Andrea Guardini. On connaissait surtout Andrea Guardini (Farnese Vini-Selle Italia) pour son invincibilité sur les sprints du Tour du Langkawi, mais ce qu’a réalisé hier le jeune italien (il n’a pas encore 23 ans) est d’une toute autre enverguRe. En battant Mark Cavendish (Team Sky) lors de la 18ème étape du Giro, Guardini s’est offert un succès de prestige. Pour arriver à un tel exploit, l’Italien a décidé d’anticiper le démarrage du champion du monde. « Lorsque j’ai vu l’écriteau des 300 derniers mètres j’ai attendu, mais aux 250 je suis parti pour surprendre tout le monde et pour sprinter comme je ne l’avais encore jamais fait » explique-t-il sur le site internet de son équipe. Guardini apporte la deuxième victoire d’étape à la Farnese Vini-Selle Italia après le succès de Matteo Rabottini dimanche dernier.
Mark Cavendish. La frustration se lisait sur le visage de Mark Cavendish (Team Sky) hier après l’arrivée. Pourtant parfaitement emmené pour le sprint final, Cavendish n’a pu remonter Andrea Guardini. Une deuxième place qui sonne comme un terrible échec pour le sprinteur de l’île de Man qui a eu du mal à cacher sa rage. Bon joueur, il a admis à la télévision italienne que « Guardini avait été plus rapide que lui. » Plus que sa deuxième place, c’est la perte de points pour le Maillot Rouge qui a énervé Cavendish. Premier du classement par points avec 29 longueurs d’avance sur Joaquim Rodriguez (Team Katusha), le champion du monde ne peut désormais plus inscrire le moindre point – à part s’il se lance dans une échappée en montagne pour les sprints intermédiaires. Et d’ici Milan, 50 points vont être distribués dans les arrivées d’étape. Cavendish n’a plus qu’à espérer que des échappées aillent au bout pour éviter que Rodriguez ne prenne des points.
Le journal de bord de… Julien Bérard (Ag2r La Mondiale)
Chaque jour, Julien Bérard nous livre son journal de bord. « Un départ à 970 mètres d’altitude, une arrivée à 45 mètres, et 149 km en 3h01, donc je vous laisse calculer la moyenne horaire ! Aucune difficulté au programme de l’étape et au contraire de larges routes. Dès le kilomètre 0, quatre hommes s’échappent mais le peloton, qui est avantagé sur ce type de parcours, ne leur laisse que peu d’avance. Après le sprint intermédiaire, une nouvelle échappée de 4 ressort mais reste en point de mire du peloton. Ca roule très vite et le sprint est inévitable. J’aide mon collègue Matteo Montaguti qui va faire le sprint. On est bien placé à 2 kilomètres de l’arrivée, mais on se fait déborder dans le final. Je termine 35ème de l’étape. Place maintenant au bouquet final aujourd’hui et samedi.
L’étape du jour :
19ème étape : Trevise-Alpe di Pampeago (198 km). Si l’étape du Stelvio est souvent présentée comme l’étape-reine du Giro, cette 19ème étape présente sûrement l’enchaînement de cols le plus difficile de tout ce Tour d’Italie. Jugez plutôt. Ecartons le Sella di Roa au kilomètre 76 – sur une étape qui en compte 198 ! – qui, avec ses 7 km à 6,5 % de moyenne s’apparente à un vulgaire faux-plat sur ce genre d’étape. Les choses sérieuses commencent au km 105 avec l’ascension du Passo Manghen, interminable col de 20 km à 7,5%, et dont les six derniers kilomètres dépassent les 10%. Après une descente rapide et 5 km de plat, arrive le Passo Pampeago qui est un prolongement de l’Alpe di Pampeago. Une difficulté épouvantable : 10,8 km à 9,7 % de moyenne et des passages à 16 %. Un lieu de torture. Au sommet, la récupération est de courte durée puisque les coureurs enchaînent rapidement sur le Passo Lavaze (6 km à 8,6 %) avant de jeter leurs dernières forces dans l’ultime ascension vers l’Alpe di Pampeago et ses 7,5 km à 10 %. Bon courage.