Pénalités. Les commissaires du Tour d’Italie infligent à Richie Porte (Team Sky) une pénalité de 2 minutes au classement général. Victime d’une crevaison à 5 kilomètres de l’arrivée hier, l’Australien a été dépanné par un coureur d’une autre équipe, en l’occurrence Simon Clarke (Orica-GreenEdge), chose qui est interdite par le règlement. Il pointe désormais à 3’09 » d’Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) et recule donc au 12ème rang. « Il est bien évidemment regrettable qu’un geste sportif, réalisé sur le coup, donne lieu à une sanction aussi sévère, déplore le manager de Richie Porte, Dave Brailsford. Personne n’essayait de gagner un quelconque avantage. Cela ne fait que renforcer notre détermination à nous battre pour cette course. Richie et toute l’équipe sont prêts à relever le défi. Le Giro est loin d’être terminé. »
Richie Porte. En plus de cette pénalité de 2 minutes, Richie Porte a dû concéder 47 secondes sur la ligne en raison de cette crevaison. Il revient sur les circonstances de cet incident mécanique. « J’ai crevé de la roue avant alors que j’étais sur un rond-point, relate le Tasmanien. Je suis passé par la gauche, et mes coéquipiers par la droite. Je me suis arrêté. Avant que les gars puissent me rejoindre, Simon Clarke s’était déjà mis à ma hauteur pour m’offrir sa roue. Je ne me suis même pas demandé si c’était contraire au règlement. Tout s’est passé tellement vite. Je voulais rejoindre la ligne le plus vite possible et limiter ma perte de temps. J’ai agi sans réfléchir. C’était comme une poussée d’adrénaline. » Agir sur l’instant, c’est aussi le cas du gestionnaire des communautés du Giro qui a salué le geste de Clarke sur Twitter (voir plus bas) !
Nicola Boem. L’incident dont a été victime Richie Porte ne doit pas éclipser la belle victoire d’étape acquise par Nicola Boem (Bardiani-CSF). Le plus frais des quatre rescapés à avoir tenu tête au peloton était aussi le plus véloce et se savait donc surveillé. « Quand Alan Marangoni était devant moi, je me suis concentré sur moi-même, comme s’il n’y avait personne derrière moi, explique le coureur de 25 ans, lauréat d’une étape au Tour du Danemark l’an dernier. J’avais peur d’être contré, mais j’ai vu que Matteo Busato et Alessandro Malaguti étaient en difficulté et qu’ils se battaient pour combler l’écart. J’ai pensé qu’il fallait que je donne tout jusqu’à la ligne d’arrivée. Une opportunité comme celle-là n’arrive qu’une fois sur cent ! » L’an dernier, son équipe avait amassé trois victoires d’étape avec Marco Canola, Enrico Battaglin et Stefano Pirazzi.
Alessandro Malaguti. En constatant que l’échappée irait au bout, Alessandro Malaguti (Nippo-Vini Fantini) se voyait déjà sans doute triompher devant les siens. Né et élevé à Forli, l’Italien retrouvait ses routes d’entraînement, mais il prend finalement la 3ème place. « Quand j’ai réalisé que l’on allait se battre pour l’étape, j’en ai eu des frissons, reconnaît l’ancien vainqueur de la Route Adélie. C’était le rêve d’une vie que j’étais sur le point de réaliser. C’est la raison pour laquelle j’ai pleuré quand j’ai passé la ligne d’arrivée. Cependant, j’ai tout de même pu prendre la 3ème place d’une étape du Giro dans ma ville natale. C’est un sentiment très spécial. »
Matteo Pelucchi. Les sprinteurs sont arrivés à Forli dix-huit secondes trop tard pour se battre pour la victoire. Tous, sauf Matteo Pelucchi (IAM Cycling). La lanterne rouge de ce Giro a été contrainte à l’abandon en cours de route hier. L’Italien souffre toujours de plaies à sa cheville, séquelles de sa chute lors de la 2ème étape à Gênes. La journée de repos ne lui a pas permis de se retaper. Pire, les plaies se sont infectées à la limite de la chaussure. « En voyant sa cheville enflée et la plaie, j’avais bien pensé que ce serait difficile pour lui, estime le manager de la formation suisse, Rik Verbrugghe, arrivé sur le Giro hier. L’équipe a vraiment tout fait pour le garder en course mais en fin de compte la douleur s’est révélée plus forte. Malheureusement, c’est un des faits de course où nous ne pouvons pas intervenir. »
L’étape du jour :
11ème étape : Forli-Imola (153 km). Le circuit d’Imola habitué à recevoir des joutes automobiles accueille aujourd’hui des bolides d’un autre genre. C’est là que le Giro pose son portique d’arrivée ce soir au terme d’une 11ème étape courte mais ô combien difficile. La première partie est une succession de difficultés s’enchaînant pendant une cinquantaine de bornes. Le parcours se fait nettement moins difficile dans le final avec trois tours de 15,4 kilomètres. Une fois la ligne franchie, les coureurs avanceront sur 3,5 kilomètres sur le circuit Enzo et Dino Ferrari. Ils quitteront alors l’autodrome qui n’est plus fréquenté par les pilotes de F1 depuis 2006 pour aller chercher la montée du Tre Monti, franchie pour la dernière fois à 7600 mètres de la ligne. S’en suit une longue descente qui ramène le peloton sur la piste pour les 850 derniers mètres.
Le tweet de… @giroditalia