, les sujets de Sa Majesté seront sous pression à domicile dans le vélodrome, théâtre de leurs exploits les plus retentissants il y a quatre ans. Et si en 2012, ces derniers s’étaient surtout faits discrets aux Mondiaux de Melbourne quelques mois avant leur carton-plein olympique, glanant tout de même six titres sur dix-neuf, il ne sera pas question de jouer à cache-cache cette semaine devant leur public.
Les locaux seront prêts à temps à en croire leur montée en puissance sur les épreuves du sprint. Absents de tous les podiums internationaux et européens en première partie d’hiver, les Britanniques semblaient en net regain de forme lors de la dernière manche de Coupe du Monde en janvier à Hong Kong autour de Jason Kenny, vainqueur en vitesse individuelle et en vitesse par équipes avec Philip Hindes et Callum Skinner. Les apparences étaient ainsi sauvées pendant que de l’autre côté de la Manche, les pistards français sont restés en dehors du Top 3 mondial sur toutes les disciplines du sprint.
Alors que les Jeux Olympiques approchent à grands pas, les tricolores ont signé des résultats bien éloignés de leurs standards habituels et de la razzia qu’ils avaient réalisée à Saint-Quentin-en-Yvelines il y a un an avec cinq médailles d’or. Malgré les contre-performances répétées de leurs deux fers de lance, Grégory Baugé et François Pervis, l’heure n’est pourtant pas à l’inquiétude pour les Bleus. « Les objectifs sont ailleurs », confiait François Pervis. « Tout est calculé. Nous nous faisons confiance, nous connaissons nos qualités, nous avons tous une grande expérience dans le domaine de la compétition », nous disait Kevin Sireau, membre du trio de vitesse par équipes avec Grégory Baugé et Michael d’Almeida.
Si le prestige d’un titre mondial reste intact, quelles que soient les circonstances, la valeur qu’il revêt est bien différente dans le cadre d’une année olympique. Et les Français semblent justement avoir tout misé sur l’événement estival. C’est ce qui rendra difficile la lecture de ces Championnats du Monde qui ne constitueront pas, comme tous les quatre ans, la priorité absolue de tous les pistards cette année. Plutôt que d’y chercher des signes en vue de l’olympiade brésilienne, ces Mondiaux pourraient sourire à des outsiders à la sortie d’une saison olympique toujours particulière et loin d’être réellement significative. La forme qu’ils afficheront cette semaine à Londres n’aura que peu d’importance, et ce, même s’il s’agira de la dernière confrontation directe entre les meilleurs pistards mondiaux avant le mois d’août.
Chez les Messieurs, les sprinteurs Jeffrey Hoogland, Matthew Glaetzer ou Patrick Constable qui constituent l’avenir de la discipline ne cracheraient pas sur un premier titre mondial en individuel. En plus des Britanniques et des Français, les Allemands Joachim Eliers et Maximilian Levy ou le Russe Denis Dmitriev constituent eux aussi des valeurs sûres sur le sprint mondial. Chez les Dames, les Allemandes (Kristina Vogel, Miriam Welte), les Chinoises (Jinjie Gong, Tianshi Zhong) et les Russes (Daria Shmeleva, Anastasiia Voinova) pourraient se partager le haut de l’affiche après avoir dominé la saison.
Sur les disciplines d’endurance, les Bleus peuvent légitimement nourrir plus d’espoirs autour de Thomas Boudat et Laurie Berthon, seuls Français à être montés sur le podium en Coupe du Monde cette année. Les Britanniques semblent cependant posséder une longueur d’avance, malgré le forfait sur blessure de Katie Archibald. De par leur palmarès, Laura Trott, Bradley Wiggins et Mark Cavendish constituent les figures de proue de l’endurance britannique que pourront défier Annette Edmondson et Michael Hepburn en Australie, Jolien D’Hoore en Belgique, Fernando Gaviria en Colombie, Lasse-Norman Hansen au Danemark, Elia Viviani en Italie, et Kirsten Wild aux Pays-Bas.
Le programme des finales :
• mercredi 2 mars : scratch Messieurs
• mercredi 2 mars : poursuite individuelle Dames
• mercredi 2 mars : vitesse par équipes Dames
• mercredi 2 mars : vitesse par équipes Messieurs
• jeudi 3 mars : scratch Dames
• jeudi 3 mars : keirin Dames
• jeudi 3 mars : poursuite par équipes Messieurs
• jeudi 3 mars : kilomètre Messieurs
• vendredi 4 mars : 500 mètres Dames
• vendredi 4 mars : course aux points Messieurs
• vendredi 4 mars : poursuite individuelle Messieurs
• vendredi 4 mars : poursuite par équipes Dames
• samedi 5 mars : vitesse individuelle Messieurs
• samedi 5 mars : course aux points Dames
• samedi 5 mars : omnium Messieurs
• dimanche 6 mars : vitesse individuelle Dames
• dimanche 6 mars : keirin Messieurs
• dimanche 6 mars : omnium Dames
• dimanche 6 mars : américaine Messieurs