N°1 : Le chrono final
Au matin de la dernière étape du Tour d’Italie, quatre coureurs se tenaient en 53 secondes, et un contre-la-montre dans les rues de Milan allait décider du nom du vainqueur. Nairo Quintana, qui avait repris le maillot rose à Tom Dumoulin quelques jours plus tôt, partait donc avec un maigre matelas sur Vincenzo Nibali, Thibaut Pinot et le Néerlandais. Bien que 4ème du général avant les 29,3 kilomètres d’effort solitaire, le Batave ne va faire qu’une bouchée de ses adversaires, pour terminer deuxième de l’étape et surtout reprendre la tête du général. Le parcours plat était à l’avantage de Dumoulin, qui a repoussé ses trois grimpeurs de concurrents assez loin pour remporter le Giro. Une première pour un Hollandais, et une première pour quelqu’un qui était au pied du podium le matin de la dernière étape.
N°2 : Le Stelvio de Dumoulin
La 16ème étape en direction de Bormio avait le luxe de proposer deux ascensions du mythique Stelvio. Une occasion en or pour Nibali et Quintana de reprendre du temps au surprenant maillot rose Tom Dumoulin. Mais un coup de pouce de la nature va être donné aux deux grimpeurs. Un problème intestinal oblige le Néerlandais à se stopper sur la droite de la route, enlever son maillot et baisser son cuissard pour assouvir à un besoin naturel. On pense le leader du Giro malade et on le voit déjà perdre pied dans la dernière ascension du Stelvio. Mais Dumoulin trouve de la ressource et ne concédera qu’un peu plus de deux minutes sur Nibali et Quintana. Suffisant pour conserver sa belle tunique.
N°3 : Thibaut Pinot
Après avoir, par deux fois, échoué dans sa quête de podium sur le Tour de France suite à sa troisième place en 2014, Thibaut Pinot avait orienté sa saison en fonction du Giro. Et grand bien lui en a pris. Très costaud en troisième semaine il conquiert la vingtième étape, dernière de montagne, au sprint devant les autres favoris. Sur la dernière marche du podium au matin du chrono de Milan, le Français ne réalise pas une performance solitaire suffisante pour rester sur la boîte. Il échoue pour 37 secondes mais ce Tour d’Italie n’est que positif pour l’homme de Melisey. Une étape, 4ème du général mais surtout un immense soulagement sur ses capacités à être dans la course pendant trois semaines. De quoi continuer à nourrir de grandes ambitions sur les Grands Tours.
N°4 : La 1ère étape
Avec le départ de Sardaigne et une étape en ligne dès le premier jour, les sprinteurs s’étaient mis à rêver très fort de maillot rose. Le scénario, presque écrit d’avance dans ces cas-là, se déroulait sur mesure pour les hommes de la dernière ligne droite, avec une échappée matinale contrôlée et reprise à trois kilomètres de la ligne. Une fois entrés dans Olbia, les équipiers peinent toutefois à s’organiser à cause des enchaînements de virage. Cette pagaille propulsera Lukas Pöstlberger, inconnu autrichien de 25 ans, en tête de quelques mètres sur le peloton. Encouragé à poursuivre son effort par un de ses coéquipiers sous la flamme rouge, le jeune homme de Bora-Hansgrohe résiste à Ewan et Greipel dans le final pour doubler étape et maillot rose. Le Giro était lancé.
N°5 : Fernando Gaviria
Pour son premier Grand Tour, Fernando Gaviria était déjà attendu au tournant. Le Colombien allait-il, du haut de ses 22 ans, remporter une étape devant un sprinteur confirmé comme Greipel ou une autre pépite de la trempe d’Ewan ? Oui, et bien plus encore. Gaviria remporte quatre étapes, toutes au sprint, et réussi l’exploit de passer dans les délais la dernière semaine montagneuse pour ramener le maillot de leader du classement par points à Milan. Il aura dominé ses adversaires et se sera même offert le luxe de porter le maillot rose le temps d’une journée, qu’il abandonna logiquement sur les pentes de l’Etna. C’est ce qui s’appelle un premier Giro réussi.
Adrien Godard