C’est fait ! Depuis quarante-huit heures, Paris est officiellement candidat à l’organisation des Jeux Olympiques 2024. Mais avant de voir la flamme olympique illuminer pour quinze jours la Ville Lumière, le chemin à parcourir sera long jusqu’à l’élection de la ville organisatrice par le Comité International Olympique (CIO) le mercredi 13 septembre 2017 à Lima, au Pérou. Trois autres sites sont en lice : Budapest en Hongrie, Los Angeles aux Etats-Unis, Rome en Italie. Et chacun présente des atouts majeurs.
Une constante, d’abord, entre chacune des quatre candidatures : la volonté d’organiser des Jeux moins onéreux. Quand les JO 2008 à Pékin avaient atteint la somme record de 30 milliards d’euros, ceux de 2024 se cantonnent pour l’heure à des valeurs raisonnables : 6,2 milliards pour Paris, 5,6 pour Los Angeles, 3,2 pour Rome et seulement 2,4 pour Budapest. Chacun compte pour cela s’appuyer au maximum sur des sites existants afin de minimiser le budget d’investissement. Les sites qui sortiront de terre devront répondre aux besoins des populations afin de créer un héritage tangible et durable.
Autre tendance commune aux quatre adversaires, la volonté de mettre en valeur son patrimoine. Et en cela le cyclisme sera utilisé pour argument majeur. Les sites cyclistes retenus ici ou là par les prétendants aux Jeux 2024 offriront tous une carte postale emblématique.
Comme elle le fait depuis quarante ans pour l’arrivée du Tour de France, Paris réservera l’avenue des Champs-Élysées aux prétendants au titre olympique sur route. Le tracé, s’il n’est pas précisément connu à ce jour, devrait visiter au préalable la vallée de Chevreuse dont les bosses bien connues seront de minces obstacles à une explication entre routiers-sprinteurs… encore que les courses olympiques réservent bien des surprises, confer le déboulé victorieux d’Alexandre Vinokourov sur le Mall à Londres en 2012, édition des Jeux pour laquelle Paris était déjà en lice.
C’est d’ailleurs dans les cartons de sa précédente candidature que notre belle capitale, qui attend les Jeux depuis 1924, est allée chercher les autres sites cyclistes. La colline d’Élancourt, dans les Yvelines, est de nouveau proposée pour accueillir les épreuves de VTT. Alors que le Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines, unique infrastructure prévue dans le cadre des Jeux 2012 à avoir vu le jour en dépit du rejet de la candidature parisienne, aura peut-être rendez-vous avec son destin en août 2024. Un bon point pour Paris 2024, qui en la matière possède un site déjà disponible, comme Los Angeles et le Velo Sports Center bâti en 2004 (et hôte des Mondiaux 2005), ce qui n’est pas le cas de Budapest et Rome, qui entrevoient la construction d’un vélodrome à Obuda pour l’un, sur le campus universitaire de Tor Vergata pour l’autre.
En matière de sites existants, Los Angeles tire largement son épingle du jeu. La cité californienne est la plus récente des quatre candidates à avoir reçu les Jeux. C’était en 1984 quand les derniers Jeux romains datent de 1960 tandis que les JO ne sont plus revenus à Paris depuis 1924 (dans le cadre de Budapest, il s’agirait d’une première). Elle prévoit l’organisation des épreuves de VTT dans les canyons et collines de Griffith Park, à l’ombre des neuf lettres géantes d’Hollywood qui trônent sur les Santa Monica Mountains. Les épreuves sur route, elles, interviendraient au cœur du centre-ville, au pied du Los Angeles City Hall, le bel immeuble Art deco qui abrite la mairie de la Cité des Anges. Seul hic, la date retenue par LA pour l’organisation des Jeux 2024 court du 19 juillet au 4 août, soit en pleine confrontation avec le Tour de France, troisième événement sportif au monde. Paris propose de son côté d’organiser les Jeux du 2 au 18 août.
Rome promet aussi un site d’arrivée majestueux pour les courses en ligne. Ce n’est par l’Arc de Triomphe mais le Colisée qu’offre en toile de fond la candidature italienne, qui prévoit de tracer la ligne d’arrivée sur la Via Fori Imperiali, comme c’était le cas pour la Roma Maxima, avec le Colisée dans le dos. Les courses sur route prommettent d’offrir des images spectaculaires de Rome et de son patrimoine, les monuments antiques emblématiques de la Ville Eternelle devant être incorporés à la course. Le VTT, lui, trouvera refuge à Villa Ada, le plus grand parc public de Rome.
Reste enfin la discrète candidature hongroise de Budapest, qui profiterait elle aussi des courses sur route pour valoriser son patrimoine en empruntant les rives du Danube que domine depuis sa colline le palais de Budavar, face au majestueux Parlement. Départs et arrivées se feraient depuis l’esplanade de la Place des Héros, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les vététistes, eux, iront chercher les sentiers plats de l’île d’Obuda, qui rassemble chaque mois d’août le plus grand festival musical d’Europe.
Des sites tous aussi alléchants les uns que les autres qu’il appartiendra au CIO de départager dans 572 jours.