William, comment t’es venue l’idée d’écrire ce bouquin ?
J’ai toujours écrit mes ressentis lorsque je vivais des moments forts. Depuis 2009, ces moments ont été réguliers et ma vie a connu des passages difficiles et troublants. Jusqu’au point où j’ai décidé de rassembler mes écrits pour en faire un livre. J’ai ensuite attendu le moment où je pensais être prêt pour le dévoiler. Tous les ingrédients sont venus s’imbriquer pour me conforter dans mon choix. Je pense pouvoir surprendre et séduire avec mon histoire.
Tu as également un gros passé de skieur (et présent comme moniteur à La Toussuire), maintenant cycliste, quelle est la part du ski et du vélo, respectivement ?
Le ski est ma première passion qui est devenue mon travail, je l’exerce durant 4 mois. Même si cela reste un sport, l’enseignement du ski est bien différent de sa pratique en compétition.
J’aborde le cyclisme avec une toute autre approche. Depuis 3 saisons, le vélo a pris une part importante de mon temps puisque je coupe complètement un mois seulement dans l’année.
Quelle est la part respective du témoignage qui souhaite donner des idées à d’autres, de l’auteur « qui veut en vivre », et de la fierté personnelle devant un tel parcours, à travers ce livre ?
A l’origine, ce livre n’a pas ce genre de vocation. Il a été pour moi un exutoire, m’a aidé à avancer et à poser une trace. Mais en effet, il m’a permis de regarder ce que j’avais accompli avec fierté.
Je prends chaque étape qui se présente à moi pour en tirer le meilleur. Je reçois les commentaires de mes premiers lecteurs, et je savoure cette nouvelle expérience. Maintenant, comme souvent, je veux pousser l’expérience jusqu’à son maximum…
En tout, ça t’aura pris combien de temps entre écriture et relecture plus travail avec l’éditeur ?
C’est inquantifiable car des passages ont été écrit il y a bientôt 9 ans, avec de longues périodes sans m’y pencher. Par contre, depuis cet été, j’y ai consacré beaucoup de temps et d’énergie, mais toujours sans calculer.
A combien d’exemplaires est-il édité ?
Par tranche de 1000. La maison d’édition Derrier a été très enthousiaste après lecture. La teneur des messages que je reçois me rend également confiant.
Sur quels créneaux va-t-il être promu pour arriver aux objectifs ?
Je n’ai aucun objectif si ce n’est de faire de mon mieux.
Je vais d’abord m’appuyer sur mes cœurs de cible que sont le ski, les stations, mon territoire, et bien sûr le vélo.
Je vais être à l’écoute des opportunités qui se présenteront pour le présenter. Je serai sur différentes cyclosportives avec mon ouvrage sous le bras.
Est-ce que l’écriture t’aura apporté ou, au contraire, vampirisé, quant à ta saison cyclo ?
L’écriture et le cyclisme ont été des thérapies complémentaires. Elles se rejoignent aujourd’hui comme dans une logique.
Mon parcours cycliste m’a permis d’écrire la fin heureuse de mon manuscrit. L’écriture m’a permis de donner du sens à mon parcours cycliste… Et il pourrait me permettre de trouver une nouvelle transition attrayante.
Comment juges-tu cette saison ?
J’ai abordé cette saison comme les deux précédentes, avec pour objectif de progresser encore. 2016 ayant été exceptionnelle, je ne voulais pas avoir de regret. J’ai ressenti plus de périodes de fatigue, avec des résultats moins euphoriques au début, puis une chute aux mondiaux qui m’a pénalisé, et enfin une grosse fin de saison. J’ai tout de même réalisé une saison pleine avec 25 départs en cyclosportives : 13 tops 5, dont 5 podiums et 1 victoire. J’ai remporté 2 challenges : le grand trophée et le label d’or FFC.
D’un point de vue humain, cette saison m’a donné la satisfaction d’être allé au bout de mon défi. Je me suis offert une préparation et un enchaînement de courses importants.
Je me suis aligné sur des épreuves souvent exceptionnelles avec des lieux parfois somptueux. Inévitablement, de belles rencontres et de belles parties de manivelles ont ponctué cette année. Taïwan a été un périple magique sur tous ces aspects.
Il y a eu pas mal de débats sur l’évolution du cyclosport cette année, quel est ton point de vue ?
La cyclosportive est un type de course que j’affectionne. J’ai découvert ce support il y a 5 ans seulement, donc avec peu de ‘’culture’’. J’ai tout de même constaté une évolution, notamment sur le niveau qui ne cesse d’augmenter.
