C’est une indigeste gourmandise placée entre la Tarentaise et la Maurienne, deux vallées qu’elle relie depuis 1969 et un premier passage du Tour de France qui en avait inauguré la toute fraîche macadamisation. En un demi-siècle – et vingt-cinq passages du Tour –, le col de la Madeleine est devenu un mythe entretenu depuis 2003 par une cyclosportive éponyme. Trois circuits de haute montagne au programme, les Hurtières (70 kilomètres, 2297 mètres de dénivelé), la Madeleine (100 km, 3086 mètres) et le Chaussy (127 km, 4321 mètres), avec une difficulté commune à chacun : l’ascension finale du col de la Madeleine.
Rendez-vous est pris à Saint-François-Longchamp, sur le versant sud-ouest, d’où l’on profite d’un large panorama sur les massifs de Belledonne, de l’Oisans et du Mont-Blanc. L’accueil est de qualité, l’ambiance conviviale (intimiste même avec ses 300 participants), et la sécurité optimale sur les différents parcours. Exception faite, peut-être, du départ neutralisé dans la descente menant le gros peloton jusqu’à La Chambre, en contrebas du col, d’où sera donné le départ réel en vallée. Car ces neutralisations à 30 km/h en descente sont souvent synonymes de galères, avec des chutes, des jantes qui chauffent et des boyaux qui explosent. Sans parler des cyclos qui empruntent toute la largeur de la route (non privatisée), avec des cyclistes étrangers à l’épreuve grimpant en sens inverse…
Mais une fois atteint La Chambre, les fauves sont lâchés. Ils vont avoir de quoi se mettre sous la dent… à commencer par un troupeau de vaches après une vingtaine de kilomètres. Une rencontre hasardeuse que chacun aura eu l’intelligence de négocier sans crier sur les animaux (ou sur l’agriculteur qui travaille), ce qui malheureusement ne se vérifie pas toujours. Non seulement tous les cyclos auront passé le troupeau bovin calmement, mais ils se seront arrêtés plus loin pour attendre le retour des voitures ouvreuses restées coincées quelques instants.
Pour les adeptes de haute, très haute montagne, ceux qui vont se payer 4321 mètres de dénivelé sur 127 bornes, la première difficulté se présente sous la fome du Grand Cucheron, gravi par le col du Champlaurent et ses raides lacets n’offrant aucun répit, ce qui en fait sans conteste la difficulté la plus rude du jour. Difficile d’admirer les vues sur les Bauges, avec l’impressionnante Dent d’Arclusaz, depuis cette route étroite qui nécessite d’être constamment aux premières places pour pouvoir garder les bonnes roues. La partie descendante permet heureusement de récupérer pour attaquer les 4 derniers kilomètres du Grand Cucheron (1188 mètres) avec un peu plus de fraîcheur.
Cap ensuite sur le col du Chaussy (1533 mètres), au départ de Pontamafrey, via les désormais célèbres Lacets de Montvernier, cette paroi verticale enchaînant dix-huit lacets exigeants sur 3 kilomètres empruntée par le Tour de France il y a un an. Là, on met tout à gauche pour atteindre le village de Montvernier et poursuivre l’ascension par une pente plus douce serpentant dans la forêt pour déboucher sur une falaise offrant un sublime panorama sur la Maurienne. Les affaires reprennent ensuite, par une forte chaleur aux alentours de midi et demie, jusqu’en haut du col du Chaussy, qui siège sur un petit plateau champêtre où l’on pratique le ski nordique en hiver.
Ne reste alors plus qu’une difficulté, de taille, en dessert : la Madeleine (1993 mètres. Avec le cagnard pris dans la vallée, il faut penser à bien s’hydrater. De ce côté l’organisation met en place des ravitaillements liquides et solides bien répartis aux pieds et aux sommets des cols, avec des bénévoles tendant des gobelets à ceux qui ne prendront pas la peine de marquer l’arrêt.
La difficulté n’est pas des moindres mais le paysage dévoile une vue sublime sur les Massifs des Grandes Rousses et de Belledone, avec en arrière-plan le Massif des Ecrins. Les 1300 derniers mètres à 7,5 % sont intenses mais au sommet, après quarante virages d’une très sinueuse et spectaculaire montée, on retrouve vite le sourire avec une vue superbe sur le mont Blanc et un panorama à 360 degrés. L’ancien pro Ludovic Turpin, qui rentre du Tour de la Guadeloupe, aura été le premier à en finir en 4h27’02 ». Devant Kenny Nijssen sorti des quatre étapes du Tour de l’Ain Cyclos, et David Polveroni.
Il y a de la place au sommet de la Madeleine pour organiser sans gêner la circulation l’arrivée d’une cyclo telle que celle-ci. Mais c’est à Saint-François-Longchamp, 5 kilomètres plus bas, que l’on retrouvera le cœur de l’animation d’après-course, et un repas qui aura manqué d’un petit quelque chose à notre goût, se résumant à des crozets-saucisses et à un morceau de pain d’épices en guise de dessert.
Voilà tout de même une cyclo qui gagne à être connue, car la Madeleine, mi-août, souffre d’un manque de participation. Un déficit de notoriété inhérent aux rendez-vous d’après-Etape du Tour, mais qui a largement de quoi séduire un public de cyclos en vacances dans les Alpes. Une meilleure communication en amont devrait pouvoir permettre aux gens de cocher la Madeleine à leur calendrier en 2017. Un peu à l’image de l’Etape Cyclosportive du Tour de l’Avenir organisée à La Tussuire le 27 août.
Classement 127 km :
1. Ludovic Turpin en 4h27’02 »
2. Kenny Nijssen en 4h29’48 »
3. David Polveroni en 4h35’20 »
4. Jean-Francis Pessey en 4h36’57 »
5. Daan Vermeulen en 4h43’35 »
6. Arnold Rehfler en 4h44’41 »
7. Yannick Cadalen en 4h45’04 »
8. Jérôme Phanon en 4h46’04 »
9. Stefano Sala en 4h48’12 »
10. Sylvain Pigeau en 4h51’00 »
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54 et 1ère Dame. Amélie Hild en 5h48’15 »
Classement 101 km :
1. Joffrey Degueurce en 3h45’05 »
2. Pierre Badel en 3h53’58 »
3. Adrien Curmi en 3h55’48 »
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26 et 1ère Dame. Morgane Coston en 4h26’46 »
Classement 70 km :
1. Roberto Napolitano en 2h31’06 »
2. Guillaume Falco en 2h33’28 »
3. Maxime Danon à 2h38’18 »
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25 et 1ère Dame. Laura Colliard en 3h20’36 »