Joaquim Rodriguez.Finalement, il n’aura suffit que d’une étape à Joaquim Rodriguez (Team Katusha) pour reprendre le Maillot Rose à Ryder Hesjedal (Garmin-Barracuda). Sur les pentes menant au Pian Dei Resinelli, le grimpeur-puncheur a repoussé le Canadien à 29 secondes et les autres favoris à 25 secondes. « J’étais inquiet à cause du mauvais temps, mais en fin d’étape mes sensations étaient bonnes. Scarponi a placé une violente attaque, et j’ai attaqué à mon tour quand j’ai vu que Hesjedal n’était pas avec nous » a déclaré le coureur espagnol. Avec 30 secondes d’avance sur Hesjedal au classement général et 1’22 » sur Ivan Basso (Liquigas-Cannondale), Rodriguez aborde les derniers jours de course en favori mais rien n’est joué étant donné les étapes dantesques qui se présentent. En tout cas, Purito n’a jamais été aussi proche de réaliser son rêve : remporter le Giro.
Matteo Rabottini. La victoire hier de Matteo Rabottini (Farnese Vini-Selle Italia) est sans conteste le plus bel exploit des deux premières semaines de ce Giro. Echappé avec Guillaume Bonnafond (Ag2r La Mondiale) dès les premiers kilomètres de l’étape, l’Italien a ensuite réalisé plus de 80 kilomètres en solitaire. Même une chute à dix bornes de l’arrivée n’a pas eu raison de son courage. Alors, quand Joaquim Rodriguez l’a passé à 400 mètres de la ligne, il était impossible pour Rabottini de lâcher prise. « Le dernier kilomètre n’en finissait pas. Lorsque Rodriguez est rentré sur moi, j’ai pensé que je ne pouvais pas perdre ainsi. J’ai baissé deux dents, l’ai suivi, puis l’ai débordé. Je ne sais pas s’il m’a laissé gagner, ça ne m’intéresse pas. Tout ce que je sais c’est que j’ai réalisé mon rêve » explique t-il. Nul doute que l’on reverra Rabottini à l’attaque dans les prochains jours.
John Gadret. Après une entame de Giro difficile, John Gadret (Ag2r La Mondiale) commence sa lente mais sûre remontée du classement général. 31ème du général vendredi soir, le grimpeur français est ce matin à la 15ème position. Cette remontée a pourtant failli être avortée hier quand, à vingt kilomètres de l’arrivée, une crevaison a contraint Gadret à s’arrêter. Heureusement, il a pu compter sur son équipier Hubert Dupont qui lui a immédiatement donné sa roue arrière. « Grâce à lui, j’ai pu revenir sur le groupe des favoris au pied de la dernière ascension. Sans Hubert, tous mes objectifs sur ce Giro auraient été réduits à néant. Je tiens vraiment à le remercier. » En terminant finalement 9ème de l’étape, John Gadret a prouvé qu’il est capable de rester au contact des meilleurs dès que la route s’élève.
Ryder Hesjedal. Dure journée hier pour le Canadien de la Garmin-Barracuda. Alors que son attaque vers Cervinia samedi avait laissé présager de fortes performances en montagne, Hesjedal s’est quelque peu écroulé hier dans les trois derniers kilomètres de l’étape. « J’ai eu plusieurs problèmes. Il y avait de la pluie et il faisait froid, et en plus j’avais mon effort de la veille dans les jambes. Je n’ai pas réussi à accélérer quand il le fallait. » Sur la ligne d’arrivée, Hesjedal a concédé 39 secondes à Rodriguez, mais seulement 14 à Scarponi et Basso, ce qui lui vaut de rester à une belle deuxième place au classement général. Loin d’être abattu par sa prestation, Hesjedal se veut même optimiste : « Si c’était aujourd’hui (dimanche) mon jour sans, alors je suis satisfait. »