De Saint-Lary Soulan à Superbagnères, à la veille du terme de la Haute Route Pyrénées, l’organisation avait réservé un véritable festin aux participants en leur proposant une étape digne du Tour de France avec quatre cols pour 3900 mètres de dénivelé annoncé (nous en avons relevé 4100). Le col d’Azet, le col de Peyresourde, le Port de Balès et la montée finale vers Superbagnères formaient la quadrilogie d’une journée très physique qui aura nécessité de gérer alors que les kilomètres et dénivelés pèsent désormais sur chacun des organismes.
8h00, sous un grand mais frais soleil, c’est le départ à froid dans le col d’Azet ! Bien que les places soient déjà figées au classement général, ça va bagarrer fort toute l’ascension pour déboucher sur une sélection d’une dizaine de coureurs en tête de course. Alors que l’on rejoint le sommet, les premiers rayons de soleil se hissent au-dessus des cimes pour donner lieu à un spectacle magnifique. Pas le temps de rester en contemplation devant l’astre qui se lève sur la chaîne pyrénéenne. La descente très technique avec des lacets très serrés nous conduit à Loudenvielle et son superbe lac, d’où l’on attaque le pied du Peyresourde, un col plutôt régulier à 7/8 % de moyenne.
Jusque-là, l’étape ne nous a laissé aucun répit. Et ce n’est pas la descente rapide de Peyresourde avant d’arriver à Luchon qui va atténuer l’intensité de l’épreuve. Brusquement, on tourne à gauche pour attaquer le Port de Balès. Changement de braquet assez brutal. On attaque sur de forts poucentages. C’est parti pour 2,5 kilomètres à 11/12 % qui font vraiment très mal après une douzaine de kilomètres de descente. Puis vient la traversée de petits villages entre petites routes ascendantes et descendantes jusqu’à arriver à 6 kilomètres du sommet où la pente s’élève à nouveau à 8/9 % de moyenne jusqu’au sommet. Dans un paysage très sauvage.
On n’oublie pas le ravitaillement, lesquels sont bien disposés mais très stricts puisque des pénalités sont données à ceux qui se ravitaillent en dehors des zones prévues à cet effet, très animées en présence des nombreux accompagnateurs qui viennent passer des bidons.
Fin du chrono au Port de Balès. Pour un temps en tout cas. L’organisation avait en effet prévu d’y neutraliser les temps en raison d’une descente très dangereuse entre les animaux dans cette zone de pastoralisme, une chaussée déformée et une petite route où l’on peut à peine se croiser en voiture. La prudence l’a emporté. Chacun descend à son rythme, les groupes se reforment pour traverser la vallée et atteindre Luchon où le chrono repart. Une deuxième course commence mais si à la fin de la journée les temps sont cumulés, il y a suffisamment de quoi faire pour que l’ordre d’arrivée ne diffère pas tellement de la logique du chrono.
La traversée tortueuse de Bagnères-de-Luchon est parfaitement sécurisée, comme l’ensemble du tracé de la Haute Route. La sécurité y est au top, on trouve des bénévoles à tous les carrefours, beaucoup de motos pour encadrer les paquets, les endroits dangereux sont signalés, le fléchage parfait… Et les départs matinaux (vers 7h30) permettent d’éviter la circulation estivale dans les Pyrénées, bien que ce soit sans doute un peu plus compliqué pour les derniers. En matière de sécurité, on peut également compter sur l’assistance Mavic, présente également au départ et à l’arrivée, et auprès de laquelle il est possible de changer des pièces sans coût de main d’œuvre. L’assistance Mavic apporte en outre des conseils au briefing du soir, comme éviter d’utiliser des roues carbone à pneus, changer ses patins, ne pas trop gonfler…
Superbagnères se monte par paliers au début, puis la pente se dresse vraiment à 12 kilomètres du sommet avec des passages réguliers à 10 %. Là, dans la forêt, le soleil commence à cogner fort. Jusqu’à voir le sommet se dessiner à 3 kilomètres du but, mais les allers-retours à flanc de montagne dénudée donnent le sentiment de ne jamais s’en rapprocher. Pour finir, une rampe de 700 mètres à plus de 10 % permet d’atteindre le haut de Superbagnères, où l’on jouit d’un panorama époustouflant à 360° !
Au sommet, le Kenyan Joseph Gichora s’impose en 3h50’47 » devant l’Italien Giuseppe Di Salvo (3h50’55 ») et son compatriote Geoffrey Langat (3h52’18 »).
Ne reste plus qu’à boucler la boucle demain en direction de Toulouse à l’occasion d’une dernière étape de 155 kilomètres qui partira de Bagnères-de-Luchon et franchira le col de Menté, dernier obstacle de la semaine.