Sur un Grand Tour, il en faut pour tous les goûts. Après avoir mis à l’honneur les puncheurs samedi à Peschici, les grimpeurs dimanche au Blockhaus, les rouleurs mardi à Montefalco et les baroudeurs hier à Bagno di Romagna, il était logique de voir les sprinteurs reprendre leur tour dans ce Giro bien balancé dans sa deuxième semaine. Voilà près d’une semaine que les rois de la dernière ligne droite rongent leur frein. Le terrain se voudra plus favorable pour eux pendant 48 heures… avant de leur être franchement hostile. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que la plupart stoppent leur route demain soir à Tortona.
Deux occasions immanquables se présentent donc aux sprinteurs en deux jours. Malgré un profil vallonné dans sa première partie, tout autre scénario qu’un emballage final massif était exclu sur cette 12ème étape entre Forli et Reggio Emilia. La faute à 120 derniers kilomètres sans la moindre difficulté, sur des routes larges et de longues lignes droites. L’occasion rêvée pour Caleb Ewan (Orica-Scott), Fernando Gaviria (Quick-Step Floors) et André Greipel (Lotto-Soudal) d’ajouter une unité à leur total… ou à un autre d’ouvrir son compteur sur le Giro. C’est finalement la première option qui est privilégiée ce soir.
Trois hommes auront pourtant tenté de s’opposer à ce scénario inévitable d’une explication dans les derniers hectomètres. Sergey Firsanov (Gazprom-RusVelo), Mirco Maestri (Bardiani-CSF) et Marco Marcato (UAE Team Emirates) y ont-ils seulement cru sur des routes largement hostiles aux échappés ? Sur de véritables autoroutes (au sens propre même pour une partie du parcours!), les hommes de tête se forgent un avantage qui grimpe au-delà des 6 minutes. C’est amplement insuffisant par une meute fermement décidée à se regrouper. Les équipes Bora-Hansgrohe, Lotto-Soudal, Orica-Scott et Quick-Step Floors s’associent alors pour prendre en chasse les trois fuyards en envoyant un homme contrôler leur avance en tête de peloton.
Les efforts conjugués de ces hommes de l’ombre auront, comme c’était prévisible, pour effet de reprendre les échappés à l’entame des 10 derniers kilomètres. Seul Mirco Maestri offrira un peu plus de résistance, mais l’Italien est avalé à 6,7 kilomètres de l’arrivée. Le sprint massif inévitable aura donc lieu.
Et comme à Cagliari et à Messine, le plus rapide se nomme Fernando Gaviria ! Pour ses débuts sur un Grand Tour, le prodige colombien marque les esprits en remportant son troisième succès d’étape. Encore une fois à Reggio Emilia, personne ne pourra venir concurrencer l’ancien champion du monde de l’omnium. Il faut dire que Fernando Gaviria peut compter sur une équipe performante et qui lui est entièrement dévouée. Pourtant victime d’une crevaison dans le final, Maximiliano Richeze joue à la perfection son rôle de poisson-pilote. Fernando Gaviria n’a alors plus qu’à conclure le travail devant Jakub Mareczko (Wilier Triestina-Selle Italia) et Sam Bennett (Bora-Hansgrohe).
Classement 12ème étape :
1. Fernando Gaviria (COL, Quick-Step Floors) les 229 km en 5h18’55 » (43,0 km/h)
2. Jakub Mareczko (ITA, Wilier Triestina-Selle Italia) m.t.
3. Sam Bennett (IRL, Bora-Hansgrohe) m.t.
4. Phil Bauhaus (ALL, Team Sunweb) m.t.
5. Maximiliano Richeze (ARG, Quick-Step Floors) m.t.
6. Ryan Gibbons (AFS, Dimension Data) m.t.
7. Sacha Modolo (ITA, UAE Team Emirates) m.t.
8. André Greipel (ALL, Lotto-Soudal) m.t.
9. Jasper Stuyven (BEL, Trek-Segafredo) m.t.
10. Roberto Ferrari (ITA, UAE Team Emirates) m.t.
Classement général :
1. Tom Dumoulin (PBS, Team Sunweb) en 47h22’07 »
2. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) à 2’23 »
3. Bauke Mollema (PBS, Trek-Segafredo) à 2’38 »
4. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) à 2’40 »
5. Vincenzo Nibali (ITA, Bahrain-Merida) à 2’47 »
6. Andrey Amador (CRC, Movistar Team) à 3’05 »
7. Bob Jungels (LUX, Quick-Step Floors) à 3’56 »
8. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 3’59 »
9. Tanel Kangert (EST, Astana) m.t.
10. Ilnur Zakarin (RUS, Katusha-Alpecin) à 4’17 »