Podium Ventoux Sud 2018 | © Vélo 101
Il est toujours intéressant de voir naître un bébé cyclo, à la fois pour le pratiquant qui voit là une bonne occasion de mettre un dossard, pour Vélo 101 car ce qui fait du bien au vélo, nous en fait forcément un peu aussi et enfin, parce que Vauclusiens, quand elle se déroule dans le 84, « à la maison » ou presque, on est plus que contents. La première édition de la Cyclo Ventoux Sud remplit tous ces critères et bien d’autres, on y reviendra, voici le commentaire « à chaud » ou presque d’une réussite majuscule qui en appelle d’autres.
« Il n’y a pas que le vélo dans la vie, il n’y a pas non plus que le Ventoux dans le Vaucluse« , on ne sait pas de qui ça tient mais la Ventoux Sud a bien caché son jeu. 145 et 82 kilomètres, au sud du Géant, pour ça oui, mais sans aller taquiner les 1912 mètres qui, quoiqu’il arrive et par quelque côté que ce soit, nous défient tous les jours et attirent des cyclistes du monde entier. Mi-septembre, la lavande est en pots ou en flacons, la vigne, elle, est bien là. A table comme dans le verre, sans et avec modération, Malemort du Comtat, Flassan, Villes sur Auzon… les villes du début des parcours, on est en plein dedans, mais c’est dimanche, place à la chasse, les sangliers sortent du bois – sans rire, le dénommé Cédrick, vainqueur du jour, en a vu un vers Lagarde d’Apt, un peu avant Brouville, le R après le B, on est d’accord.
Entre 400 et 450 participants, nombre limite pour des questions administratives et de qualité d’accueil, pour une première c’est très bien. Pas trop de gigantisme, un joli peloton de figures régionales mais pas que, et un accueil original pour le moins. Vous avez dit retrait des dossards le vendredi, direction Culture Vélo Cavaillon, plutôt samedi, alors va pour la Route du Ventoux à Bedoin, pour les derniers c’est Malemort, là où le départ sera donné. Idée intéressante parce que l’organisation met le réseau de revendeurs locaux en valeur, il le mérite et ces deux magasins, tout autant que beaucoup d’autres. Malgré tout, un peu compliqué car certains se sont un peu plantés. Départ commun, 3 kilomètres neutralisés, on note tout de suite deux points à revoir, d’un côté, des inconséquents (pour être gentil) se sont glissés sans plaque et sans casque dans le peloton, imparable mais dangereux et gênant quand, en plus, ils pèsent sur la course. D’autre part, malgré le règlement, des coureurs roulent avec des prolongateurs, interdit et sur un parcours avec 2400 mètres de D+ sur 145 kms, de quoi tirer de bons bouts droits. A revoir.
L’arrivée de la Ventoux Sud | © Velo 101
Même si toutes les teintes de l’automne ne sont pas là, les parcours sont à la fois physiques, on est toujours en prise, avec très peu de voitures et cerise (du Ventoux !) sur la gâteau, ils sont magnifiques. En hors d’oeuvre, direction Flassan avec vue imprenable sur la Géant côté sud bien sûr, la montée des gorges de la Nesque: 20 kilomètres à 5% environ, avec un canyon sur sa droite, une splendeur, Sault puis Aurel avant d’arriver dans la Drôme à Montbrun les Bains, un des plus beaux villages de France. En plat principal, le col de Macuègne, puis l’enchaînement du col de l’Homme mort (1242 mètres) où on a au moins noté deux coureurs qui ont lâché, asphyxiés par le rythme de devant, mais pas complètement morts. Edwige Pitel qui a lâché 2 kilomètres avant le sommet, pour mieux ramasser les morts mais après Ferrassières et avant Revest du Bion, sur les longs bouts droits, où elle a bien assuré sa préparation pour les mondiaux en clm par équipes, dimanche 23 et surtout sur route, le samedi 29 (l’interview d’Edwige Pitel en vue des Mondiaux sera à retrouver sur notre site jeudi prochain, ndlr). Tellement bien assuré qu’elle l’emporte à Blauvac, où elle se classe 13ème au scratch en 4h06’37 ». Second homme mort ou presque Thomas Becarud qui a laissé filer les cadors, râpé dirons-nous, lui qui mixe les mots, le flow, les rimes, les punchlines, les battle et les jeux de mots, …20ème au final, râpé, il a un peu payé le note à la fin, normal, mais il remettra l’ouvrage sur le métier, il bosse dimanche 23 du côté de Luminy !
