Filippo Pozzato. Très actif hier dans le final vers Frosinone, Filippo Pozzato (Farnese Vini-Selle Italia) a joué de malchance. Alors qu’il avait décidé de se frotter aux sprinteurs, il a payé son ambition démesurée. « Cette chute, c’est entièrement ma faute, a-t-il avoué. Je suis le premier à critiquer ceux qui prennent trop de risques. Je savais que ce dernier virage était mauvais, mais lorsque j’ai vu que ça se resserrait trop fort, je me suis retrouvé sur Goss et je n’ai pas réussi à freiner. Je m’en excuse auprès de tous. » Les coureurs qu’il a mis au sol ont pu se relever avec divers hématomes, et Filippo Pozzato sera finalement la seule victime de sa chute. Il s’est fracturé le scaphoïde droit. La main gonflée, il a effectué de nouveaux examens tôt ce matin et décidé de ne pas repartir. Il ne pouvait plus fermer la main et n’aurait pu tenir son guidon.
Francisco-José Ventoso. Un an après un premier succès d’étape sur le Giro, Francisco-José Ventoso (Movistar Team) a de nouveau gagné hier, profitant certes de la chute des sprinteurs les plus attendus. « Je me rappelais de la côte finale pour l’avoir gravie sur le Giro en 2005, a raconté l’Espagnol. J’ai souffert dans la montée mais regagné des places dans la descente. J’étais encore trop loin des meilleures positions à l’approche du sprint quand j’ai vu des coureurs s’affaler dans le dernier virage. J’ai vu la chance se présenter à moi. Je suis revenu en bonne position après le virage et je suis allé à fond jusqu’à la ligne. Jusqu’ici je n’avais pas eu beaucoup de chance dans les sprints. Je savais que des sprints du genre allaient se présenter en deuxième semaine, c’est pourquoi j’ai gardé des forces pour cette semaine. »
Joaquim Rodriguez. L’Espagnol Joaquim Rodriguez (Team Katusha), en grosse condition, n’a pu contenir son envie d’en débattre hier, démarrant crânement dans la seule côte du final. Un coup pour rien mais on connaît désormais les motivations du coureur qui convoitera tout à l’heure le maillot rose. « Je connaissais ce final, identique à celui de 2005, a indiqué Joaquim Rodriguez. Angel Vicioso a attaqué alors je l’ai suivi. Vous savez, attaquer est presque aussi difficile que de rester dans le peloton, et dans ce Giro il est important de gagner quelques secondes dès qu’on le peut. Si je perçois la chance de gagner, j’attaque toujours. Je sais que personne ne s’y attendait mais si quelqu’un m’avait accompagné nous aurions pu atteindre l’arrivée en tête. L’étape qui vient me conviendra davantage. »
Le journal de bord de… Julien Bérard (Ag2r La Mondiale)
Chaque jour, Julien Bérard nous livre son journal de bord. « 166 kilomètres tout droit et presque plats sur de larges routes. Trois hommes ont fait le départ. Leur avance est restée stable à quatre minutes. Les sprinteurs ne voulaient pas se rater et n’ont pas laissé passer leur chance. Le vent était plutôt favorable. Dans le final, l’échappée s’est fait reprendre à 20 kilomètres et il y avait trois petites bosses qui s’enchaînaient avant de plonger sur l’arrivée. Mes jambes étaient lourdes mais j’ai passé une journée tranquille en mode économique. J’ai décroché dans la dernière montée sans insister et terminé 110ème à une minute de Ventoso. A signaler encore une chute dans le dernier virage. Depuis le départ seul un sprint s’est déroulé sans accroc. » Suivez aussi Julien Bérard sur www.julienberard.com.
L’étape du jour :
10ème étape : Civitavecchia-Assise (186 km). Ce ne sera pas une étape de tout repos et d’aucuns s’attachent à penser que cette dixième étape pourrait créer à elle seule bien plus de différences que ne l’ont fait les deux étapes de montagne du week-end dernier. Au départ de Civitavecchia (Latium), sur les rives de la mer tyrrhénienne, la course rose s’enfoncera dans les terres en direction de l’Ombrie et de la cité d’Assise. C’est là, au terme d’une étape très vallonnée durant laquelle s’enchaîneront les routes ascendantes et descendantes, que se dénouera cette étape. Un mur se dressera alors dans les 3900 derniers mètres. Il se composera de deux temps forts : une montée de 1550 mètres à 9,2 % avec un passage à 15 %, une descente sur 1,2 kilomètre à 5,2 % et une dernière butte de 1200 mètres à 8,5 % avec 500 mètres de pavés.