Avec 4 cols au programme, la 5ème étape de la Haute Route est celle qui présente le profil le plus effrayant de toute la semaine. Certes, le dénivelé du jour est moins important que l’étape de mardi (3700 contre 4700 mètres), mais la fatigue accumulée lors des 4 derniers jours décuple la difficulté de chaque ascension. Et aujourd’hui, les cyclosportifs sont garnis avec le col de Sarenne en mise en bouche, le col du Lautaret comme entrée, le mythique col de l’Izoard en plat de résistance, et la montée vers la station de Risoul pour arroser le tout. Bref, ce n’est pas du gâteau. Mais au moins, au soir de l’étape, les cyclistes peuvent se dire que le plus dur est fait. La promenade des Anglais n’est plus qu’à 285 kilomètres.
L’étape commence donc par le col de Sarenne, une difficulté peu connue car jamais empruntée lors des grandes courses professionnelles. Il faut dire que l’étroitesse de la route et l’état chaotique du bitume (beaucoup de graviers) y sont pour quelques choses. Pour des raisons de sécurité l’ascension – seulement 2 km à 9 % – ainsi que la descente, longue et pentue, sont d’ailleurs neutralisées par l’organisation. La course est réellement lancée au pied du col du Lautaret. La pente roulante et le vent de face n’incitent pas trop à la prise de risque dans ce long col. Il faut donc attendre le col de l’Izoard, grimpé par son versant le plus difficile et le plus beau, pour voir les favoris se bagarrer.
Et pour la 1ère fois de la semaine, on commence à apercevoir des mouvements dans le haut du classement. Si Peter Pouly (Team No Limit) reste solidement accroché à la 1ère place, l’américain Benjamin Blaugrund (Nice!) et le Kenyan John Ngoroge Muya (Kenyans Riders) se montrent de plus en plus en forme. Aujourd’hui ils ont été capables de suivre et de doubler Michel Chocol (BMC) dans l’ascension de Risoul. Cette ultime difficulté est bien connue des cyclosportifs français qui ont l’occasion de la gravir chaque année lors de la Risoul-Vauban, désormais Risoul Queyras. Cette 5ème étape est aussi la première qui n’est pas remportée par le Team No Limit au classement par équipes. Les Kenyans Riders, qui font preuve d’une impeccable gestion de l’effort, ont formé l’équipe la plus homogène hier.
Alors que le soleil et la chaleur écrasaient chaque jour un peu plus le peloton de la Haute Route, les cyclosportifs ont bénéficié d’un temps plus clément vers Risoul. Le mercure n’est monté qu’à 25 degrés celcius et même une petite pluie est venue arroser la caravane en fin d’étape. Et dans moins de 48 heures, les cyclistes arroseront leur folle semaine en alitude par un bain sur la promenade des Anglais à Nice. Le temps passe vite sur la Haute Route.
Classement individuel 5ème étape :
1. Peter Pouly (FRA, Team No Limit) en 3h56’50 »
2. Benjamin Blaugrund (USA, Nice!) à 4’49 »
3. John Ngoroge Muya (KEN, Kenyan Riders) à 5’03 »
4. Michel Chocol (FRA, BMC) à 5’14 »
5. Emma Pooley (GBR, Col du Galibier) à 6’12 »
6. Hillary Kiprotich (KEN, Kenya Riders) à 9’03 »
7. Richard Scales (USA, Team No Limit) à 10’30 »
8. Stanislas Richard (FRA, Les gladiateurs du bitume) à 11’53 »
9. Olivier Deschamps (FRA, Col des Champs) à 12’08 »
10. Marcel Kamm (SUI, Team-Tempo Sport Excer) à 12’26 »
Classement général individuel # 5 :
1. Peter Pouly (FRA, Team No Limit) en 15h24’20 »
2. Michel Chocol (FRA, BMC) à 31’57 »
3. Benjamin Blaugrund (USA, Nice!) à 51’07 »
4. John Njoroge Muya (KEN, Kenyan Riders) à 53’29 »
5. Emma Pooley (GBR, Col du Galibier) à 59’46 »
6. Richard Scales (USA, Team No Limit) à 1h09’21 »
7. Simon Atkinson (GBR, South Island Riders) à 1h34’22 »
8. Stanislas Richard (FRA, Les gladiateurs du bitume) à 1h38’01 »
9. Marcel Kamm (SUI, Team-Tempo Sport Excer) à 1h40’06 »
10. Harry Wiltshire (GBR, BWCC Elan) à 1h41’49 »
Classement général par équipes # 5 :
1. Team No Limit en 49h08’57 »
2. Kenyan Riders à 1h17’12 »
3. Team-Tempo Sport Excer à 2h32’23 »
4. BMC à 3h03’53 »
5. Team Saxo Bank Schweiz à 3h57’52 »