Un cortège de sourires, un concert de klaxons, de la fierté sur tous les visages, la Haute Route Pyrénées s’est conclue hier dans la joie au cœur de Toulouse jusqu’à la Place du Capitole. Après sept jours d’une grande intensité à travers les cols les plus mythiques des Pyrénées, il était impensable que les 400 cyclosportifs allés au bout d’eux-mêmes ne rejoignent pas le terme de l’épreuve en convoi groupé.
Certes, il y avait eu auparavant une dernière étape, longue de 123 kilomètres s’agissant de la partie chronométrée, entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lys. Un dernier départ à 7h30 sous un beau mais frais ciel bleu, un petit bout de vallée en direction de Saint-Béat, et surtout une ultime difficulté pour sortir du massif pyrénéen. Au bout de l’aventure, il avait encore fallu gravir le col de Menté, pas très long mais très difficile (10 km à 9,5 %). L’ascension en aura surpris plus d’un. La descente aussi, à commencer par le vainqueur de la Haute Roue Pyrénées, l’Autrichien Stefan Kirchmair, surpris par un démarrage de son dauphin Loïc Ruffaut et contraint de chercher des alliés de circonstance auprès des coureurs kenyans pour limiter son débours dans une dernière étape qui aura roulé fort jusqu’au bout sur les routes casse-pattes mais un peu longues menant à Saint-Lys.
Gravillonnée dans la montée comme dans la descente, la route du col de Menté aura été neutralisée sur 2 kilomètres. Des précautions fort louables de la part d’une organisation qui chaque jour a prouvé qu’elle ne plaisantait pas avec la sécurité. Et le peloton des cyclos y est sensible, lui qui a adressé une standing ovation aux motards lors du dernier briefing. Grand coup de chapeau à nos anges gardiens qui ont maîtrisé à la perfection toute la semaine et ont vraiment été au top niveau sécurité.
Il était normal d’associer les motards à la grande parade organisée sur les 30 derniers kilomètres de cette 3ème Haute Route Pyrénées. A Saint-Lys, les premiers ont attendu les derniers, investissant les restaurants du village pris d’assaut par les cyclistes. Après avoir tant monté durant une semaine, les Anglais avaient eux grand besoin de descendre… quelques bières !
Une fois tout le monde arrivé, le convoi a donc repris la route en cortège neutralisé pour finir traditionnellement la Haute Route Pyrénées par une grande fête. Un vrai beau moment de partage sur le vélo, de complicité aussi, sous l’ovation d’un public nombreux dans les rues de Toulouse pour accueillir cet énorme peloton au cœur du centre-ville, avec pour ambiance les sirènes hurlantes des véhicules suiveurs et les klaxons des motos. Sur le vélo, chacun se sera congratulé, se racontant ses péripéties. Un moment de détente et de bonheur entre finishers bien heureux d’arriver. Chacun aura l’occasion de se retrouver au soir, après la cérémonie classique à l’arrivée, pour la grande cérémonie officielle avec petits fours et champagne.
Malgré une météo plus capricieuse que les années précédentes, cette 3ème Haute Route Pyrénées aura encore démontré le savoir-faire des organisateurs. L’épreuve se sera disputée dans des paysages plus authentiques, des cols moins hauts mais plus raides que dans les Alpes, avec des enchaînements typiquement pyrénéens et moins de transitions que dans les vallées alpestres industrialisées. Une multitude de cols très encaissés qui font de cette Haute Route un défi pour purs grimpeurs. L’Autrichien Stefan Kirchmair s’adjuge le classement général au terme des 800 kilomètres et vingt cols mythiques. Chez les femmes, la victoire aura été indécise jusqu’à la dernière étape. C’est finalement la Française Amélie Laurendon qui devance l’Américaine Brooke Mead de 51 petites secondes.
A tous, nous souhaitons une bonne récupération. Elle sera pour certains de courte durée car déjà se profile la Haute Route Alpes, au départ de Nice dimanche et à destination de Genève le samedi 29 août !