Une cyclo dans un pays de conquête du vélo comme l’est Israël est toujours une aventure, une découverte, qui pousse forcément à la comparaison avec les pays de tradition comme l’Italie ou la France. Conclusion de ce week-end qui se termine un samedi, en Israël, vous prendrez entrée, plat et désert, sans hésiter.
La Gran Fondo Dead Sea, c’est un mixe intégral entre les paysages du Colorado et de Monument Valley pour les étendues à perte de vue, du Ventoux au sommet pour le côté désert de pierre et au pied avec les demoiselles coiffées, des falaises d’ocres sculptées par les vents et par le temps. Si vous venez un jour sur la Gran Fondo Dead Sea, on vous garantit la découverte de paysages uniques sur 155 kilomètres ! Et c’est sportif, pour le moins.
Vu les distances à parcourir pour rejoindre les bords de la mer Morte, les organisateurs ont été magnanimes. Départ à compter de 7h15, de deux en deux minutes. Les « pros » d’abord, en fait des coureurs Elites d’un peu partout, à commencer par les Espoirs de la Cycling Academy. Puis les féminines, les Cadets, les Juniors, les Masters, les cyclosportifs (pour ceux qui sont chronométrés) et enfin les mêmes mais sans chrono. Au total, 800 coureurs, dont une vingtaine de Français.
Un hélico tourne pour faire des images, un drône nous survole, il y a un photographe officiel, la totale. On vous invite à aller voir les photos, les vidéos, etc., vous allez saliver avant de déguster, peut-être… Les 40 premiers kilomètres sont relativement plats, et la neutralisation des premiers kilomètres permet aux groupes de se constituer. Ça roule propre, peu de chutes, peu de coups de patins, tout va bien. Les paysages sont à couper le souffle, une splendeur minérale.
Dans ce pays sans énorme tradition vélo qu’est Israël, le corolaire est le nombre de féminines. Il y a des maillots de championne d’Israël, tout comme on a beaucoup de jeunes, ça promet. La Cycling Academy, financée par un mécène canadien, entend être sur le Tour d’ici cinq ans. D’ailleurs, Trek, sponsor de l’épreuve, l’a bien compris en dépêchant sur la course son meilleur ambassadeur, Jens Voigt.
Côté parcours, le meilleur est à venir. Il s’appelle le Scorpio Pass. Pas besoin de traduction, mais une cassette de 28, même pour les cadors. 5 kilomètres de route étroite, une moyenne de 13/15 %, du macadam très abîmé, du ravinage. C’est une lente procession au milieu de routes qui ont été taillées par des militaires, avec des virages découpés à l’angle, tout le contraire des virages de l’Alpe d’Huez. On hésite à vous dire que certains montaient en crabe, mais pas mal essayaient de tirer des bords.
La fin du parcours est tout aussi usante, marquée par de longs bouts droits dont on ne voit jamais la fin. Autant dire que les triathlètes et leurs prolongateurs s’en sont donnés à cœur joie. On remonte vers Arad où le final est sonné au bout de 130 kilomètres environ. La sécurité est parfaite, c’est un leitmotiv en Israël. On longe des zones d’entraînements militaires, où les photos sont interdites. A l’arrivée de la partie chronométrée, le ravito est superbe : jus de fruits (pêche, orange, mangue pour Jens Voigt), brownies, gâteaux locaux, gâteaux secs, dattes, etc. Le tout à l’ombre d’une vaste tente, avec tapis vert pour ne pas user les cales. En un mot, une cyclo par des cyclistes, pour des cyclistes. Retour en convoi sur la mer Morte, le chrono est arrêté, ça n’empêche pas d’aller bien plus vite que les voitures et de profiter une dernière fois de la vue sur la mer Morte, sa densité de sel, ce soir, on flotte !
En fin de ce bel événement, un accueil sympa au village des partenaires, un repas avec sandwichs et soupe, tout ça très bon, des podiums parfaitement organisés, bien dotés. Rien à dire, on a eu affaire à une super expérience que nous ne pouvons que vous inviter à découvrir.