On s’éloigne de la course et du Ventoux, après un crochet par les Alpes de Haute Provence, pour mieux y revenir à Saint Christol, pied de la côte de Brouville, 3 kms sur route large où les caïds de devant sont montés gros plateau, pour les autres, comme ils peuvent. Le dessert arrive avec la superbe descente vers Sault puis la remontée vers Saint Hubert, patron des chasseurs, cohabitation parfaite, même la chaleur n’est pas de plomb, c’est dire. Descente vers Méthamis, retour dans le terroir des cerises et du vignoble, avant de remonter sur 3 kilomètres vers Blauvac, avant que l’affaire soit dans le sac pour aujourd’hui.
Le Team Trek Velo 101 lors de la Ventoux Sud | © Velo 101
Côté courses, le niveau était là, un habitué des petits parcours devant: Pascal Manderon en 2h10’35 devant Hugo Pigeon à 19″ et Loïck Dussol à 33″. Chez les féminines, victoire de Léa Houyvet en 2h30’58 »: 275 classés. Sur le grand parcours, gros niveau (3h58’22 », à 36.5 km/h) aussi Cédrick Dubois n’a même pas profité des endroits ombragés pour sortir, c’est au milieu des vignes de Blauvac qu’il a distancé Grégory Cassini de 49″ et Mickaël Plantureux de 1’28 ». Chez les féminines, Edwige Pitel en mode championnats du monde, donc, puis Coraline Cambours en 4h41’02 » et Estelle Recco en 5h23’26 ». 157 classés.
Alors quel bilan pour cette première édition: largement positif, on l’a déjà souligné et on y reviendra, mais comme on n’est pas à l’école des fans, quelques remarques qui se veulent, comme toujours, constructives. D’une part, Mesdames et Messieurs les organisateurs, stop les maillots, on en a trop. Derniers en date, Corima, Risoul Queyras, GF Santini, Héraultaise, liste non exhaustive. Autre souci lié à celui-ci, les tailles, on peut essayer oui, non, et au final il manque des tailles. La solution? elle est sur l’affiche de la Cyclo Ventoux Sud « entre vignes et lavandes ». Pourquoi pas un pied de lavande pour les dames et lavandin pour les hommes? Comme ça chaque coureur ramènera un peu de Provence à la maison, et n’aura aucune excuse pour ne pas s’inscrire l’année suivante. Autre point, on a parlé déjà des prolongateurs et des intrus. Enfin, et même si on a aimé le clin d’oeil à la Vuelta pour la paëlla (prononcez pahéya por favor), mais un repas typique provence c’est possible et ça ferait encore plus un clin d’oeil à ce superbe terroir. Dernier truc, pour le petit parcours, le 84 c’est tellement vaste qu’il mérite bien 2 kms de plus que cette année.
Pour le reste et pour conclure, félicitations à l’ensemble de l’équipe d’organisation, les bénévoles, le flêchage, (tous les croisements, carrefours,…sécurisés: respect), les motards et tous ceux qui ont apporté leur concours à cette belle première. Il y aura forcément des améliorations, mais l’épreuve est bien née. Encore un beau rendez-vous dans le Vaucluse, on est gâté et comme on a été sage, il reste un triple rendez-vous avec le Ventoux, la Haute Route simple comme « c’est tout droit » puisque les départs sont à Bedoin et les arrivées au sommet, via Sault, puis Malaucène et enfin le sud les 5/6/7 octobre.
Classement 145 kms Homme:
- Cedrick Dubois – Team Trek Vélo 101 – 3h58’22 »
- Gregory Cassino – GMC38-EF – 3h59’11 »
- Mickael Plantureux – 3h59’50 »
- Julien Pesce – RO Sisteron – 4h00’01 »
- Clément Cambier – Velo Sport Castrais – 4h00’41 »
- Paul Enjalbert – CVC Montfavet – 4h06’11 »
- Dominique Chabert – Nimes Cyclisme – 4h06’16 »
- Stephane Cheylan – Team Trek Velo 101 – 4h06’17 »
- Jeremie Chevalier – 4h06’19 »
- Jérôme Carrere – Culture Velo Cavaillon – 4h06’21 »
- Edwige Pitel – GMC38-EF – 4h06’37 »
- Coraline Cambours – Avignon Le Pontet Tri – 4h41’02 »
- Estelle Recco – Velocenter – 5h23’26 »
- Pascal Manderon – Martigues SC – 2h10’35 »
- Hugo Pigeon – Scott Creuse Oxygene – 2h10’54 »
- Loick Dussol – Velo Club Spiripontain – 2h11’08 »
- Lea Houyvet – VC Robibon – 2h30’58 »
- Ludivine Duparcq – Avignon Le Pontet Tri – 2h36’03 »
- Olivia Cascino – 2h38’15 »