Bianchi a profité de la semaine des secousses placée entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix pour lancer son nouvel Infinito CV, dont le curriculum vitae intègre un nouveau process, le Countervail. La marque italienne légendaire a donc choisi la 111ème édition de la course de légende et ses pavés pour démontrer que cette alternance de carbone et de Countervail (déposée et développée avec une société américaine qui opère avec la Nasa, Materials Sciences Corporation), annule les vibrations et renforce ainsi l’endurance nécessaire à tout cycliste quel que soit son effort.
C’est au Stadium Nord de Villeneuve d’Asq, l’antre du LOSC, que Bianchi a choisi de convier les journalistes pour présenter cette nouvelle équation à plusieurs inconnues, mais dont la principale se résume à : « comment rendre le carbone plus confortable ? » Pour renforcer la dimension « témoignage direct », la marque a convié Juan-Antonio Flecha dans le cadre du partenariat développé avec Vacansoleil-DCM, dont l’Espagnol est le leader des classiques flandriennes. Il utilisait déjà cet Infinito CV dimanche aux Flandres (21ème). A Roubaix demain, il disposera encore de cette arme. On saura alors si c’est ce qui lui aura permis de faire la différence et de monter sur la première marche afin de dompter le pavé. Pour de bon.
Cette coopération exclusive entre Bianchi et MSC, entre la tradition, la légende italienne, et le marketing à l’anglo-saxonne, et qu’il ne nous surprendrait pas de retrouver sur les autres modèles de la gamme pour la saison 2014, vise non pas à réduire les vibrations mais à les éliminer ! Le but est ici d’accroître le confort, réduire la fatigue, améliorer le pilotage et ce sur toutes les distances, pour les pros comme pour les cyclos. Bianchi parle d’une réduction de 75 % des vibrations, et pas par absorption comme avec un mécanisme de fourche.
La démonstration ? Tout simplement avec le « ping-pong test » ! On place une balle de tennis de table dans un tube. Soumise aux vibrations avec une fourche traditionnelle, la balle rebondit. Avec le proces Countervail, elle bouge à peine. Même démonstration avec une cloche qui tintinnabule ou pas. Reste à voir si du Stadium Nord aux pavés du Nord, la sensation est aussi édifiante.
Le Countervail est un matériau viscoélastique qui supprime les vibrations. Le cadre C2C (coast to coast) de l’Infinito alterne les couches de carbone avec celles de Countervail. Dans quelle proportion ? Secret de fabrique ! Le procédé est protégé et la coopération Bianchi/MSC exclusive histoire d’asseoir le concept. Le cadre Infinito a toujours une géométrie aussi parfaite. Il pèse 900 grammes en taille 55, la fourche à 400 grammes, mais surtout la douille de direction est plus haute de l’ordre de 1,5 centimètre (pas forcément pour les pros) et le triangle arrière est lui-aussi rallongé d’environ 1 centimètre. Huit tailles sont proposées du 47 au 63 (!) avec quatre couleurs : noir-céleste, céleste, rouge-noir et blanc-céleste. Tous de très bon goût, rien à dire : « Italian Design ! »
Le modèle sera disponible en juin. Quant à son prix, pour le moment, ça reste une bonne question, réponse entre le Giro et le Tour, vers la mi-juin. Bien évidemment le cadre est prévu pour les groupes électriques et mécaniques. La nouveauté est dans une offre qui intègre aussi le système de freins à disque, preuve en est que l’idée fait son chemin, entre autres chez nos amis italiens, mais pas que…
Les démonstrations statiques, c’est bien, mais pour la label « pavés approved », rien de tel qu’une virée sur les pavés, une découverte grandeur nature du Countervail, dans l’ambiance de l’Enfer du Nord. 3°, un bon petit vent qui pique, pas de pluie, c’est déjà ça et c’est parti pour 50 kilomètres dont une petite dizaine sur les pavés. En point d’orgue le Carrefour de l’Arbre, cinq étoiles. Tant qu’à goûter, autant prendre le menu royal ! Direction Cysoing et ses 1300 mètres de pavés, histoire de se mettre dans l’ambiance, l’atmosphère d’une course qui fait partie du patrimoine du vélo au cœur d’une région dont les pavés sont partie intégrante du patrimoine historique.
Une expérience excitante, un vélo à la géométrie parfaite et une démonstration grandeur nature, même si elle est réduite à quelques kilomètres. En tous cas, un vélo très stable, même avec des jantes hautes avec ce vent. Une sortie qui nous renforce dans l’idée d’un concept bien né et qui sera amené à s’étendre, c’est une évidence, tant le carbone apporte rigidité mais exclut quand même la partie confort que la majorité du peloton cyclo, le cœur de cible des marques comme Bianchi, recherche avant tout.
En conclusion de cette superbe première, on recommandera à tous ceux et celles qui en ont la possibilité d’essayer les pavés, c’est une expérience à vivre, immanquablement. Quant à Bianchi, ses dirigeants, avec l’apport de beaucoup de compétences issues du monde pro ou ex-pro, ont bien intégré toute l’importance du mixe entre la tradition, le design, l’histoire qui appartient à la marque Celeste et le marketing très anglo-saxon qu’ils doivent intégrer pour faire perdurer la légende et la maintenir tout en haut du pavé.