En préambule, peux-tu revenir sur ta dernière course en France, la Haute Route Ventoux, ou tu as terminé 2ème du général ?
J’ai beaucoup apprécié de retrouver cette organisation bien huilée où tout est pensé pour le bien-être du coureur: Massages, briefing de qualité, personnel nombreux et attentionné, repas adaptés et copieux, logistique bien huilée…
Ce format sur 3 jours est également appréciable, surtout au niveau organisation, avec un retour, et donc des nuitées au même endroit.
C’est vrai qu’il n’y a pas autant d’attachement et d’engagement que l’aventure sur une semaine complète, mais en cela l’approche est différente.
J’ai également beaucoup aimé le site et l’accueil. Le vent a perturbé le programme, mais il a aussi contribué à rendre l’épreuve imprévisible.
La Haute Route est sur un créneau de prestige, mais si la qualité reste irréprochable, cela peut devenir une expérience à vivre au moins une fois. A mes yeux, c’est une épreuve à partager en équipe.
D’un point de vue purement sportif, j’ai remporté la 1ère étape en faisant un long cavalier seul face au vent. Des efforts que j’ai payé par la suite, mais je suis très satisfait de ma 2nde place au général. Cette haute Route Ventoux m’aura bien servi de préparation pour affronter le Taïwan Kom Challenge.
A ce propos, comment t’es venu l’idée de prendre part à cette épreuve d’’exception ?
Il s’agit d’une course « défi » que j’ai connu par le biais de Nicolas Raybaud qui a participé aux deux dernières éditions, en relatant d’excellents souvenirs.
Lorsque James Adrait, commerçant de ma station (la Toussuire), m’a évoqué son souhait de me sponsoriser en m’offrant une course originale, j’ai pensé à Taïwan. Un parcours atypique de 105 km dont 80 d’ascension en une seule fois. Longer la mer puis s’attaquer à cette grimpée hors norme, pour arriver à 3 300 m d’altitude est juste incroyable !
L’idée a séduit James, qui est un amoureux du sport, et c’est donc sous les couleurs du Chamois Restaurant que je vais vivre cette aventure.
Qu’en est-il côté climat, voyage, récupération et autres ?
Concernant les températures et l’humidité, le changement est radical par rapport à ma Maurienne.
Je suis parti 9 jours avant la course pour encaisser le décalage horaire, mon expérience de l’Australie en 2016 m’ayant montré que pendant 5/6 jours, mon horloge biologique était bien détraquée. Sinon, lorsque la fatigue se fait sentir je suis un bon dormeur.
Pour le voyage en avion, une bonne hydratation, une alimentation légère et des bas de compression étaient de rigueur.
Comment abordes-tu la chose ?
Associer un défi sportif avec la découverte d’un pays exotique vient comme une récompense à mes efforts, surtout que je suis accompagné de mon épouse.
Je vis donc ces moments pleinement en ayant conscience du privilège que j’ai.
Outre le fait que je pars dans l’inconnu avec un tel format, le plateau est très relevé avec des coureurs professionnels dont Vincenzo Nibali…
Quelles sont tes ambitions ?
Comme je le disais, la concurrence sera rude cette année avec, entre autres, l’Espagnol Oscar Pujol. Une trentaine de pro et plus de 80 coureurs élite pour un peloton de 600 unités. La bataille risque d’être virile pour décrocher les alléchants price money du top 6. Certains ne sont pas là pour rigoler !
Ce sera donc une découverte totale pour moi, tant par ce parcours hors norme que par le niveau des têtes d’affiche. Je n’ai aucun objectif précis au général, si ce n’est de donner le meilleur et d’en prendre plein les yeux.
Bien figurer chez les amateurs et dans ma caté me paraît raisonnable, donc ne pas s’enflammer car la route est longue.
Quels seront tes braquets pour affronter une telle ascension ?
Au niveau des braquets, j’ai monté un compact pour l’occasion avec un 36/28. Peut-être un peu juste pour quelques passages à 20 % ou plus, mais annoncés sur 300 mètres seulement. 34 me paraissait trop peu pour la première partie avec des pourcentages plus roulants.
Quelle météo est prévue pour le jour J ?
La météo annonce 24 degrés au départ à 6 heures du matin (minuit en France). Et, plus on va grimper, plus le temps devrait se boucher avec la pluie possible, et surtout 5 degrés prévus à 3 275 m d’altitude, là ou sera jugée l’arrivée.
Après un tel défi, comment envisages-tu la suite ?
Après cette course, je rangerai mon vélo pour me consacrer à un autre projet qui devrait voir le jour avant l’hiver, la publication de mon livre.
J’aimerai articuler ma saison 2018 autour de ce nouveau challenge, en naviguant sur les cyclosportives avec mon ouvrage sous le bras.
Pour finir, quel bilan tires-tu de ta saison sportive ?
Je me suis aligné sur 25 cyclosportives, réalisant 13 top 5, 5podiums et 1 victoire. Je finis 4ème du challenge cyclo DT SWISS sachant que j’en étais le vainqueur sortant. J’ai gagné le Grand Trophée et le Challenge Label d’Or.
Au final, une saison prolifique mais marquée par une chute aux Mondiaux à Albi qui m’a obligé à rester 3 semaines sans course.