Belvédère de Saint Hubert | © Top Vélo
On précise tout de suite que David De Vecchi n’est pour rien dans le choix du titre de cet article mais on subodore que le vainqueur du grand parcours du jour : 125 km, à quelques accointances familiales avec l’Italie, à défaut d’en avoir avec Il Vecchio, le juste parmi les nations, Gino Bartali. Cette première édition de la Gran Fondo Luberon Mormoiron, placée en plein cœur du Giro le jour d’une étape de légende aura été bellissima; certes quelques imperfections liées à la jeunesse devront être corrigées mais ce sont des détails. Parole de bénévole à l’arrivée, « tout le monde avait le sourire et aura apprécié ces deux parcours de 85 et 125 km, qui nous auront agréablement fait découvrir les charmes, tout le charme du parc régional du Luberon ».
195 coureurs sur le parcours 85 km, 275 environ sur le parcours 125 km, pour une première c’est le bon chiffre, celui qui permet d’avoir deux jolis pelotons aux départs donnés à 9h et 9h15 et surtout, pas trop grand pour un village comme Mormoiron sans compter que des chiffres à dimension humaine permettent de corriger en live les petites imperfections qu’on évoquait tout à l’heure.
A part ça, si vous suivez météo 101 vous avez raison, on avait annoncé après les Boucles du Verdon qu’à « Mormoiron, il fait toujours bon », et bien ce samedi et même cette semaine, on a bon. Départs donnés avec une température supérieure à 15 degrés, vive le court pour cuissards et maillots, ça change et tout au long de la cyclo on oscillera entre un peu couvert et soleil, mais pas de pluie. Ceux qui ont mis un peu plus de temps ont même carrément du attraper chaud, pour les coups de soleil il faut attendre juin.
On aura fait le parcours de 125 kilomètres, pour une bonne part identique au 85, et on maintient : dans le Vaucluse, il n’y a pas que le Ventoux, qu’on se le dise et c’est très bien ainsi. Le parcours tire vers Methamis et la montée vers Saint Hubert, pas de gibier à l’horizon, mais un paquet de 50 coureurs qui bascule et pourtant ça a roulé très fort, preuve en est du niveau des cyclos en ce début de saison, merci l’hiver clément. Après ce premier sommet, qui n’était pas la cima Coppi du jour, il valait mieux être groupé pour aller chercher la deuxième grosse difficulté du jour : le col des 3 termes, après Gordes et avant Murs. Les 40/50 kilomètres de transition sont passés comme une lettre à la poste, de belles routes vers Gargas, Roussillon, Saint Pantaléon, Goult et son superbe moulin avec vue imprenable sur Gordes, ses calades et sa splendeur incomparable. Les gravillons de Gargas n’ont rendu personne gaga, on était prévenus, il faut piloter son vélo, pas bourriner et en avant la remontée vers Gordes.
Col de la Ligne | © Top Vélo
Belle route, très peu de trafic, pas encore les fortes affluences, c’est hautement appréciable, on dira qu’on a presque croisé autant de machines agricoles que de voitures, c’est dire. De là à dire si les tracteurs étaient équipés en Campagnolo ou pas, difficile à dire, toujours est-il que Campa France était bien présent comme un avant-goût du festival Carapaz sur le Colle San Carlo et Courmayeur. A ce propos, la transmission de témoin est en cours du côté de Campa, un groupe EPS contre un groupe mécanique ou l’inverse, peu importe, vous avez l’avant-goût, attendez un peu pour la suite. Une échéance ? allez un peu après la fin du Giro. On change de plateau et on attaque le col des 3 termes, là ou Simon Gerrans avait goûté au bitume en 2016 et permis à Froome de s’alléger avant son footing du Ventoux. Direction l’Abbaye de Sénanques, son eau de toilette du Ventoux, ses spécialités à la lavande et sa vue imprenable, une fois qu’on a pris le rythme de la première rampe. C’est là, sur un goudron qui rend moins bien, que les efforts dispersés ont commencé à se payer.
Belle descente vers Venasque, encore un des plus beaux villages de France, mais bifurcation à droite pour aller chercher la Cima Coppi du jour, le col de Murs 627 mètres, contre 574 aux 3 termes, une belle montée sur route ombragée et toujours très peu de voitures, le pied du Murs, quoi. Descente sinueuse vers Murs, le village qu’on n’atteint pour cause de Cima Coppi du jour à aller chercher, le col de la Ligne où ceux et celles qui avaient fait (un peu) d’écarts côté poids ont dû le regretter, 755 mètres à aller chercher, histoire de retrouver la pêche, et descendre tout schuss ou presque vers Méthamis et Mormoiron, le final avant d’enclencher la pasta-party, « à l’Italienne » forcément.
3h31 pour les meilleurs, 6 heures pour ceux qui ont le plus apprécié le Luberon, on n’aura pas vu le temps passer, signe qu’on a tout le temps été en prise, même si on n’a pas atteint des sommets très élevés. Bravo à toute l’équipe d’organisation, qui elle-aussi a des origines Italiennes. Les pâtes fraîches avec la bolognaise, comme quoi la grande partenza à Bologne, étaient excellentes, merci la table des amis. Car l’organisation a eu le bon goût de faire travailler tous les restaurants du village en donnant des tickets valables dans l’un ou l’autre des restaus locaux, bonne pioche.
Granfondo Luberon | © Top Vélo
Que dire pour faire que les petits détails évoqués plus haut soient gommés facilement, les évoquer, tout simplement : allez on se lance, une signalisation aux 500 mètres, des zones de ravitaillement seraient un plus, même si on n’a pas testé le freinage d’urgence et puis, au sommet du col de la ligne, merci les filles qui proposaient des bouteilles d’eau d’un litre et demi aux coureurs, mais le seul souci c’est que 2 gorgées et c’est dans la nature. On maintient, gobelets pour tout le monde et ne parlez pas des bouteilles de 50 cl.
En conclusion, on rêve d’une cyclo aussi bien organisée avec un final au Châlet Reynard, ou au sommet du Ventoux ; ça ferait du dégât. Comment ça, on a des infos pour 2020 ? Non, c’est comme la météo, c’est du bon sens. En tout cas, la saison des cyclos dans le Ventoux est bien lancée, cette année, elle passe par le Luberon, ce n’est pas mal non plus. Samedi 1er Juin, Juin justement, c’est col hors catégorie par Malaucène avec la Ventoux Beaumes-de-Venise, 168 kilomètres, là, ça va piquer.
Classement grand parcours :
- David De Vecchi (Green Cycling Patrouille Eco Cyclo) en 3h31’02’’
- Julien Gueydon (UC Manosque 04) mt
- Mickael Plantureux (AVC Aix en Provence) mt
- Marc Faure (Roue d’Or Brignoles) mt
- Pascal Bousquet (Vo2c Team France Defense) mt
- Paul Enjalbert (CVC Montfavet) mt
- Patrick Fiorentino (Cyclosport Ciotaden) mt
- Anthony Anasia (RO Brignoles) à 1’’
- David Polveroni à 6’’
- Fabio Nesci à 1’06’’
30. Magdalena De Saint Jean (Green Cycling Patrouille Eco Cyclo) à 5’16’’ (1ère Femmes)
85. Paquita Perez Iturat (VCLL Pezenas) à 23’47’’ (2ème Femmes)
92. Marjolaine Bazin à 23’59’’ (3ème Femmes)