Je pense qu’il ne faut pas craindre ce constat. Il est pour moi le résultat d’un engouement qui peut rester sain. Il est vrai que la manière d’aborder la course se doit d’être différente d’une course élite. Je pense que c’est à nous, cyclosportifs, de signaler un comportement inadapté, et ceci directement à l’intéressé. Faire comprendre à ce genre de coureur qu’il se trompe de stratégie pour qu’il se sente hors sujet. Mais, il y aura toujours des gens pas très classe… A l’avant comme au cœur du peloton.
Ce qui m’a le plus dérangé ces dernières saisons, ce sont les risques pris en descente. Je ne pense pas qu’une règle puisse palier les dérives. Je crois plutôt à la sensibilisation et à une éducation. Là encore, c’est à nous de ne pas cautionner le coureur qui gagne une cyclo avec des descentes déraisonnable (route ouverte à la circulation). Idem pour les emballages, si celui qui jette est réprimandé en ‘’live’’ par le plus grand nombre, il se corrigera normalement.
Quant aux différents formats, les segments chronos ne me plaisent pas, car ils entrainent d’autres dérives stratégiques, et surtout, un rythme de course différent de ce qui fait la beauté d’un granfondo. Mais, peut-être que ce serait une solution à étudier.
Pour ce qui est des coureurs pros qui viennent sur les cyclos je trouve cela plutôt intéressant et valorisant. Là encore, la classe de certain n’est pas une généralité. Un pro qui vient partager respectueusement le sport où il excelle, avec des passionnés amateurs, est admirable (même s’il appuie un peu). Celui qui vient écraser et fausser la course avec ironie, comme j’ai pu le voir à Saint Tropez sans même prendre la peine de venir au podium, est juste ridicule.
Lorsque la course a la vocation de mélanger pros et amateurs comme à Taïwan, c’est différent. J’ai trouvé le concept excitant et de pouvoir s’y frotter est juste génial. Dès le départ, on connait les règles et il y a 2 classements. Aussi, il y a un contrôle antidopage systématique et une interdiction de dossard à un coureur ayant été contrôlé positif auparavant. Une règle propre à cette course dont nous pourrions nous inspirer.
Les dernières actualités avec la garde à vue d’un coureur qui a gagné l’étape du tour m’a rendu bien triste. Ce genre de gars, qui ont déjà été sanctionnés, ne devrait pas être admis sur nos cyclos. Au delà de voler quelques podiums sans lendemain, ils polluent l’image de notre sport et font naitre une suspicion généralisée.
Au final, penses-tu que le cyclosport soit en danger ?
Je ne pense pas que le cyclosport soit en danger à condition de ne pas occulter les problèmes. Comme évoqué précédemment, un groupe de réflexion avec des pratiquants pourrait contribuer à améliorer le fonctionnement.
Pour 2018, quel sera ton programme de cyclos et donc là ou sera présent ton livre ?
Je n’ai pas encore élaboré mon programme définitif. J’ai décalé ma préparation d’un mois et demi pour être prêt fin avril seulement. Mes choix vont s’orienter vers des cyclos que je n’ai pas encore faites et celles qui seront propices à recevoir un bon accueil de mon livre. Je pense à l’Explore Corsica, à plusieurs Haute Route de 3 jours (dont le format me plait)… L’inévitable étape du Tour, la nouvelle Supergranfondo Galibier.
Mon objectif majeur est le championnat du monde master à Varese. Enfin, finir par une nouvelle course exotique est envisageable, comme la Belle Martinique par exemple.
Avec quels partenaires vas-tu aborder cette nouvelle saison ?
Pour la partie matos, je reste ambassadeur Mavic avec une réelle satisfaction réciproque (roues, textiles, accessoires…). Je vais rouler sur un Pinarello F10 en collaboration avec le magasin Dvélos de Chambéry. Je bénéficie aussi de lunettes Loubsol. Et pour mes heures sur 2 planches, la marque K2, sensible à mon parcours sur 2 roues, m’équipe complètement.
Pour la partie sponsoring, une nouveauté cette saison avec l’entrée des écoles de ski internationales ESI. Un milieu que je connais bien puisque c’est sous la couleur bleu que j’exerce en hiver. J’intègre leur groupe d’ambassadeurs des ‘’casques bleus’’ au côté de sportifs de diverses disciplines : Enak Gavaggio, Laetitia Roux, Xavier Thévenard… Un partenariat qui a un réel sens avec la sortie de mon livre. Je garderai également le rôle d’ambassadeur de mon territoire, La Maurienne et La Toussuire. Différents acteurs économiques vont aussi m’accompagner en m’aidant à financer mes nombreux déplacements. Chacune de mes courses sera dédiée à l’un d’entre eux.
Pour finir, ou pouvons-nous trouver ton bouquin ?
Les commandes se font sur mon site www.william-turnes.fr
On le trouve aussi dans différents points de ventes locaux (pour l’instant), mais que je vais étendre petit à petit.