Depuis 2011 et la première Haute Route Alpes, les organisateurs qui ont le bon goût d’être sur le vélo pour beaucoup, nous ont proposé des cumbre, des salite, des pass, des cols, des collines, etc. Mais cette étape 2 restera comme l’une des journées les plus difficiles jamais proposées. Difficile mais tellement belle car aujourd’hui Stelvio, Mortirolo, Bormio, ça rimait avec grand beau, et on a pris plein la vue. Mais pas que. Plein les jambes aussi, et le massage ce soir « comme des pros » pour de purs amateurs dans la très grande majorité, sera le bienvenu, merci à l’équipe Franco-Italienne coachée par une kiné Bretonne. 120 kilomètres, pour 3800 mètres de dénivellation, tout le peloton savait que la journée serait difficile, décisive, alors bravo à toutes et tous les finishers. On parle ici de sportifs qui managent vie familiale et vie professionnelle, et leur passion pour le sport. Les autres ne sont pas des cyclosportifs, c’est notre point de vue et on le maintient.
Le Mortirolo est le col le plus bas proposé sur cette HR Stelvio, 1852 mètres, une paille comparée aux plus de 2500 qu’on aura croisé dans cette partie des Alpes. 7h30, départ en descente, rapide, bien sécurisée, le grand plateau marche bien, reste à voir pour le petit. 12.8 kms plus loin, on sait, le Mortirolo de ce côté-là « is a beast » une vacherie où on prend 1302 mètres, une pente moyenne à 10%, des passages longs, à 18% et cette difficulté bien particulière aux cols Italiens, pas de plat, ne parlons pas de redescente ! On est en prise d’un bout à l’autre, la forêt est superbe, le sommet avec l’agro pastoralisme préservé. On imagine le Zoncolan, l’Angliru, etc…
Sommet, ravito bienvenu, fin du chrono, la descente par Monno puis la longue partie forestière est neutralisée, sage décision, l’asphalte est très abimé, le lit d’aiguilles de pins est épais, glissant, le fléchage est impeccable « par des cyclistes, pour des cyclistes ». On arrive à Edolo, là où s’est inscrite la légende du Giro, le chrono repart, légère remontée vers Ponte di Legno, heureusement on a vent de dos, c’est toujours ça de pris.
La deuxième lame arrive, c’est un autre mythe, la passo Gavia et ses 2652 mètres, 7 de plus que le Galibier, 1334 mètres de D+, soit du 8% de moyenne, seul avantage c’est le dernier du jour et il fait magnifiquement beau. Deux passages sont marquants sur ce col, un kilomètre à 16%, route très étroite, suivi d’un autre kilomètre, facile à 14%. Tout ça à 11 kms du sommet, il en reste, du 7-8%, mais tout le monde a puisé dans ses dernières ressources pour s’arracher vers le sommet. Il reste les 26 kilomètres pour rejoindre Bormio, descente technique, avec beaucoup de motards, superbe lac d’altitude couvert de neige au sommet.
Demain contre-la-montre Bormio sommet du Stelvio, on va découvrir les 5 derniers kilomètres du final, la médaille et le tee-shirt finisher auront une saveur particulière.